Mercedes-Benz CLA 220 2027 : une version hybride s’ajoute à la gamme
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Innsbruck, Autriche – En plus de la Mercedes-Benz CLA électrique, le constructeur allemand diversifie sa gamme en ajoutant une motorisation hybride à son catalogue. Le Guide de l’auto a pu faire un premier essai avec cette nouvelle mouture sur les routes montagneuses de l’Autriche, dans des conditions climatiques proches de celles que nous pouvons connaître au Québec en hiver.
Au Canada, toutes les versions (électriques et hybrides) vont arriver sur notre maché pour le millésime 2027. Le premier modèle hybride à toucher le sol canadien sera la CLA 220, dotée d’un rouage à traction. Un modèle 250 4Matic à rouage intégral suivra, mais pas avant 2028.
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Pour notre part, nous avons conduit une version européenne, une CLA 220 4Matic. Nous avons donc pu évaluer le même moteur que la version canadienne, mais avec la traction intégrale. Cela dit, les performances de la voiture vendue ici ne devraient pas être fondamentalement différentes.

Débauche technologique
Pour sa nouvelle CLA, Mercedes-Benz mise beaucoup sur le contenu technologique afin de séduire les acheteurs. Partageant sa planche de bord et ses écrans avec le nouveau GLB 2027, la CLA propose un combiné d’instrumentation numérique de 12,25 pouces face du conducteur, dont l’interface rappelle beaucoup les modèles actuels. Au centre, un second écran de 14 pouces sert au nouveau système MBUX de quatrième génération, abritant aussi le superordinateur MB.OS. Ce dernier est plus rapide et permet des mises à jour à distance.
Enfin, un dernier écran de 14 pouces (optionnel) fait face au passager avant. Il permet d’afficher une grande quantité d’informations, mais aussi de regarder des vidéos en streaming grâce à des applications comme Disney+ ou Youtube par exemple. Nous avons fait le test et le tout fonctionne globalement bien. Et comme Mercedes-Benz a tout prévu, une caméra située au centre du tableau de bord coupe la vidéo dès que le conducteur regarde en direction de cet écran en conduisant. Et n’imaginez pas pouvoir contourner cette règle en mettant un adhésif sur la caméra, l’obstruer fait en sorte que la vidéo se coupe également. Toute cette technologie embarquée est plutôt intuitive, mais le manque de boutons physiques pour des fonctions simples se fait sentir. Comme dans beaucoup de voitures actuelles, il faut quitter la route des yeux pour changer la température ou la force de ventilation. Dommage.

Pour le reste, nous avons trouvé l’habitacle bien fini et fonctionnel. Les sièges offrent un bon maintien, l’espace est bon à l’avant et adéquat à l’arrière. Seuls les plus grands se sentiront plus à l’étroit à cause de la ligne de toit fuyante.
Un tout nouveau moteur et…trois embrayages!
Pour motoriser sa CLA hybride (ainsi que le nouveau GLB) Mercedes-Benz mise sur un nouveau 4 cylindres en ligne de 1,5 litre. Très compact, nous avons été surpris de constater qu’il ne possède pas de collecteur d’échappement (aussi appelé exhaust manifold), les tubulures de type « 4 en 2 » se rejoignant directement dans la culasse. À la sortie de cette dernière, deux sorties d’échappement alimentent un turbocompresseur standard (pas de géométrie variable ou d’assistance électrique). Par ailleurs, le turbo est directement vissé sur la culasse.

Nous avons questionné les ingénieurs de Mercedes-Benz à propos d’une possible surchauffe avec cette disposition, mais ils nous ont affirmé que tout avait été prévu pour l’éviter.
Autre particularité, ce bloc est doté d’un fonctionnement faisant appel au « cycle Miller », qui ferme les soupapes d’admission plus tôt que dans un moteur 4 temps classique. Cela fait en sorte qu’il y a moins d’air admis dans le cylindre, et donc moins d’essence puisque le rapport stœchiométrique (la bonne quantité d’air et d’essence à chaque combustion) doit demeurer optimal. Le moteur est donc moins puissant à cylindrée égale, mais aussi plus économe en carburant. Pour compenser cela, Mercedes-Benz ajoute un moteur électrique et un système hybride léger de 48V alimentés par une batterie de 1,3 kWh.

Ainsi doté, le moteur développe 188 chevaux combinés dans la CLA 220 à traction, et 228 chevaux dans le modèle 250 à rouage intégral. Mais ce n’est pas tout, car Mercedes-Benz inaugure aussi une transmission automatique à 8 rapports au fonctionnement inédit. En effet, elle ne compte pas deux mais trois embrayages! Les deux premiers fonctionnent comme dans n’importe quelle boîte robotisée, permettant un passage des vitesses sans rupture de couple. Le troisième peut désaccoupler totalement le moteur à essence, laissant le moteur électrique et la boîte de vitesses faire avancer la voiture.
Dans cette configuration, il faut que le conducteur ne demande pas plus de 22 kW (30 chevaux) au moteur électrique. Si ce dernier demande davantage de puissance ou que la batterie n’a plus assez d’électricité, l’ordinateur de bord reconnecte immédiatement le 4 cylindres pour qu’il prenne le relais.

Promesses tenues ou pas?
Grâce au moteur électrique et à l’hybridation légère, les démarrages de puis l’arrêt sont plutôt prompts. En appuyant avec un orteil sur l’accélérateur, il est effectivement possible de ne conduire qu’avec le moteur électrique pour quelques kilomètres. Lorsque le moteur à essence s’active, nous avons trouvé que la transition était impeccable. La boîte de vitesses fonctionne bien également, égrenant ses rapports sans à-coups.
Sur la route, nous avons trouvé que le groupe motopropulseur manquait d’un peu de couple entre 2 000 et 4 000 tr/min. les performances sont adéquates dans l’absolu, mais pas vraiment éclatantes. Cela dit, notre essai routier a eu lieu en altitude, avec un départ à environ 600 mètres et un maximal dépassant les 2 500 mètres. La raréfaction de l’air peut avoir joué un rôle dans ce ressenti, et a sans doute faussé notre test de consommation aussi. L’afficheur a oscillé entre 10 et 12 L/100 km, ce qui est tout de même élevé. Mais la combinaison de l’altitude et des routes de montagne où nous n’avons pas ménagé la voiture expliquent probablement en partie cet appétit élevé.

Il faudra attendre un essai sur des routes plus représentatives de notre quotidien pour évaluer plus objectivement ce point. Et conduire la CLA 250, plus puissante (228 ch au lieu de 188), pour voir si le ressenti est le même.
Du côté du châssis, nous avons trouvé la voiture agile dans les virages et plaisante à conduire. En dépit d’un rythme plutôt enthousiaste, la CLA n’a pas faibli, dévoilant un bel équilibre et un certain aplomb dans les changements de direction brutaux. La direction est précise mais un peu trop légère à notre goût, même en sélectionnant le mode le plus sportif.
L’asphalte était globalement lisse sur les routes autrichiennes, mais le confort nous a aussi semblé très bon. Même en sélectionnant le mode sport, les suspensions demeurent tout de même conciliantes avec les occupants. Le freinage nous a donné satisfaction, ainsi que son endurance car nous avons dû effectuer plusieurs freinages appuyés et répétés au moment d’aborder les virages en épingle à cheveux.
Pour terminer, Mercedes-Benz a fait rouvrir un col de montagne à cheval entre l’Autriche et l’Italie, fermé à la circulation pour l’hiver. Sans circulation, nous avons pu évaluer la qualité du rouage intégral 4Matic dans des conditions extrêmes. Globalement, ce dernier s’en est très bien sorti, bien aidé par les excellents Michelin Pilot Alpin 5 qui équipaient notre modèle d’essai.

En mode Normal et avec toutes les aides à la conduite activées, la voiture s’est montrée sécurisante en toutes circonstances. Dans cette configuration, la voiture est une pure traction et ne fait intervenir le train arrière qu’en cas de besoin. La répartition avant/arrière peut atteindre 60/40 au maximum. Tandis qu’avec le mode Sport, la CLA peut envoyer jusqu’à 50% de couple aux roues arrière. Nous avons pu tester ce mode de conduite sur la route glacée et enneigée sélectionnée par Mercedes-Benz, et la voiture s’est une nouvelle fois montrée impériale.
Nous avons aussi pu désactiver les systèmes de contrôle de traction et de stabilité afin de pousser la petite berline de manière plus intense. Dans ces conditions, la CLA vous autorise de belles dérives du train arrière, facilement récupérables avec un contrebraquage bien exécuté. Les ingénieurs sur place nous ont aussi précisé que contrairement aux modèles AMG où l’électronique peut-être complètement désactivée, l’ordinateur de la CLA garde tout de même un œil sur ce que vous faites, limitant l’angle que vous prenez s’il juge la situation critique.

Au final, nous avons trouvé que la CLA s’est globalement bien tirée de ce premier contact. Mais les conditions de roulage très particulières demandent un second essai plus approfondi avant d’émettre un jugement définitif à son égard.
Il faudra aussi attendre le dévoilement des prix pour savoir comment elle se positionne face aux marques concurrentes. Tout ce que nous savons pour le moment, c’est que la CLA 220 à traction sera vendue en tant que modèle 2027 et que les concessionnaires devraient recevoir les voitures lors du dernier trimestre 2026. Pour la version 250 4Matic, il faudra attendre le millésime 2028, soit un an plus tard…







