Hyundai Ioniq 6 2023 : comme des licornes sur roues

Points forts
  • Silence et douceur de roulement
  • Habitacle confortable et spacieux
  • Performances et recharge rapide
  • Silhouette aérodynamique
Points faibles
  • Pas d’Apple CarPlay et Android Auto sans fil
  • Coffre modeste et moyennement accessible
  • Autonomie réduite avec roues de 20 pouces
  • Disponibilité incertaine
Évaluation complète

Le groupe géant coréen Hyundai multiplie les coups de circuit avec les modèles construits sur sa plate-forme adaptable E-GMP (Electric Global Modular Platform), réservée aux véhicules électriques. La marque Hyundai a ouvert le bal avec son Ioniq 5, l’an dernier. Ce multisegment au profil taillé au scalpel a récolté des prix de Voiture, Design, Multisegment et Véhicule électrique de l’année décernés par le jury mondial WCOTY, l’AJAC et le Guide de l’auto, entre autres. Les ventes ont décollé en flèche et les listes d’attente se sont allongées depuis. Surtout chez nous.

Hyundai a remis ça cette année avec la berline Ioniq 6 qui utilise aussi l’architecture E-GMP. En plus de répéter le triplé Voiture, Design et Véhicule électrique de l’année aux prix mondiaux, l’Ioniq 6 a été primée Nouvelle voiture de l’année par le Guide de l’auto. Elle partage aussi le titre des Meilleures voitures et multisegments électriques dans l’édition 2024 du Guide avec l’Ioniq 5. Hyundai s’attend malgré tout à en vendre trois fois moins que ce dernier, au Québec. Parce que l’Ioniq 6 est une berline tandis que l’autre est présenté comme un multisegment à hayon. Et on connaît la popularité actuelle de ce type de véhicule.

Photo: Marc Lachapelle

Pour filer comme le vent

L’Ioniq 6 est plus longue que l’Ioniq 5 de 20 cm mais plus basse de 10,5 cm, sur un empattement raccourci de 5 cm. À équipement égal, le poids des deux est pratiquement identique. Tout en courbes et en rondeurs, l’Ioniq 6 affiche un coefficient aérodynamique exceptionnel de 0,22 alors que son cousin ne fait pas mieux que 0,288. Sa ligne de toit qui plonge fortement à l’arrière, coiffée d’une paire d’ailerons, y est pour beaucoup. En contrepartie, elle vaut à l’Ioniq 6 un coffre dont le volume est de seulement 316 litres. C’est beaucoup moins que celui du Ioniq 5 dont le volume passe de 770 à 1 680 litres en repliant les dossiers arrière.

L’Ioniq 6 Preferred à longue autonomie et roues arrière motrices combine un moteur de 225 chevaux et une batterie de 77,4 kWh avec des roues de 18 pouces. Elle promet une autonomie de 581 km et possède une thermopompe et tous les accessoires et systèmes souhaitables. À 47 453,95 $, tous rabais appliqués, c’est une licorne sur roues. Parce que Hyundai vous invite à grossir la liste d’attente du concessionnaire le plus proche aussitôt que votre configuration est terminée...

Photo: Marc Lachapelle

Cette liste est encore plus longue pour l’Ioniq 6 Preferred à rouage intégral, avec ses moteurs aux deux essieux et une puissance totale de 320 chevaux. Son autonomie de 509 km chute à 435 km si l’on sélectionne le groupe Ultimate, qui remplace les roues de 18 pouces par des jantes de 20 pouces et des pneus à taille basse. Cette option de 6 000 $ ajoute aussi une liste d’accessoires digne d’une voiture de luxe.

Citadine agréable et dégourdie

Nos essais ont été réalisés au volant d’une paire de Ioniq 6 dont la couleur était différente mais l’équipement identique. Y compris le groupe Ultimate. Notre Ioniq 6 rouge a sprinté de 0 à 100 km/h en 4,86 secondes et bouclé le quart de mille en 13,30 secondes avec une pointe à 166,5 km/h. Elle bondit également de 80 à 120 km/h en 3,4 secondes. Des chronos meilleurs que ceux du Ioniq 5 de trois dixièmes de seconde, avec la même puissance et un seul kilo en moins.

L’habitacle de l’Ioniq 6 est facile d’accès et à la fois spacieux et pratique. Finition et matériaux sont dans la bonne moyenne mais on n’est pas dans une berline de luxe. Les sièges avant sont bien découpés et confortables, les places arrière juste convenables. Leur assise est creusée vers l’arrière pour offrir une bonne garde au toit malgré une ligne de toit très arquée. La place centrale est étroite mais pourra dépanner, grâce au plancher plat.

Photo: Marc Lachapelle

On apprécie vite la conduite fluide et l’agilité honnête de l’Ioniq 6 en ville. Également sa bonne visibilité vers l’avant et les côtés. Avec ses deux tonnes métriques et ses pneus écolos, elle sous-vire d’abord avec entêtement, en courbe serrée. Une dose d’accélérateur et elle pivote vers le point de corde, presque sans roulis. Plutôt amusante, finalement, malgré une direction inerte. La récupération d'énergie au freinage propose quatre intensités, modulées à l’aide des manettes au volant. En mode Maxi (iPedal) on conduit d’un seul pied, sans peine.

Les grands espaces

Notre deuxième essai nous a menés de Longueuil à Cap-à-l’Aigle, juste après La Malbaie. Un trajet de 400 kilomètres, parfait pour évaluer les qualités routières, l’autonomie et la recharge rapide. En quelques minutes, le coffre est plein. Bientôt, le plancher plat déborde sur la banquette arrière. Inutile de replier les dossiers. Morale de l’histoire : l’Ioniq 6 n’est pas une fourgonnette.

Photo: Marc Lachapelle

En s’installant aux commandes, il faut ajuster le volant à la main et brancher le cellulaire avec un fil pour profiter de l’interface Apple CarPlay. Franchement décevant, à ce prix là, pour la Voiture de l’année 2023. Plutôt agaçant, aussi, d’avoir à quitter CarPlay pour faire certains réglages, malgré les commandes secondaires sur le volant et la planche de bord.

Au moment du départ, l’autonomie projetée est de 480 km. Aucune « angoisse de la pile vide » à prévoir, même avec le régulateur de vitesse à 110 km/h. Par curiosité autant que par précaution, en songeant aux côtes de Sainte-Anne-de-Beaupré et de Charlevoix, on fait une pause à la halte de Saint-Nicolas sur la 20 pour brancher l’Ioniq 6 sur une borne de 100 kW du Circuit électrique. Résultat : un gain de 17,5 kWh en 12 minutes. Assez pour presque 100 km d’autonomie.

Photo: Marc Lachapelle

Pari tenu

L’Ioniq 6 est merveilleusement confortable, silencieuse et stable sur de longs trajets. Le système de maintien de voie est impeccable. On peut rouler plus de deux minutes sans toucher le volant, changer de voie en douceur en actionnant le clignotant. La svelte berline coréenne ne bronche pas. Elle est parfaitement à l’aise et maniable pour les balades courtes aussi. Sa carrosserie est solide et le roulement bien filtré sur des routes fissurées ou bosselées.

Puissance et couple sont toujours abondants et disponibles instantanément. Assez pour vous faire sourire en grimpant un peu plus vite le chemin penché et sinueux qui mène au chalet. Sur la route du retour, on s’offre une recharge rapide à la superbe halte Villeroy. Cette fois, on ajoute 35,2 kWh en 15 minutes, avec une borne à 180 kW. Les 170 kilomètres restants sont parcourus à la vitesse « tolérée » de 118 km/h, avec une consommation affichée de 18,8 kWh/100 km. Pas mauvais du tout, avec des roues de 20 pouces et de larges pneus de taille 245/40R20.

Pour l’ensemble de son œuvre, l’Ioniq 6 mérite les honneurs récoltés. Reste à savoir si vous aurez la patience d’attendre la vôtre.

À voir aussi : l'essai complet de la Hyundai Ioniq 6 2023

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