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La Dodge Challenger 1979: La sportive du dimanche

Cet essai routier a été publié dans le Guide de l'auto 1979.

La Dodge Challenger est l'exemple même de la voiture qui impressionne par sa description et son allure, mais qui s'avère décevante à l'usage. Ce n'est pas une mauvaise voiture pour autant, mais disons simplement qu'elle fait un peu de fausse représentation. En lisant sa fiche technique, on a toutes les raisons du monde de s'emballer et de voir en elle une sérieuse rivale des Célica, Scirocco, Accord, Mustang ou Capri, puisqu'il s'agit d'un coupé sport présumément de la même famille.

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Dans une salle de montre, la Challenger (ou sa jumelle, la Plymouth Sapporo) poursuit son petit numéro de séduction. Il s'agit donc d'une très belle voiture, qui « accroche » par ses lignes modernes et qui vous met en appétit par ses caractéristiques techniques, comme son moteur quatre cylindres à arbre silencieux, sa boîte de vitesses à cinq rapports, ses pneus larges, sa suspension à ressorts hélicoïdaux, ainsi que par la possibilité d'obtenir des freins à disque aux quatre roues.

Il existe toutefois un écart assez important entre la théorie et la pratique. En somme, la Challenger ne répond pas tout à fait à ce que l'on attend d'elle sur la route. Elle annonce en effet un tempérament sportif très net, alors que nous sommes en présence d'un très honnête coupé deux portes issu d'un modèle de grande série, en l'occurrence, la Mitsubishi Galant. Précisons ici que la Galant n'est pas importée par Chrysler dans le cadre de son entente avec le constructeur japonais Mitsubishi, qui produit la Challenger. Par rapport au sedan dont elle est dérivée, cette dernière se distingue par un habillage de grand luxe et une tenue très soignée. Quelques organes mécaniques enviables n'en font toutefois pas un coupé sport capable de détrôner les modèles en place, et la Dodge Challenger fait davantage penser à une sorte de mini-Cordoba.

Cette mise au point étant faite, il sera certes plus facile de décrire la voiture.

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La voiture mise à ma disposition pour cet essai était la Dodge Challenger à moteur quatre cylindres de 2,6 litres, dont la puissance est de 105 ch.

Aménagement

S'il est un domaine où la Dodge Challenger brille de tous ses feux, c'est bien celui de l'aménagement intérieur. Dans une salle de montre, c'est une voiture qui peut se vendre toute seule tellement son équipement est complet et impressionnant. Ce petit coupé hard-top deux portes se donne des airs de grande dame en étalant un luxe qu'un conducteur de Cadillac pourrait envier. Mes notes sur l'aménagement intérieur de la Challenger occupent d'ailleurs beaucoup plus de place dans mon carnet que mes remarques sur son comportement routier.

Dans l'ensemble, la présentation intérieure est une réussite, autant par son esthétique que par l'abondance des accessoires de série. L'agencement de la moquette, du vinyle et du tissu écossais est de bon goût, et l'équipement comprend, entre autres, une colonne de direction réglable en hauteur, un rétroviseur extérieur commandé électriquement à partir d'un bouton placé sur la console centrale, une commande à distance pour le coffre à bagages, des sièges baquets inclinables munis d'un support lombaire, un compte-tours et un plafonnier auxquels vient s'ajouter une montre à lecture numérique. Même les serrures extérieures sont illuminées le soir, tandis qu'une lampe reste en veilleuse pendant une quinzaine de secondes après qu'on a quitté le véhicule et qu'on s'apprête à verrouiller la portière.

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On peut ajouter aussi que le système de chauffage à trois vitesses est excellent, que les sièges sont confortables, que les glaces arrière s'abaissent complètement, qu'il y a suffisamment d'espaces de rangement, et que l'instrumentation est complète. Hélas! tout n'est pas parfait, et il faut relever certaines anicroches, comme le cadran de température du moteur et le manomètre de pression d'huile qui sont voilés par le volant, la montre à lecture numérique, oui est difficilement lisible par grand soleil, le coffre arrière qui offre une bonne profondeur, mais qui n'est pas assez haut pour recevoir un sac d'épicerie, le capot qui s'ouvre dans le mauvais sens (avant-arrière), et le peu d'espace pour la tête et les jambes à l'arrière. On pourrait ajouter, également, que la ligne de la voiture a préséance sur l'aspect fonctionnel, puisque les volets de trois quarts arrière nuisent quelque peu à la visibilité.

Malgré ces petites fautes, la Challenger offre un intérieur accueillant, et on a tout de suite envie de partir à l'aventure au volant de ce petit coupé.

Sur route

Comme je l'écrivais plus haut, le comportement routier de la voiture n'est pas aussi convaincant que son apparence, et on se rend compte immédiatement que l'on a affaire à une sportive du dimanche.

Dès le départ, alors qu'on manoeuvre pour sortir d'un espace de stationnement, on s'aperçoit que la direction est plutôt lourde. Plus tard, sur la route, la direction devait me paraître trop légère. Une autre déception vient de l'équipement pneumatique de la Challenger. Les BF Goodrich japonais qui équipaient ma voiture d'essai avaient une tendance marquée à transmettre fidèlement les bruits de la route, ce qui est particulièrement désagréable.

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La suspension a des réactions assez sèches au passage de mauvais revêtements, et on ne s'en plaindrait pas si la tenue de route était plus sérieuse. Or, la Challengefait montre d'un roulis prononcé en virage. La voiture est passablement survireuse et atteint rapidement sa limite d'adhérence. Le pont arrière rigide ne m'a pas semblé un obstacle majeur, mais la tenue de cap laisse à désirer par grand vent.

La boîte de vitesses pourrait être mieux étagée, et j'ai trouvé que les e et 5e rapports étaient beaucoup trop longs. En plus, le levier de vitesses offre une certaine résistance à froid.

En revanche, la Dodge Challenger bénéficie d'un moteur assez remarquable dont le niveau sonore est particulièrement bas. Ce quatre cylindres fonctionne sans vibration, et le principe de l'arbre silencieux, ou « silent shaft est vraiment efficace. Le régime maximum autorisé se situe à 6000 tours/minute et, en poussant à fond les rapports intermédiaires, on obtient des accélérations satisfaisantes. C'est ainsi que l'on passe de 0 à 50 km/h en 3.4 s, et de 0 à 100 km/h en 11.9 s.

La vitesse maximale est de l'ordre de 160 km/h (100 mi/h), et, avec une voiture presque neuve, j'ai relevé une consommation moyenne de 24 milles au gallon ou 40 kilomètres. Le freinage est un autre des aspects positifs de ce coupé sport(!). On peut déplorer la faible assistance du servo mais, en général, le freinage inspire une grande confiance et il est assez difficile d'enregistrer une perte d'efficacité après plusieurs arrêts d'urgence.

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Au Japon

Pour compléter cet essai de la Dodge Challenger, j'ai eu l'occasion de conduire la voiture lors d'un voyage au Japon pour une visite des principales installations de Mitsubishi. Sur les pistes d'essai de l'usine, à Okazaki, la Challenger 2,6 n'a pas réussi à me faire changer d'avis sur son manque d'esprit sportif.

Certes, la puissance du moteur se fait sentir par de bonnes accélérations, surtout au départ, mais la tenue de route n'est pas convaincante. Le train avant étant lourd, le sous-virage est excessif et, juste au moment où l'on essaie de garder la voiture sur la route, c'est l'arrière qui décroche de façon inattendue. Ces réactions ne sont pas très saines, et la Challenger vous fait savoir rapidement que sa vocation n'est pas très sportive. Dans les virages relevés (48 p 100 d'inclinaison de l'anneau de vitesse), la voiture m'a parue très légère, et on ne se sent pas tellement en confiance à très haute vitesse.

Conclusion

Négligeant les performances sportives, les Dodge Challenger et Plymouth Sapporo visent une clientèle en quête d'une petite voiture luxueuse et confortable. Ce but est d'ailleurs magnifiquement atteint, et les habitués de Chrysler Cordoba ou de Chevrolet Monte Carlo seront parfaitement à l'aise au volant de ces coupés hard-top de plus petit format. Par ailleurs, les adeptes d'engins sportifs devront chercher ailleurs s'ils désirent jouer les Gilles Villeneuve...

FICHE TECHNIQUE

Marque: Dodge Modèle: Challenger Année: 1979

Carrosserie

Style: coupé deux portes, 4 places 

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Empattement: 251 cm

Longueur: 465 cm 

Largeur: 167,3 cm 

Hauteur: 131,5 cm Poids: 1244 kg

Moteur

Type: 4 cyl. en ligne

Cylindrée: 2555 cm3

Puissance: 105 ch à 5000 tr/mn

Alimentation: un carburateur double corps 

Carburant: ordinaire ou sans plomb

Transmission

Type: manuelle, roues arrière motrices

Nombre de rapports: 5

Rapport du pont: 3.308

Suspension

Avant: ressorts hélicoïdaux

Arrière: ressorts hélicoïdaux, essieu rigide

Freins

Avant: disque

Arrière: disque (option)

Direction

Type: à billes

Diamètre de braquage: nd

Divers

Pneus: 195/70HR14 

Capacité de carburant: 13 gal

Performances

Accélérations:

0-50 km/h: 3 s 

0-70 km/h: 6,1 s 

0-80 km/h: 8,7 s 

0-100 km/h: 11,9 s 

0-120 km/h: 17,2 s

400 mètres: 18,9 s à 126 km/h

Reprises:

50-100 km/h: nd

80-120 km/h: nd

Vitesse maximale: 165 km/h

Consommation moyenne: 40 km/gal

PRIX (modèle de base): $7 899

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