Mercedes-Benz Classe C - Un 4 cylindres sinon rien
Dévoilée pour le millésime 2022, la génération actuelle de la Classe C marque un tournant pour Mercedes-Benz. D’abord, la stratégie d’électrification mise en place par le constructeur allemand fait en sorte qu’il n’y a plus aucun moteur à 6 ou 8 cylindres au catalogue, y compris pour les modèles AMG les plus performants. Un choix assumé, mais qui nous semble risqué face à des rivaux qui n’ont pas suivi cette voie.
L’autre changement notable, ce sont des choix techniques qui rendent la C 300 de base moins dynamique que ses rivales directes. Habituellement, les berlines compactes allemandes se distinguent par leur conduite engageante, la clientèle étant généralement prête à sacrifier une partie de son confort au profit du plaisir de conduite.
Plus confortable que dynamique
En prenant le volant de la C 300 actuelle, on est tout de suite ravi par le confort supérieur à une BMW Série 3 ou une Audi A4. Sur les routes défoncées du Québec, c’est assurément un atout. Mais cela s’accompagne d’une certaine mollesse des suspensions qui étonne pour une auto allemande. La tenue de route est nettement plus engourdie qu’avant, tout comme la direction qui nous a semblé légère et surassistée. Le moteur de la C 300 ne fait pas mieux, avec un fonctionnement plutôt terne. Doux, souple et accouplé à une boîte de vitesses efficace, on ne peut pas dire qu’il participe au plaisir de conduite. Si les sensations mécaniques font partie de vos critères d’achat, l’AMG C 43 apparaît plus pertinente, même si elle demande un (très) gros effort financier.
Dans l’habitacle, la Classe C est accueillante, bien finie et confortable. Les écrans installés face au conducteur affichent une définition impeccable. Toutefois, certaines commandes comme la température et la ventilation exigent de quitter la route des yeux pour les actionner. Le grand nombre de petits boutons situés sur le volant sport requiert un peu d’habitude, mais on finit par s’y faire. C’est mieux sur le cerceau de base, doté de grosses touches intuitives.
Un 4 cylindres survolté aux électrons
Au sommet de la gamme, l’AMG 63 S E Performance ne joue plus du tout dans la même cour. Il s’agit d’une hybride rechargeable dotée d’une petite batterie (6,1 kWh) avec laquelle il sera difficile d’atteindre 20 km d’autonomie même en caressant la pédale de droite. Sous le capot, le principal changement se trouve du côté du moteur à essence. En lieu et place du redoutable V8 qui officiait dans le modèle précédent, Mercedes-Benz a choisi un 4 cylindres en ligne de 2 litres.
Le bloc est doté d’un seul gros turbocompresseur, ce dernier ayant la particularité d’être à assistance électrique. Cela signifie qu’il peut produire de l’électricité lorsque les gaz d’échappement le font tourner, ou au contraire puiser dans la batterie pour faire tourner la turbine du turbo à bas régime, éliminant ainsi le temps de réponse (turbo lag). Le moteur à combustion interne est associé à un moteur électrique, le tout produisant une puissance combinée de 671 chevaux. Le couple n’est pas en reste avec 752 lb-pi!
Il n’y a rien à redire sur le plan des performances, les accélérations comme les reprises étant météoriques. Le 0 à 100 km/h, abattu en 3,4 secondes, est là pour le prouver. Cela dit, le groupe motopropulseur électrifié, bien que plus puissant, n’égale pas le tempérament rageur et la sonorité caverneuse du V8 sortant. Du côté de la tenue de route, la C 63 est efficace avec des passages en courbe musclés et un freinage puissant, dosable et endurant. Le poids élevé de l’auto (2 165 kg) se fait néanmoins sentir dans les virages, surtout serrés. Enfin, la voiture dans son ensemble est d’une telle complexité technologique que sa fiabilité à long terme nous semble incertaine.
Feu vert
- Roulement confortable
- Habitacle accueillant et bien fini
- Performances de haut vol (63 S E Performance)
Feu rouge
- Moins dynamique que ses rivales directes (C 300 et AMG 43)
- Plus de V6 ou de V8 dans la gamme
- Fiabilité incertaine (C 63 S E Performance)
