L’unique station publique d’hydrogène au Québec est en péril
L’avenir de la seule station publique de ravitaillement en hydrogène au Québec, située sur le boulevard Wilfrid-Hamel à Québec, est sérieusement en péril après que l’opérateur Harnois Énergies ait annoncé sa fermeture à compter du 5 octobre 2025.
Que feront les conducteurs de Toyota Mirai et de Hyundai Nexo? Avant d’aller plus loin, mentionnons que seulement 49 véhicules à pile à combustible utilisés à des fins de promenade sont encore en circulation dans la province selon les plus récentes données fournies par la Société de l’assurance automobile du Québec. Le nombre le plus élevé a été de 62 en septembre 2023.
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Trois mois plus tard, après avoir englouti environ 6 millions $ dans un « banc d’essai », le gouvernement du Québec a fini de se départir de la cinquantaine de voitures à hydrogène qu’il avait acquises quelques années plus tôt – notamment en les vendant à rabais à des particuliers – et mis une croix sur tout investissement supplémentaire.
Maintenant, quoi?
Dans une lettre envoyée à sa clientèle le 22 septembre dernier, Toyota Canada écrit qu’elle « continuera d’exploiter la station de ravitaillement conteneurisée sur place » afin de répondre aux « besoins immédiats en matière de ravitaillement. »

Il faut savoir que le poste conteneurisé (photo ci-dessus) est séparé de la pompe à hydrogène normalement utilisée (photo principale). Il a déjà servi à d’autres occasions lorsque la seconde était indisponible pour des problèmes techniques, comme durant notre essai d’une Toyota Mirai en novembre 2022.
Dans une déclaration transmise au Guide de l’auto, un porte-parole de Toyota Canada, Philippe Crowe, n’a pu spécifier pendant combien de temps l’entreprise continuera d’exploiter sa station de ravitaillement mobile située sur ce site. Il a ajouté que « nous sommes convaincus que l’hydrogène a un rôle important à jouer » pour réduire les émissions de carbone et « nous examinons d’autres options plus permanentes pour soutenir nos clients. »

Le Guide de l'auto a pu apprendre par la suite que l'entreprise québécoise Charbone a racheté les actifs de production sur place et qu'une nouvelle annonce concernant la station de ravitaillement en hydrogène de Québec devrait se faire dans les prochaines semaines. En fait, les actifs de production seront démantelés et transportés au siège social de Charbone, à Sorel-Tracy.
À propos, la Toyota Mirai demeure offerte en Alberta et en Colombie-Britannique, où d’autres stations d’hydrogène existent. Des unités sont encore disponibles au Québec présentement et « nous allons continuer de soutenir les propriétaires de Mirai pendant que nous adressons ces nouveaux développements », mentionne le porte-parole de Toyota Canada.
Hyundai s’accroche aussi
Du côté de Hyundai, un Nexo de nouvelle génération a été dévoilé en avril dernier et la division canadienne du constructeur nous confirme une fois de plus qu’il sera commercialisé chez nous en 2026. Notre collègue Louis-Philippe Dubé sera d'ailleurs parmi les premiers à le conduire lors d’un événement en Corée au mois d’octobre.

General Motors, Honda et BMW sont d’autres fabricants automobiles toujours engagés dans la voie de l’hydrogène, mais sans plans pour le Canada.
Miser sur le transport lourd
L’avenir de l’hydrogène au pays, s’il en a bel et bien un, réside assurément davantage dans le transport lourd. Une première station de ravitaillement commerciale pour les camions lourds à hydrogène en Ontario a été inaugurée en juillet 2024.
Au Québec, l’entreprise Hydrolux développe aussi des projets de stations-service en hydrogène vert pour ce secteur. Celui appelé « Trans-Québec 1 » vise l’implantations de sept stations dans la province : deux en 2026 (St-Jérôme et Val-d’Or), trois en 2027 (Saguenay, Rivière-du-Loup et Lévis) et deux en 2028 (Mont-Laurier et Coteau-du-Lac).






