Lincoln Corsair - Dernière traversée
Avec un Nautilus de nouvelle génération, un Aviator rafraîchi et les promesses de véhicules électriques, les dirigeants de Lincoln évoquent une renaissance de la marque. Encore une autre… Après des années d’errance, la division luxueuse de Ford a-t-elle enfin trouvé la bonne équation? L’avenir nous le dira. Pour l’heure, le Corsair, lancé peu avant la pandémie et partiellement retouché en 2023, semble appartenir à l’ancienne garde. Selon toute vraisemblance, ce VUS portant le nom d’un bateau pirate entamerait sa dernière traversée pour le millésime 2025.
Visuellement, le Corsair ne déborde pas d’originalité. Il emploie des traits répandus dans l’industrie (capot plongeant, piliers noircis pour accentuer l’impression d’un toit flottant et calandre massive), tandis que les longs feux confirment son appartenance à la marque. En fin de compte, l’utilitaire cultive la discrétion et s’avère élégant. Certains acheteurs apprécieront cet anonymat, mais le constructeur n’a pas besoin d’un autre VUS qui se fond dans la masse, surtout s’il souhaite conquérir une clientèle plus jeune.
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Facture corsée pour le Corsair
Construit dans la même usine que le Ford Escape, le Corsair reprend aussi sa plate-forme et ses motorisations. Hélas, le Lincoln trahit cette proximité par sa qualité d’assemblage inférieure à la concurrence. À bord, les plastiques durs prédominent et, dans notre modèle d’essai, de nombreux craquements et vibrations se faisaient entendre. Nous avons aussi noté un écran central mal fixé et un siège passager qui sautillait constamment... Ces lacunes nous semblent inadmissibles pour un véhicule de ce prix.
Parlant de prix, le Corsair reprend malheureusement l’habitude de Ford d’enfouir des équipements recherchés dans des groupes d’options aux tarifs exorbitants. Par exemple, le volant chauffant (pratiquement essentiel dans un produit de luxe et livré de série dans une Volkswagen Jetta) est uniquement proposé dans un ensemble coûtant entre 4 000 et 5 000 $, selon la version. Il est impossible de le sélectionner individuellement, tout comme les sièges ventilés, la recharge sans fil et le système de caméras à 360 degrés.
Au moins, cette stratégie présente un peu d’intérêt pour le modèle Grand Touring (hybride rechargeable). Le fait d’afficher un prix d’entrée inférieur et d’offrir de gros ensembles d’options le rend admissible aux subventions gouvernementales. Malgré cela, on ne voyait pas notre véhicule d’essai comme étant une aubaine. Sa facture de près de 78 000 $ le plaçait dans le territoire de VUS compacts plus intéressants.
Avantage sur l’Escape
Les versions d’entrée de gamme ouvrent leur capot à un 4 cylindres turbo de 2 litres et 250 chevaux. Doux, silencieux et assez frugal, ce moteur sied à la personnalité du VUS. Moyennant un supplément, le Corsair hybride rechargeable améliore l’efficacité énergétique. Il partage le 4 cylindres de 2,5 litres et la batterie de 14,4 kWh du Ford Escape PHEV. Toutefois, avec son rouage intégral, il possède un net avantage sur son petit frère qui se contente de deux roues motrices.
Lincoln promet une autonomie de 45 km en tout électrique et cette donnée semble réaliste dans des conditions estivales. Toutefois, avec une température oscillant autour du point de congélation et en dépit d’une utilisation parcimonieuse de l’accélérateur, nous n’avons pas fait mieux que 33 km. La taille modeste de la batterie n’aide pas.
Bien que le nom Corsair soit associé à un bateau, ce VUS n’a pas le comportement d’un navire à la dérive. Les ingénieurs de BMW ne feront pas d’insomnie, mais le Lincoln dorlote ses occupants lors des longs voyages grâce à ses amortisseurs qui absorbent efficacement les bosses et à ses sièges bien dessinés. C’est encore mieux avec leur fonction de massage. Mais, sans surprise, il s’agit d’une option!
Feu vert
- Excellent confort de roulement
- Sièges bien dessinés
- Groupes motopropulseurs efficaces
Feu rouge
- Qualité d’assemblage en retrait
- Groupes d’options trop coûteux
- Prix élevés et peu concurrentiels






