Défiler les kilomètres

Samedi, 14 h 30. Je prenais la route en compagnie d’un ami, pour aller chercher une voiture aux États-Unis. Une vieille Mazda 323 GTX qui fera sans doute l’objet d’une prochaine chronique, parce qu’il y a énormément de choses à dire sur cette petite voiture méconnue de la majorité, mais mythique pour certains. Cela dit, pas moins de 1 685 kilomètres me séparaient du domicile du vendeur, se trouvant dans la région de Charlotte en Caroline du Nord. Sachant qu’il me fallait impérativement être de retour lundi soir, et qu’il était préférable de passer la douane américaine avant 15 h pour l’exportation de la voiture au Canada, le compte à rebours était déjà commencé.

L’idée était de conduire jusqu’à environ minuit dans la journée de samedi, en espérant avoir parcouru à peu près 1 000 km, pour ensuite poursuivre le trajet dès 6 h le lendemain matin, de façon à être au domicile du vendeur vers 13 h. De cette manière, et après avoir passé une heure en sa compagnie, nous allions pouvoir effectuer le même exercice en sens inverse, c’est-à-dire conduire de 14 h à minuit, avant de reprendre la route vers 7 h le lendemain, pour être aux douanes américaines un peu avant 15 h.

Évidemment, il fallait ajouter à l’équation l’obligation de quelques arrêts aux puits, le temps de mettre de l’essence et « de faire le vide », ce qui chaque fois nous prenait une quinzaine de minutes. Sans compter le temps d’avaler un sandwich, une boisson, et peut-être quelques friandises! Il fallait aussi considérer qu’au retour, il ne serait peut-être pas possible de rouler à grande vitesse et sur une période aussi soutenue avec une voiture de près de 40 ans, certainement jamais exposée à un usage intensif. Bref, le risque y était.

Photo: Antoine Joubert

1 000 miles en 24 heures

Pour les besoins de la cause, j’avais emprunté aux gens de Ford Canada un camion F-150 Lariat avec motorisation PowerBoost. L’occasion ultime de découvrir si cette mécanique hybride vaut la peine face à un V6 sans hybridation. En outre, conduire un camion allait nous permettre de louer une remorque chez U-Haul ou autre, si jamais la voiture présentait une quelconque anomalie ou l’incapacité de parcourir un peu plus de 1 000 miles en 24 heures. 

Arrivés à Charlotte, nous avons toutefois vérifié la disponibilité des remorques pour réaliser qu’aucune succursale U-Haul n’allait nous laisser traverser la frontière avec l’une d’elles. Bizarre, mais c’était ainsi. Peut-être parce que l’on était dimanche! Cela dit, la voiture allait se montrer en forme et prête à affronter l’épreuve. Avec des limites de vitesse à 70-75 miles à l’heure, j’allais être en mesure de maintenir une moyenne de 115-120 km/h, sans tracas.

À cette vitesse, le régime moteur tournait autour de 3 700 tr-min, alors que celui du F-150 avoisinait…les 1 700 tr-min. Voilà d’ailleurs pourquoi les deux véhicules ont pratiquement enregistré la même consommation au retour! Oui, une Mazda 323 qui consomme autant qu’un F-150. Or, cette voiture à moteur turbo et à quatre roues motrices n’a certainement pas été conçue pour l’économie de carburant. Elle a même coûté plus cher en essence que le F-150, considérant qu’elle requiert de l’essence super!

Photo: Antoine Joubert

Non pas sans parfois montrer quelques signes d’essoufflement, la petite Mazda a réussi l’épreuve. Elle a même évité de justesse une pièce métallique catapultée depuis les roues arrière d’un semi-remorque que nous suivions, et qui s’est hélas retrouvée plantée dans le pare-chocs du F-150.

Un moindre mal dans cette malchance puisque les dommages auraient pu être drôlement plus importants, si le morceau de métal avait frappé la calandre (le radiateur), un phare ou un pneu. Le coup ressenti a néanmoins été violent mais, hormis une section du pare-chocs à remplacer, l’incident n’a pas été trop grave. Sinon, tout s’est déroulé comme sur des roulettes et selon l’horaire prévu.

Photo: Antoine Joubert

Bilan du F-150

Notre F-150 aura parcouru au total pas moins de 3 434 kilomètres entre samedi 14 h 30 et lundi, 18 h. Sur un peu plus de 10% du trajet, il a roulé en mode électrique, abaissant ainsi la consommation à 11,3 litres aux 100 km. Un peu plus que ce qu’annonce le constructeur, avec une moyenne sur route affichée à 10 L/100 km, qui aurait peut-être été réalisable à une vitesse de 95 ou 100 km/h. Mais pas à 115 ou 120 km/h. Aussi, j’en suis venu à la conclusion que, même sur les routes américaines qui sont drôlement plus belles que les nôtres, le système de conduite semi-autonome BlueCruise montre des défaillances multiples.

Décélération et/ou désactivation sans raison, changements de voies impromptus, détection d’obstacles inexistants. Ce système s’est montré si inefficace qu’après quelques centaines de kilomètres, j’ai cessé de l’utiliser. En revanche, je peux vous dire que 3 400 km au volant d’un F-150 Lariat s’avèrent moins pénibles pour le dos et les oreilles que 1 700 kilomètres au volant d’une Mazda 323 1988. Il faut croire que je vieillis!

Rentré au bercail, j’ai réalisé ceci : la motorisation PowerBoost est correcte, mais il est clair qu’un V6 Ecoboost de 2,7 litres n’aurait pas consommé davantage. Mon choix ne s’arrêterait donc pas sur l'hybride, à moins d’avoir besoin à l’occasion d’une très grande puissance, que ne peut fournir le plus petit moteur. Parce qu’au bout du compte, le tout s’est traduit par 10% de rendement électrique pour 10% d’économie de carburant face au V6 de 3,5 litres.

Mais… pour un supplément de 3 000 $. Quoi qu’il en soit, c’est un camion exceptionnel, qui a fait le travail, au même titre que ma nouvelle petite voiture japonaise, construite alors que j’étais en cinquième année du primaire…

À voir aussi : Antoine Joubert présente la Mazda 323 1995

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