Hyundai Ioniq 9 Preferred Calligraphy 2026 : transfuge de classe
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À la radio, à la télé, même au théâtre, on parle beaucoup des transfuges de classe. Vous savez, ces personnes qui grimpent dans l’échelle sociale grâce à leurs connaissances, leur compétence ou leur réussite professionnelle. On les retrouve un jour parmi l’élite, dans une classe supérieure, un rang - ou plusieurs - au-dessus de celle qui les a vus naître et grandir.
C’est exactement ce que l’on sent en s’installant à bord du Hyundai Ioniq 9, le premier multisegment électrique à trois rangées de la marque sud-coréenne. Du moins dans sa version la plus cossue, qui porte le nom interminable de Hyundai Ioniq 9 Preferred AWD Calligraphy. On a la nette impression de rouler dans un véhicule de luxe alors que ce n’est pas sa vocation première. Sauf que ce n’est pas ce que je cherchais.
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Je voulais simplement le véhicule idéal pour jouer le rôle du vaisseau amiral durant nos vacances en famille. Question de confronter aussi le nouveau Ioniq 9 à son cousin et rival, le Kia EV9, qui s’est bien tiré du même exercice, l’an passé. Pour une comparaison directe, en termes de prix et de capacités, il aurait fallu choisir un Ioniq 9 Preferred ou Preferred+ à traction intégrale.
Équipé au bouchon ou pas
Hyundai a plutôt choisi de nous confier un Ioniq 9 doté du groupe Calligraphy, le plus cher de tous à 84 640 $. On le reconnaît à ses faces avant et arrière exclusives, ses moulures foncées ou monochromes et ses roues de 21 pouces. Cette option de 16 500 $ métamorphose pratiquement l’Ioniq 9 en limousine en le meublant de sièges individuels à la deuxième rangée. Des fauteuils chauffants et ventilés dont la base s’allonge et le dossier s’incline pour les transformer en répliques assez fidèles du La-Z-Boy de mon père. Ils lui valent évidemment six places au lieu des sept que comptent les autres versions.
Franchement, on n’en demandait pas tant! Je me suis même inquiété en constatant qu’en plus du beau Vert ionosphère de la carrosserie, Hyundai avait choisi l’habitacle bicolore, avec ses vastes surfaces couleur crème pour les sièges et les contre-portes. De quoi impressionner les voisins, à coup sûr. Pour ma part, j’ai pensé aux deux préados qui allaient nous accompagner en balade et à la petite dernière qui est très douée pour le bricolage et la gestion fantaisiste des ressources alimentaires. Sans oublier le bagage excédentaire que l’on allait transporter dans un coffre trop pâle. Y compris un vélo. Je vous rassure immédiatement, ça s’est bien passé.
Pour tout dire, la version de base Essential de l’Ioniq 9 porte son nom à merveille puisqu’elle offre déjà les éléments essentiels pour un véhicule électrique, à 59 287 $. La liste comprend une nouvelle batterie de 110,3 kWh avec le préconditionnement, la recharge rapide sur 800 volts, une thermopompe, la suspension arrière autonivelante et une capacité de remorquage de 3 500 lb avec un moteur de 160 kW ou 215 chevaux pour les roues arrière. S’y ajoute une collection étonnante d’accessoires et systèmes de commodité et de sécurité. Il n’y manque rien qui soit le moindrement utile ou agréable.
En passant à une déclinaison Preferred, vous gagnez un moteur de 70 kW pour l’essieu avant et une puissance totale de 303 chevaux, transmise aux quatre roues. À vous de décider si vous souhaitez cocher le groupe Luxury de 11 500 $ venant avec une trentaine d’éléments. Un cran au-dessus, les Preferred + profitent d’une paire de moteurs de 160 kW qui livrent 422 chevaux en tout. Dans les deux cas, la capacité de remorquage grimpe à 5 000 lb. Et vous connaissez déjà le groupe Calligraphy qui ajoute 40 items bien comptés.
Pour dépasser les bornes
Les sièges avant des modèles Calligraphy de l’Ioniq 9 s’allongent et s’inclinent presque autant que ceux de la deuxième rangée. Les passagers avant peuvent ainsi piquer un petit roupillon pendant une recharge sur un long trajet. Des pauses qui ne devraient jamais durer longtemps puisque l’Ioniq 9 est un champion de la recharge rapide sur 800 volts, comme ses frères et cousins qui partagent l’exceptionnelle architecture électrique e-GMP du groupe Hyundai.
Dommage que les bornes à 320 kW flambant neuves du Circuit électrique à La Malbaie aient obstinément refusé de coopérer. Je n’ai pas croisé, non plus, une seule de ces bornes à 350 kW qui jouent les licornes chez nous. Hyundai y promet une recharge de 10 à 80% en 24 minutes. J’ai quand même vu une pointe de 72,2 kW en recharge sur une borne de 100 kW à Bernières et de presque 130 kW sur une borne à 150 kW. Merci, encore une fois, à Performance Ford de rendre ses appareils accessibles à tous les électromobilistes de passage, à La Malbaie.
Côté autonomie, les cotes de Ressources naturelles Canada sont de 539 km pour l’Essential à roues arrière motrices, de 515 km pour les Preferred AWD et de 500 km pour les Preferred AWD+ et leurs roues de 21 pouces. La première recharge, sur ma borne de niveau 2, a livré une projection étonnante de 596 km (614 km en mode Eco) et la toute dernière 524 km (540 en mode Eco). Aucune angoisse en vue.
En accélération, avec ses 422 chevaux, l’Ioniq 9 Calligraphy atteint 100 km/h en 4,93 secondes, avale le quart de mille en 13,41 secondes à 166,5 km/h et passe de 80 à 120 km/h en 3,4 secondes. Il fait donc mieux que les 5,13 secondes, 13,67 secondes à 160,6 km/h et 3,7 secondes du Kia EV9 Land GT-Line de 379 chevaux, même s’il est plus lourd de 82 kg. Et sa consommation moyenne, sur un parcours de 1 130 km qui inclut l’ascension répétée de grosses côtes dans Charlevoix, s’est chiffrée à 21,5 kWh/100 km, en maintenant 110 km/h sur les autoroutes. Pas mal, pour un VUS de presque trois tonnes!
Confort et plaisirs tranquilles
L’habitacle de l’Ioniq 9 c’est la classe aux trois rangées. D’abord à l’avant, où de grands écrans clairs et nets font bon ménage avec une kyrielle de commandes physiques bien placées. Le système multimédia est rapide et bien structuré, mais on se lasse de passer de la projection CarPlay (ou Android) au système embarqué pour certains réglages. Il y a une abondance de rangements à l’avant et une console que l’on peut déplacer sur 19 cm. De la deuxième rangée, on accède à son grand tiroir en plus de régler la climatisation arrière et d’activer le chauffage ou la ventilation des sièges.
La position de conduite est impeccable, avec un volant dont la jante est un peu trop épaisse. Les manettes pour régler le freinage de récupération sur quatre paliers, juste derrière, sont toujours aussi géniales. Assis aux commandes, le confort est correct, malgré les astuces ergonomiques du siège. Aucune plainte à émettre concernant le côté passager. Le roulement est doux et silencieux sur pavé lisse et bien maîtrisé sur une chaussée bosselée. Sur les joints de dilatation, par contre, les roues de 21 pouces du Calligraphy claquent fort, même avec des pneus conçus pour absorber le bruit.
Les sièges individuels de la deuxième rangée sont les meilleurs que j’aie rencontrés, en confort et en maintien. L’accès à la troisième rangée se fait aisément, en appuyant sur un bouton au sommet de leurs dossiers. L’espace à l’arrière est tout juste correct pour un adulte moyen. Le coffre est vaste et les touches qui permettent de replier et redresser les dossiers à la deuxième et la troisième rangée sont fort appréciées. Le cache-bagages se range sous le plancher du coffre. Son extraction exige d’enlever deux panneaux, mais c’est une excellente idée - empruntée à Subaru.
Tout compte fait, la conduite de l’Ioniq 9 Calligraphy rappelle beaucoup celle du Kia EV9. Son comportement est sûr et stable sans être le moindrement sportif ou stimulant. Même avec ses pneus bas et larges, sa direction est empâtée et imprécise. Il se débrouille néanmoins très bien en virage, pour sa taille et son poids, avec un bel aplomb et des parts normales de roulis et de sous-virage. En contraste, ses performances sont telles que l’on roule pratiquement toujours en mode Eco, pour une conduite fluide. Sauf sur les interminables montées de Charlevoix où le mode Normal est de mise. Oubliez le mode Sport, beaucoup trop sec.
On a fait un beau voyage, on a eu de belles vacances. Merci au Ioniq 9 Calligraphy! Si je magasine, par contre, je vais certainement regarder tes frères moins chers.
