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Essai de la Ford Mustang 1968

Cet essai routier a été publié dans le Guide de l'auto 1968.

La voiture la plus imitée, la plus copiée des trois dernières années est sans aucun doute possible la fameuse Mustang de Ford. Chaque manufacturier américain possède maintenant une ou même plusieurs rivales de la Mustang. Depuis son apparition à l'été de 1964, cette dernière a fait naître une nouvelle mode, un nouveau marché qui est celui de la voiture sportive. Le succès sans précédent de ce modèle a incité les autres constructeurs à produire des voitures identiques dans le but de s'approprier une part du gâteau. Aujourd'hui il n'existe pas moins de cinq marques de voitures visant essentiellement la même clientèle. Et nous ne parlons pas ici des versions sportives des Pontiac, Dodge, Chevrolet, Rambler, Buick, Oldsmobile et autres qui sont aussi plus ou moins orientées dans la même direction.

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Qu'est-il advenu de l'original dans tout ça ou si vous aimez mieux de la voiture qui a lancé le mouvement? C'est pour le savoir que nous avons emprunté pour quelques jours une Mustang GT 68 toute fraîche qui accusait un parcours d'environ 1,800 milles. Comme il n'existe à peu près pas deux Mustang identiques à Montréal, il est peut-être nécessaire de décrire l'équipement dont était doté notre modèle d'essai. On y trouvait une transmission automatique à trois rapports des freins à disques, un différentiel auto-bloquant, une suspension conçue pour une meilleure tenue de route, le moteur V-8 de 302 pouces cubes ainsi que différents accessoires tantôt purement décoratifs tantôt utiles. La Mustang est probablement la voiture américaine sur laquelle la liste des accessoires facultatifs est la plus longue. Quand on me demande si c'est une bonne auto ou encore quel en est le prix, je me dois de répondre à chaque fois ... "tout dépend de la façon dont elle est équipée." Ainsi, la Mustang peut vous être livrée avec un modeste 6 cylindres ou même avec un immense V-8 de 427 pouces cubes. Nous croyons cependant que la voiture que nous avons essayée représente un bon compromis autant en ce qui a trait au moteur qu'aux autres accessoires déjà mentionnés. Je ne recommande jamais l'achat d'une voiture sportive avec un moteur six cylindres car l'économie d'essence est négligeable et sa valeur de rachat après quelques années est moins élevée. L'acheteur d'un tel modèle recherche habituellement de bonnes performances et est assez peu intéressé par un six cylindres.

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APRÈS QUATRE ANS

En juillet 1964, j'avais eu le privilège d'essayer l'une des toutes premières Mustang arrivées à Montréal et je dois avouer que je n'avais pas été impressionné outre mesure. Plusieurs fautes mineures probablement dues à son jeune âge combinées à une tenue de route assez aléatoire sous la pluie assombrissaient ce qui, par ailleurs, se présentait comme un joli tableau. Après quatre ans de maturité, nous étions donc impatient de faire connaissance avec la nouvelle Mustang de type hardtop deux portières. Les lignes extérieures ont peu changé et personne ne s'en plaindra car le succès de la voiture tient beaucoup à son apparence.

L'intérieur a subi quelques retouches et le volant, par exemple, a un aspect beaucoup plus sportif qu'au début. Malgré qu'il soit très joli, le demi-cercle qui commande le klaxon et qui est légèrement en retrait est fort mal placé. Notre seule autre critique concerne la disposition des pédales. Il n'y a pas suffisamment d'écart entre le frein et l'accélérateur et cela a bien failli nous jouer un mauvais tour alors que nous revenions d'une excursion de ski. Mus étions arrêtés à une intersection derrière une autre voiture et en voulant mettre le pied sur le frein pour empêcher la Mustang d'avancer nous avons touché à l'accélérateur. Il s'en est failli de peu pour que nous causions un accident. C'est donc dire qu'il n'est pas recommandé de conduire avec des bottillons après-ski dont la semelle est assez large. La position de la commande au pied des pleins phares n'est pas facile à repérer au début mais on finit par s'y habituer. Sauf pour ces quelques remarques, l'intérieur de la Mustang est bien présenté. Le tableau de bord est joli, le rembourrage excellent et rien ne cloche de ce côté. Nous avons beaucoup aimé ce qu'on appelle les "map lights", deux petites lumières de courtoisie situées au plafond près du rétroviseur. C'est très pratique pour la lecture de cartes routières et leur éclairage n'est pas aveuglant pour le conducteur.

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À l'avant, on est très confortable et le dossier des sièges baquets s'ajustent de façon à permettre de conduire en étant suffisamment éloigné du volant. Plusieurs propriétaires de Mustang ignorent, paraît-il, qu'il est possible d'ajuster ce dossier au moyen d'écrous situés à l'arrière. Fort heureusement, le propriétaire de notre voiture d'essai était au courant de ce détail et nous en profitons pour le refiler aux autres. A l'arrière, il ne faut pas s'attendre à un confort exceptionnel et un seul coup d'œil permet de se rendre compte que si vous devez faire un long voyage en Mustang, il vaut mieux tirer à pile ou face pour désigner celui qui ira s'asseoir à l'arrière si vous ne voulez pas vous faire d'ennemis. D'ailleurs avec la grandeur de la malle arrière, il est peu probable que vous songiez à entreprendre un long voyage avec plus de deux personnes à bord.

La visibilité vers l'extérieur est bonne sous tous les angles et après un rapide coup d'œil on peut prendre la route.

MÉCANIQUE BIEN ADAPTÉE

En conduisant la Mustang GT 68, on a l'impression que tous les éléments mécaniques ont été adaptés les uns en fonction des autres pour les besoins de la voiture. Ce n'est pas le cas puisque ceux-ci se retrouvent sur plusieurs autres modèles Ford. Cependant, les performances nous semblent merveilleusement harmonisées. Tout commence par le nouveau moteur de 302 pouces cubes d'une puissance de 240 c.v. à 4,800 tours-minute. Pour un usage normal, il fournit des performances très suffisantes. L'accélération du point mort à 60 milles à l'heure se fait en 9.8 secondes et cette Mustang peut faire encore 50 milles à l'heure de plus. Selon son propriétaire, la consommation est assez élevée, du moins en hiver, et en ville il obtient une moyenne de 12 milles au gallon. La transmission automatique à trois vitesses permet de tirer le meilleur parti possible du moteur et la seconde est d'un précieux secours pour les dépassements. Le levier situé sur la console au centre se déplace facilement et on peut retarder le passage des rapports en le laissant à la position 1 ou 2. La direction est d'une sensation agréable quoiqu'elle pourrait être plus rapide. Avec des freins à disques à l'avant et un poids de seulement 2985 livres, la Mustang est l'une des voitures américaines les mieux équilibrées sous ce rapport. Elle conserve une excellente stabilité même lors d'un freinage intensif et il n'est pas nécessaire d'appuyer sur la pédale d'une manière exagérée. De très belles roues ajourées (pour un meilleur refroidissement des freins) sont malheureusement cachées par des enjoliveurs pas tellement décoratifs.

FICHE TECHNIQUE

Marque: Ford

Modèle essayé: Mustang GT sedan

Moteur: V8, 302 pouces cubes

Puissance: 240 c.v à 5000 toursminute Transmission: Automatique à trois vitesses Freins: Disques à l'avant, tambours à l'arrière Pneus: 725-14

Rapport du pont arrière: 2,75

Empattement: 108 pouces

Longueur: 183.6 pouces

Largeur: 70.9 pouces

Hauteur: 55 pouces

Poids: 2985 livres

TABLEAU DES PERFORMANCES

Accélération: 0.60 mph: 9.8 secondes

Vitesse maximale: 110 me

Consommation moyenne: 12 milles au gallon 

Meilleur tour au circuit Mont-Tremblant: 2 minutes et 24 secondes

 

Voiture d'essai: Gracieuseté de Chomedy Ford, 2032 Boulevard Labelle,

Chomedey

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