New-York 2011- Pourvu que ça dure !

L’édition 2009 du Salon automobile de la grande pomme s’était déroulée dans des conditions assez particulières. La crise économique sévissait partout sur la planète, les institutions financières des États-Unis annonçaient des dépôts de bilan en série tandis que les constructeurs nord-américains étaient en sérieuses difficultés. D’ailleurs, Chrysler et General Motors allaient déclarer faillite quelques mois plus tard.
L’atmosphère n’était pas à la fête. Je me souviens des kiosques dépouillés de GM et de Chrysler. La division GMC avait envoyé une petite dame seule affronter les photographes et journalistes pour annoncer le dévoilement du GMC Terrain si je me souviens. Dans un décor ultra simple, simpliste même, la petite madame n’était pas gosse dans son tailleur bleu, mas elle a fait face à la musique avec dignité. Ford a également traversé une dure tempête mais n’a pas fait faillite.

Les temps ont changé.  De nos jours, les affaires de Ford sont fort prospères en raison d’une gamme de modèles fort compétitifs. Pour l’édition 2011 du salon new-yorkais du char, on s’est contenté d’une Taurus légèrement  modifiée.

Quant aux deux autres, ils se sont restructurés et commercialisent plusieurs nouveaux véhicules dont plusieurs figurent parmi les meilleurs de chaque catégorie. Signe des temps, le kiosque de GM occupe à lui seul toute l’extrémité nord du Jarvits Center et est de loin le plus grand de tous. Cette année, une Chevrolet Malibu complètement redessinée et une Sonic appelée à remplacer la triste Aveo sont le signe que le numéro deux mondial n’a pas l’intention de se reposer sur ses lauriers.

Chez Chrysler, à part la sympathique Fiat 500C cabriolet, on a dévoilé une foule de modèles à vocation de performance ou sportive. Une Grand Cherokee SRT-8 et une Charger SRT-8 avec leur moteur Hemi cadrent assez mal avec cette période de prix de l’essence sans cesse à la hausse et qui battent des record jour après jour. Les voitures sont intéressantes, de belle facture, mais le potentiel de consommation de leur moteur risque de décourager plusieurs acheteur potentiels.

Économie et exotisme

Kia et Hyundai se sont présentés à New York avec une orientation plutôt économique. Hyundai y a dévoilé sa nouvelle Accent qui tombe à pic compte tenu des tendances du marché et ce, même aux États-Unis. Soulignons que Montréal a eu préséance sur  la Grosse Pomme en ce qui a trait au dévoilement de l’Accent. Avec ses Rio et Rio 5 en plus d’une Soul requinquée et dotée de moteurs plus puissants, Kia joue également la carte de l’économie de carburant.

Les constructeurs japonais ne sont pas en vacances eux non plus et chacun d’eux avait quelque chose à proposer. Mazda en a profité pour dévoiler la Mazda3 dotée de sa technologie Sky et annoncé que le véhicule concept Miyagi dévoilé à Genève allait s’appeler CX-5, une solution très logique. Nissan a continué à jouer carte de la voiture électrique avec une version course de la Leaf. La version régulière de la Leaf a incidemment décroché le titre de voiture mondiale de l’année.  Sur une note plus pragmatique, on a lancé une Versa berline plus puissante et restylée.

Subaru a toujours profité du Salon de New-York pour y dévoiler ses voitures en première mondiale. On a respecté la tradition avec des Impreza hatchback et berline dotées de nouveaux moteurs, d’un intérieur plus raffiné et d’une silhouette rajeunie. Toyota a présenté une belle surprise avec la Scion FR-S un coupé sport concept doté d’un moteur Boxer Subaru qui a pour tâche de d’animer les roues arrière. Il doit y avoir des ingénieurs chez Subaru qui n’en croient pas leurs yeux.

Finalement, Honda a dévoilé sa nouvelle Civic berline et coupé en première mondiale. Il s’agit d’un modèle évolutif doté d’une mécanique privilégiant l’économie de carburant.

La Beetle, 3e essai et les buts

Pas besoin d’élaborer sur la première Beetle, une voiture légendaire s’il en est une. Quant à la New Beetle, elle était dérivée d’une caricature de la première coccinelle dessinée par nul autre que J. Mays qui est allé sévir par la suite en tant que directeur du design chez Ford. Celle New Beetle a connu beaucoup de succès auprès de la gent féminine et elle était cantonnée en Amérique du Nord.

Cette fois, la troisième génération n’est plus un «  beau p’tit char cute », mais une authentique voiture qui sera vendue partout de par le monde. Cette fois, pas de recette facile, ça passe ou ça casse.

La silhouette se reconnaît, mais elle a fortement évolué. Soulignons la qualité du tableau de bord, la disparition du porte-fleur et la possibilité de commander le moteur 2,0 litres de 200 chevaux. VW avait également apporté son concept de la fourgonnette Bulli à New York et il semble qu’il y ait de plus en plus de chances qu’elle soit commercialisée un jour.

Le dévoilement de la Beetle a eu lieu le lundi matin et ce en conjonction avec Berlin et Shanghai. Pour souligner cet événement, Volkswagen a invité les gens en soirée à un concert new-yorkais de Black Eyed Peas qui a été transmis partout dans le monde sur MTV.

Audi avait des véhicules intéressants, soit les nouvelles A7 et A6, mais pas de surprises car ces deux berlines sont déjà commercialisées en Europe. BMW pour sa part a préféré dévoiler sa première voiture électrique la veille du Salon. D’ailleurs, Toyota, Mercedes-Benz, VW et d’autres ont fait de même. L’Active E est dérivée de la Série 1 et BMW désire en importer 700 unités qui seront louées 499$ par mois, ceci afin de passer à une commercialisation de plus grande ampleur et l’arrivée d’autres modèles.

Finalement, Mercedes-Benz n’a pas été en reste en dévoilant la superbe Classe A Concept, une voiture d’une rare élégance. On a également présenté le nouveau coupé Classe C lancé en première mondiale à Genève en mars dernier.

Somme toute, cette édition s’est révélée plus dynamique que celle de l’an dernier qui était déjà plus positive que celle de 2009. Le marché de l’automobile suit la reprise économique et on doit se dire dans les officines des constructeurs : « Pourvu que ça dure ! » comme disait Maman Bonaparte.

Parlant de durée, le légendaire groupe Kiss a annoncé sa collaboration avec Mini. On avait même des Mini décorées à la Kiss. Reste à voir qui est le plus désespéré des deux : un groupe rock has-been ou la marque britannique qui semble ne plus savoir quoi faire pour attirer l’attention. Serait-ce une association de « losers » ?

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