Tesla Cybertruck - Le futur, c’est maintenant…?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2025

Le fils d’Elon Musk aurait demandé à son père « Pourquoi le futur n’a pas l’air futuriste? » Et c’est là que Musk aurait décidé de lancer une camionnette qui allait chambouler un segment qui semblait stagner depuis des décennies.

C’est en novembre 2019 qu’a lieu la fameuse présentation du Cybertruck (celui avec les fenêtres brisées). Musk annonce un tarif de base de 39 900 USD et une version haut de gamme à 69 900 USD capable de remorquer 14 000 lb et de parcourir 800 km sur une charge. Sur internet, c’est l’émeute et les commandes affluent!

L’attente est enfin terminée!

Et elle aura été longue : 4 ans avant que la production en série ne commence! Hélas, les promesses sur les prix, la capacité de remorquage et l’autonomie n’ont pas été tenues. Mais Musk a l’habitude de s’arranger avec la réalité. Lors du lancement du Cybertruck de série, il déclare : « Il peut remorquer une Porsche 911 sur un quart de mille plus rapidement que la Porsche 911 ne peut le parcourir seule ». En fait, ce n’était que sur un huitième de mille.

Alors oui, le Cybertruck est différent! Ses panneaux extérieurs sont constitués d’un acier inoxydable développé par Tesla capable de supporter des tirs d’armes de 9 ou 12 mm… mais franchement, qui a besoin de ça? Il est si résistant qu’il est difficile à industrialiser. Cela se voit instantanément au niveau des espaces et des enlignements des panneaux, bien souvent affreux. L’acier inox est un aimant à traces de doigts et Tesla recommande de nettoyer immédiatement les déjections d’oiseaux, insectes morts et autres résines d’arbre. Pensez donc à vous arrêter régulièrement… Et ne laissez pas traîner vos doigts lorsque vous fermez le coffre avant sous peine d’une douloureuse surprise!

L’intérieur est pour le moins austère et sa qualité de finition est loin d’être exemplaire. Au moins offre-t-il une bonne habitabilité et des sièges confortables. Comme avec la Model 3, il faut se passer de commandes et de boutons physiques : tout est sur l’écran de 18,5 pouces. La visibilité est assez mauvaise, surtout vers l’arrière où le couvercle de boîte cache tout. On doit se contenter d’une caméra… qui devient inefficace la nuit ou sous la pluie. Imaginez l’hiver au Québec!

La bonne et la mauvaise direction

Mais le Cybertruck innove sur la partie technique. Il bénéficie d’une architecture électrique de 800 volts avec des batteries composées de cellules de type 4680 conçues et produites en interne. Un prolongateur, bon pour environ 200 km, pourra être installé dans la boîte… quand il sera disponible. Il enlèvera presque 1/3 du volume de la boîte, réduisant alors considérablement sa fonctionnalité en tant que camionnette. La capacité de remorquage de 11 000 lb place par contre le Cybertruck dans le haut de la catégorie. Cependant, comme partout chez la concurrence, son autonomie s’effondre dès qu’il remorque.

Depuis plusieurs décennies, l’industrie automobile essaye de passer au 48 volts. Tesla l’a fait! Cela entraîne une réduction du poids du filage et de son coût. Cela permet aussi d’installer des systèmes plus énergivores comme la direction à commande électrique (steer-by-wire). Il n’y a plus de colonne de direction, tout est fait par logiciel et moteurs électriques. Il y a évidemment de nombreuses redondances. L’assistance est ajustée en fonction de la vitesse, tout comme la logique des 4 roues directrices. Après une période d’accoutumance, ce système s’avère efficace, participe grandement à la bonne tenue de route et rend ce mastodonte très maniable.

Mais voilà, la révolution n’a pas eu lieu. Tesla n’a pas réussi à craquer le code de l’autonomie versus le remorquage et trop de choix d’ingénierie semblent avoir été faits pour accommoder les décisions de design initiales. Certaines fonctions n’arriveront qu’après le lancement avec des mises à jour infonuagiques (sans oublier la conduite autonome Full Self Driving qui va arriver d’ici quelques mois, Elon le promet depuis plusieurs années!). Pire, Tesla paraît prendre ses premiers acheteurs pour des bêta-testeurs. Certains ont eu des pannes très sérieuses après avoir roulé moins de 100 km et il y a déjà eu un rappel sur les 3 878 premiers véhicules parce que l’accélérateur pouvait rester bloqué. La marque a montré qu’elle pouvait améliorer la qualité de ses modèles, mais pourra-t-elle vraiment produire 250 000 Cybertrucks par an une fois l’effet de nouveauté estompé? À suivre…

Feu vert

  • Tenue de route
  • Direction steer-by-wire efficace
  • Volume intérieur, carrosserie pare-balles (on va dire…)

Feu rouge

  • Qualité de finition intérieure et extérieure
  • Autonomie réduite en remorquage
  • Fiabilité qui reste à prouver

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