Ferrari 296 - Merci Luc...et désolé!
C’est grâce à la générosité du bien connu collectionneur Luc Poirier que nous aurons pu mettre à l’essai une version à toit fixe (GTB) de la Ferrari 296, digne remplaçante d’une longue série de voitures à moteur central arrière à 8 cylindres. C'est un bolide aux lignes magnifiques, très différent de sa devancière (la F8 Tributo), et qui permet aussi bien de lâcher son fou sur un circuit que de circuler dans les voies réservées pour véhicules électriques.
En effet, puisqu’il s’agit d’une hybride rechargeable, on obtient au Québec une plaque verte permettant de profiter de certains avantages. Cela dit, vous aurez compris que nos gouvernements n’octroient pas de crédits pour véhicules zéro émission lorsque la facture dépasse les 400 000 $ avec la taxe de luxe et les options…
S pour Spider
De façon automatisée, le toit targa de la 296 GTS se glisse sous l’arceau arrière. C'est là une formule géniale qui permet de rouler à ciel ouvert, sans encombrement ni limitation. Le design très semblable de cette version nous fait d’ailleurs la confondre avec la GTB, que certains puristes préféreront. Chose certaine, les deux modèles arborent des lignes exceptionnelles où le cachet italien est indéniable. Il en va de même à bord où la richesse des matériaux et les odeurs de cuir exotique nous font immédiatement tomber sous le charme. Toutefois, on déchante rapidement en utilisant le système multimédia, entièrement logé derrière le volant, et d’une telle complexité qu’il vous distrait en conduisant. Le problème se retrouve également à bord du nouveau Purosangue, davantage conçu pour une utilisation quotidienne.
Remarquez, dans des environnements où les routes sont belles et où la température est clémente, la Ferrari 296 demeure facile à vivre. Certainement plus que la défunte Lamborghini Huracán ou la Maserati MC20, plus pointues à conduire. Il faut dire qu’ici, Ferrari fait appel à une suspension Multimatic réglable, aussi efficace sur le plan dynamique qu’impressionnante au chapitre du confort. La voiture peut pardonner davantage les imperfections de la route, mais devient littéralement un rasoir sur circuit, notamment en raison de sa direction d’une rare précision.
Proposant une autonomie électrique de 13 km, la 296 n’est pas conçue dans l’optique d'être écoénergétique. En vérité, elle permet de quitter un quartier résidentiel en silence ou de circuler sans essence en milieu urbain, avant d’emprunter une route où le V6 turbocompressé pourra s’exprimer. Ce moteur qui, combiné à l’électrique, produit une puissance de 818 chevaux pour des accélérations foudroyantes ne semble jamais s’essouffler. Quant à ceux qui regrettent la sonorité des précédents V8 Ferrari, sachez que le constructeur a su créer une symphonie mécanique capable de vous dresser les poils sur les bras!
Problème de charge
Le rapport poids/puissance exceptionnel de cette Ferrari explique en grande partie le plaisir ressenti au volant. C'est un bolide étonnamment facile à conduire, donnant l’impression d’être solide comme le roc et, donc, indestructible. Pourtant, une faiblesse, semble-t-il bien connue, affecte ce modèle. En l’absence d’un démarreur conventionnel, le moteur se lance comme avec une Toyota Prius, via l’énergie de la batterie de 7,45 kWh. Or, il arrive parfois que l’énergie de ladite batterie soit si faible que le démarrage devient impossible. Il s'agit d'un problème de programmation qu’ont aussi rencontré les propriétaires de McLaren Artura et qui constitue un sérieux irritant. Nous avons d’ailleurs pu l’expérimenter lors de notre essai, ayant dû expliquer à M. Poirier que sa voiture devrait repartir sur une remorque. Le remorqueur nous a même confirmé avoir dépanné le propriétaire d’une autre 296 GTB pour ce même problème, à peine quelques jours auparavant. En espérant ainsi que la situation soit aujourd’hui réglée…
Feu vert
- Performances routières exceptionnelles
- Aisance au volant, conduite à la carte
- Lignes fantastiques
Feu rouge
- Fiabilité (?)
- Complexité d’utilisation de l’écran
- Très faible autonomie électrique






