Infiniti QX60 2026 : une refonte partielle en temps de guerre
Detroit, États-Unis — Alors que certaines divisions automobiles élargissent leurs horizons avec des gammes de plus en plus vastes, d’autres comme Infiniti doivent revoir à la baisse leurs objectifs et le nombre de véhicules présents sur le marché.
Après 2025, le constructeur de luxe nippon ne comptera plus que sur un duo composé de l’imposant QX80 et du QX60, version endimanchée du Nissan Pathfinder. Le tandem des compacts QX50 et QX55 tire en effet sa révérence, à la suite d’une carrière moins reluisante que prévu. On peut en outre ajouter le facteur « tarifs douaniers » à l’équation, car les deux VUS sont assemblés au Mexique, ce qui plombe leur admission en sol américain.
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On sait également qu’Infiniti prépare en coulisse l’arrivée d’un QX65 à toit fuyant basé sur la même architecture que le QX60 et que ce multisegment plus aérodynamique — et privé de sa troisième rangée de sièges — constituera la prochaine porte d’entrée de la marque.
Mais, en attendant l’introduction officielle de ce dernier, la division canadienne avait convié la presse automobile plus tôt au mois d’avril pour une brève rencontre à l’abri des regards au complexe NTCNA (Nissan Technical Center of North America) à Farmington Hills, au Michigan. À ce propos, au moment de notre visite, nous avons aussi pu apercevoir au loin un prototype du QX60 2026 avec les deux extrémités (de l’utilitaire) masquées par des autocollants à motifs.
L’art en mouvement
Car, c’est vraiment à ces endroits que les modifications esthétiques sont les plus prononcées, quoiqu’il soit permis de critiquer le degré d’évolution ici. C’est plutôt dans les détails que le QX60 essaye de se coller au plus cossu QX80 débarqué il y a quelques mois à peine. À l’avant du QX60, le millésime 2026 exploite une « conception repensée » des thèmes de style L’art en mouvement.
L’objectif du département de design était surtout de faire paraître le QX60 plus bas et plus large. La calandre proéminente reprend un grillage inspiré par une forêt de bambou, tandis qu’au centre de celle-ci, l’écusson de la marque est illuminé le soir venu, et ce, sur toutes les livrées. Qui plus est, le logo est désormais tridimensionnel, lui dont la perception d’horizon évoque une route qui s’étire à l’infini.
La portion inférieure du bouclier avant est également nouvelle, elle qui fait en sorte qu’on a l’impression de voir la calandre flotter. Les plus observateurs auront peut-être remarqué que le dessin des feux de jour a été segmenté en éléments plus petits, un stratagème pour rappeler le style « touche de piano numérique » du plus gros QX80.
Puisqu’il s’agit d’une légère refonte, la silhouette du QX60 présenté en 2022 ne change pas. Mais, les bas de caisse, eux, montrent quelques distinctions visuelles, l’objectif étant de donner au véhicule une apparence plus longue et horizontale.
À l’arrière par exemple, au niveau du pare-chocs, la zone recouverte de plastique est plus basse en 2026, ce qui prodigue plus d’espace pour la couleur de la carrosserie. Sur le hayon à droite, les concepteurs ont voulu imiter le « 4WD » installé sur le QX80, mais puisque le plus gros des deux repose sur un châssis échelle et non un monocoque, celui du QX60 diffère quelque peu avec un logo « AWD », dont le « A » ressemble à s’y méprendre au « 4 » de l’utilitaire pleine grandeur.
Les cinq saveurs du QX60
Les habitués des produits Infiniti ne devraient pas trop être déstabilisés en apercevant le choix de livrées en 2026 pour le QX60. Le bal s’ouvre avec la Pure, suivie de l’échelon Luxe. Vient après le nouveau modèle Sport (qui remplace l’édition Noire), sans oublier la livrée Sensoriel et la plus huppée de toutes, l’Autograph. Outre le changement Noire pour Sport, la gamme reste identique.
Prise sur le vif aux installations de Nissan, la livrée Autograph se pare désormais de cette finition gris foncé — et surmontée d’une couche transparente teintée — sur les parties machinées des jantes de 20 pouces, sur les portions métallisées des bas de caisse, ainsi que pour le cadre de fenestration. Et pour accentuer le spectacle, le modèle a même droit à cette signature « Autograph » apposée sur la bande inférieure de la fenêtre de custode.
En plus des neuf coloris disponibles pour habiller le multisegment, dont un nouveau vert émeraude foncé, le QX60 Autograph a également droit à un traitement bicolore, avec le toit peint en noir. Infiniti ajoute aussi une option dotée d’un toit couleur graphite ombré agencée au Noir minéral. Précisons que le diamètre des jantes est uniformisé à 20 pouces, l’ancienne version de base qui devait se contenter de roues de 18 pouces.
Noire ou Sport ?
Cette année, l’édition médiane de la gamme QX60 porte l’appellation Noire, mais l’an prochain, le multisegment adopte plutôt le nom Sport. Comme prévu, plusieurs éléments de l’extérieur sont peints en noir lustré. Les jantes à cinq branches sont uniques au QX60 Sport qui s’accompagne même d’un « S » sur le hayon et d’un aileron avant à la base du pare-chocs. Ce dernier est de belle facture, mais on se questionne tout de même sur sa raison d’être, l’édition Sport n’ayant de « sport » que son nom. D’ailleurs, la présence de ce dernier obligera les propriétaires à redoubler de prudence devant les dos d’âne prononcés et autres obstacles routiers.
Heureusement, le QX60 Sport se distingue par sa nouvelle ambiance bleu crépuscule à l’intérieur, le QX60 Sport qui ne pourra pas être commandé avec six sièges comme c’était le cas sur ce modèle américain. Le QX60 Sport sera donc uniquement un modèle sept places.
De six à quatre
Lorsqu’il a été présenté en 2022, le QX60 était encore propulsé par le V6 atmosphérique de 3,5 litres, mais depuis le début de 2025, le deuxième plus imposant véhicule de la marque troque son 6 cylindres pour un 4 cylindres turbo à taux de compression variable. Ce bloc appelé VC-Turbo a une cylindrée de 2 litres, comme le moteur boulonné dans le compartiment moteur des QX50 et QX55. Il livre une puissance appropriée de 268 chevaux et un couple de 286 lb-pi, soit respectivement une perte de 27 chevaux et un gain de 16 lb-pi.
La boîte de vitesses automatique à 9 rapports demeure en place, tout comme le rouage intégral. Et même s’il abandonne deux cylindres au passage, l’Infiniti QX60 peut remorquer jusqu’à 6 000 lb lorsqu’il est correctement équipé.
Plus de technologies à bord
Étant donné son statut, le QX60 ne peut se contenter du minimum. Pour attirer une clientèle habituée aux produits de luxe, le niveau technologique doit être à la hauteur. Le multisegment trois rangées ne révolutionne certainement pas la catégorie en ce sens, mais il y a tout de même du nouveau en 2026, à commencer par l’intégration de la technologie Google avec les applications courantes comme Google Play ou Google Maps. La livrée Autograph accueille également le système ProPilot Assist 2.1, le dispositif qui autorise une conduite semi-autonome sur certaines autoroutes.
Notez également le nouveau moniteur 3D Around View avec détection d’objets en mouvement et vue panoramique, ce qui facilite les manœuvres de stationnement, tandis que la fonction Vue du capot invisible aide à visualiser les obstacles au sol. La planche de bord abrite deux écrans de 12,3 pouces, celui du centre étant tactile bien entendu.
Et comme c’est le cas dans le QX80, la chaîne audio haut de gamme Klipsch (jusqu’à 20 haut-parleurs dans les livrées Sensoriel et Autograph), va même plus loin avec la fonctionnalité Audio Individuel qui isole le conducteur des autres passagers lorsqu’il doit prendre un appel téléphonique pendant le trajet. Les haut-parleurs montés dans les appuie-tête avant améliorent non seulement la qualité musicale, mais ils offrent aussi la particularité de n’entendre que certains éléments audio, tels que les instructions de navigation, la musique ou les appels téléphoniques.
Nous en saurons plus quand les premiers exemplaires du millésime 2026 arriveront chez les concessionnaires cet été. Les prix des multiples variantes seront divulgués plus près de l’arrivée du véhicule en sol canadien. Rappelons que l’Infiniti QX60 est produit aux États-Unis, ce qui pourrait nuire au véhicule, et même à la marque en elle-même si la guerre commerciale se poursuit entre le Canada et nos voisins du Sud.
