Un panneau solaire pour éviter que votre voiture tombe en panne cet hiver?

Entre écrans, capteurs et caméras, nos voitures consomment plus d’énergie qu’on le pense. Voici pourquoi la batterie lâche... et comment certains — dont Communauto — tentent de la protéger.

« Certains modèles n’arrivent pas à tenir en hiver à cause du système électrique en fonctionnement continuel alors que le véhicule est stationné, comme la Toyota Corolla hybride ou la Hyundai Ioniq 5 », a constaté George Iny, directeur de l’Association pour la protection des automobilistes.

« Essence, hybride ou électrique, dans les trois cas, nous avons des plaintes et le problème, c’est le système de charge pas assez performant de la batterie 12 volts », dit-il.

Et cette batterie auxiliaire est de plus en plus sollicitée par nos voitures connectées qui ont maintenant des écrans tactiles, des caméras et des centaines capteurs.

L’hiver, cette batterie risque de tomber en panne si la voiture ne roule pas régulièrement.

Pour pallier ce problème, des ingénieurs de l’entreprise CAPSolar, à Montréal, ont installé un panneau solaire sur un modèle à essence de Communauto dans le cadre d'un projet pilote de quatre mois. L’énergie du soleil permettrait d'alimenter la batterie 12 V même quand le véhicule ne roule pas.

Une solution qui est prometteuse pour Communauto, selon Samy Benhamza, fondateur de CAPSolar.

« Des fois, on a des véhicules qui sont gratuits pour les déplacer, dit-il. Ils veulent juste charger la batterie parce que sinon, ils vont tomber en panne et, si chaque semaine, ils ont 500 véhicules à remorquer, par exemple, ça leur coûte très cher. »

Photo: Photo Agence QMI, AXEL TARDIEU

Un réel problème

« On voit souvent ça avec les retraités qui vont juste faire l'épicerie durant l'hiver, qui ne sortent pas beaucoup », explique Pierre Henry, formateur pour L’Atelier Branché.

Ça peut aussi arriver aux habitants des grandes villes qui se déplacent principalement en transport en commun la semaine, et de temps en temps avec leur voiture les week-ends.

« C'est un problème réel, mais qui n’est probablement pas pertinent pour la majorité des consommateurs. Or, c’est pertinent pour les entreprises avec une grande flotte de véhicules », concède Normand Mousseau, professeur de physique à l'Université de Montréal.

C’est un risque que courent les véhicules d’autopartage, surtout dans les petites villes où ils restent inactifs longtemps parce qu’il y a moins d’utilisateurs, explique Communauto par courriel.

Photo: Photo Agence QMI, AXEL TARDIEU

Solution moins chère

Un panneau solaire, estimé à 1000 $ par voiture, serait donc surtout utile pour les voitures à essence en autopartage qui ont besoin de la batterie 12 volts pour démarrer.

Pour les automobilistes, il existe une solution moins chère, selon le formateur Pierre Henry: « c'est un petit chargeur 2 ampères qui va maintenir la batterie pour 100 $ ».

Cette problématique propre au climat québécois montre aussi que le monde de l’automobile est en plein changement.

« Ça montre qu'aujourd'hui, une voiture à essence est de moins en moins pertinente parce qu'il y a tellement d'électronique qu'une batterie standard au plomb n’est plus suffisante pour faire fonctionner ces autos-là longtemps, dit le professeur Normand Mousseau. Alors, aussi bien passer à des voitures électriques. »

À voir : entrevue avec Benoit Couture, PDG de Lithion Technologies spécialisée dans le recyclage de batteries de VÉ

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