Detroit en faillite
Autrefois fierté américaine, Detroit, ville de l’automobile, vient de se placer sous la loi de la faillite américaine. Detroit fut, à la fin des années 1800, le berceau de l’industrie automobile américaine. Cette industrie fut si importante que la ville a été baptisée Motown (Motor Town ou, si vous préférez, « ville du moteur »).
Au cours des dernières années, la ville la plus populeuse du Michigan n’a pas cessé de voir sa population diminuer. En 1950, elle comptait 1,8 million d’habitants alors qu’aujourd’hui, on ne parle que de 700 000. Les entreprises automobiles ont effectué des licenciements majeurs et le taux de chômage est actuellement de 16%. Les nouvelles usines de montage s’établissent maintenant ailleurs qu’au Michigan. Comme à peu près partout ailleurs sur la planète, Detroit est aux prises avec la caisse de retraite et l’assurance-maladie de ses 18 500 anciens employés. Et si l’on parle de corruption à Montréal ces temps-ci, il ne faut pas oublier que Detroit a connu sa large part de corruption aussi.
Il y a déjà plusieurs années que Detroit tire de la patte. Lors de ma première visite dans cette ville, en 2005, j’avais été estomaqué par les quartiers à l’abandon, à quelques pas du Cobo Center où se tenait, et se tient toujours, le Salon de l’auto. D’ailleurs, le taux de criminalité aurait découragé n’importe qui d’aller s’y promener. Aujourd’hui, pour sauver sur les couts, la ville de Detroit doit couper dans l’éclairage des rues et dans les services publics, ce qui n’a rien pour donner confiance aux visiteurs.
En 2009, General Motors et Chrysler ont dû déclarer faillite. Elles se sont relevées rapidement et connaissent aujourd’hui un bon succès. Ces entreprises, qui ont formé Detroit, ont le mandat de l’aider à se relever. Ce ne sera pas chose facile, malgré les beaux discours.

