Le prochain Jeep Compass ne sera pas bâti au Canada finalement
Le constructeur automobile Stellantis prévoit d’investir 13 milliards $ américains d’ici 2029 – son plus gros investissement unique en 100 ans d'histoire – afin d’augmenter sa production aux États-Unis et de créer par le fait même plus de 5 000 emplois.
L’argent ira dans quatre usines (en Illinois, Ohio, Indiana et au Michigan) et servira à fabriquer cinq véhicules en plus d’un nouveau moteur à quatre cylindres.
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« Accélérer la croissance aux États-Unis a été ma principale priorité depuis mon premier jour, a commenté le grand patron Antonio Filosa. Le succès aux États-Unis n’est pas simplement positif pour Stellantis aux États-Unis, il nous rend plus forts partout. »

Pas de Compass au Canada
Comme on le savait déjà, le prochain Dodge Durango (attendu en 2029!) sera assemblé encore une fois à Detroit, tandis que les Jeep Grand Wagoneer à essence et électrique avec prolongateur d’autonomie seront fabriqués à Warren, également dans le Michigan. Stellantis confirme de plus que la future camionnette intermédiaire de Ram sortira en 2028 de l’usine de Toledo, en Ohio, où Jeep fabrique les Wrangler et Gladiator.
Or, coup de théâtre : l’usine de Belvidere, en Illinois, inactive depuis la fin du Jeep Cherokee en 2023, rouvrira en 2027 pour produire non seulement le nouveau Cherokee (après un court séjour au Mexique), mais aussi le prochain Jeep Compass. Ce dernier devait voir le jour à Brampton, en Ontario, tel qu’annoncé il y a deux ans après l’entente conclue entre Stellantis et les syndicats des travailleurs de l’automobile. Les tarifs douaniers imposés par l'administration Trump sont l'une des principales raisons.

Grosse déception pour Doug Ford et Unifor
Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, s'est dit extrêmement déçu de ce dénouement, déjà que la transformation de l’usine de Brampton avait été mise sur la glace en février.
« J’ai parlé avec Stellantis pour exprimer ma déception face à leur décision de prioriser les investissements aux États-Unis, ainsi qu’avec Unifor pour réaffirmer que je ne cesserai jamais de me battre pour les travailleuses et travailleurs, a-t-il écrit sur son compte X. Cette décision est particulièrement douloureuse pour ceux et celles qui sont sans emploi depuis plusieurs mois. »

Pour sa part, la présidente du syndicat Unifor, Lana Payne, a déclaré dans un communiqué que « les emplois du secteur canadien de l'automobile sont sacrifiés sur l'autel de Trump » et que « Stellantis ne peut pas manquer à ses engagements envers les travailleurs canadiens, et les gouvernements ne peuvent rester les bras croisés pendant que nos emplois sont délocalisés aux États-Unis. »
Par l’entremise d’un porte-parole, Stellantis s’est défendu en disant qu’il ajoutait un troisième quart de travail à l’usine de Windsor pour augmenter la production des fourgonnettes Chrysler et satisfaire la demande pour les nouvelles Dodge Charger à quatre portes et à essence. Les plans pour Brampton seront communiqués au terme de discussions supplémentaires avec le gouvernement canadien.






