BMW 330i xDrive 2019 : à nouveau la référence

Points forts
  • Calibration châssis / suspension impeccable
  • Moteur quatre cylindres costaud et frugal
  • Direction précise et réactive
Points faibles
  • Perte de la boîte manuelle
  • Système arrêt/démarrage à revoir
  • Certains matériaux discutables (habitacle)
Évaluation complète

Depuis quelques années, la berline compacte de BMW a un peu perdu de son panache. Bien qu’elle soit une bonne bagnole dans son ensemble, de nouveaux concurrents venus de chez Alfa Romeo, Jaguar et même Genesis l’ont battue à son propre jeu, celui de marier confort, raffinement et dynamique de conduite.

Croyez-vous que BMW se laisserait faire? Pas du tout! La Série 3 a longtemps été la référence du créneau, et pour la mouture 2019, elle revient en force à la tête du peloton.

Les rois de la mise au point

La force numéro un de BMW a toujours été sa capacité de calibrer les châssis, les suspensions et les systèmes de direction de ses bagnoles, sans oublier la manufacture de groupes motopropulseurs innovateurs.

Pour sa Série 3, ça commence avec une toute nouvelle architecture, développée en partenariat avec... Toyota! Se présentant sous l’appellation CLAR, pour « Cluster Architecture », celle-ci est plus rigide, volumineuse, et plus légère de 120 lb (54 kg) que sa devancière. On a ensuite étiré son empattement de 406 mm, et réduit son centre de gravité de 10 mm.

Photo: Caleb Gingras

Cette plate-forme sert aussi à supporter la BMW Z4 et fera de même pour la Toyota Supra, attendue dès cet été.

Deux moutures sont au menu, soit la 330i (mise à la l’essai) et, plus tard cette année, la 340i. Celle-ci sera alimentée par un six cylindres turbo de 3,0 litres d’une puissance de 382 chevaux. Mais concentrons-nous sur la 330i, le « petit modèle » d’entrée de gamme, avec son quatre cylindres turbo de 2,0 litres produisant 255 chevaux et un couple de 295 lb-pi. Normalement, si le modèle de base est réussi, le reste de la gamme suit, ce qui rend cette 330i d’autant plus intéressante.

Toutes les BMW Série 3 vendues au Canada viennent de série avec le rouage intégral xDrive. La grande déception, c’est le retrait de la boîte manuelle, un coup de canon venant d’une voiture qui a longtemps porté le slogan « The Ultimate Driving Machine ». On fait donc affaire avec une boîte automatique à huit rapports, fournie par l’équipementier ZF. Nous espérons que la M3 conservera les trois pédales…

Notre modèle d’essai, peint en noir avec les roues également noircies, comprenait les ensembles Premium et M Sport, ajoutant une suspension adaptative, une direction variable et l’ajout de palettes au volant, et se détaillait 59 295 $.

Photo: Caleb Gingras

Le petit moteur surprend

Il est désormais devenu commun d’offrir un moteur quatre cylindres turbo dans ce segment, que ce soit l’Alfa Romeo Giulia, la Jaguar XE, la Mercedes-Benz Classe C, l’Audi A4, ou même la Genesis G70. Tous de même cylindrée, et grosso modo de la même puissance, ces moteurs ont la réputation de « faire la job » : ils réalisent de belles performances et favorisent l’économie de carburant, à un prix abordable.

Et c’est aussi le cas ici. Le deux litres est costaud, disposant d’une bonne dose de couple à bas régime, tout en permettant à cette Béhème d’accomplir le 0 à 100 km/h en environ 5,5 secondes. Juste assez rapide, et retournant une cote de consommation moyenne sous la barre des 8 L/100 km, la 330i n’est absolument pas pénible à conduire. Toutefois, nous reprochons à son moteur de manquer de caractère. Celui-ci émet une sonorité atténuée – amplifiée par le système audio du véhicule – et plus ou moins raffinée, surtout lorsqu’il est à l’arrêt où les décibels nous rappellent ceux d’un moteur diesel...

Même critique au niveau du système arrêt/démarrage. Celui-ci n’est pas très doux, causant une lourde vibration dans le tunnel de transmission. Si on le compare au système d’une Kia Stinger ou d’une Genesis G70, par exemple, il n’est pas dans le coup.

Photo: Caleb Gingras

Ce que la 330i perd en sophistication, elle le regagne par une tenue de route fort bien balancée, permettant à son conducteur de s’évader dans l’art de la conduite. La sensation immédiate lorsque l’on prend la route, c’est sa structure hypersolide qui encaisse les imperfections de la route sans broncher.

Par-dessus tout, c’est le centre de gravité bas, presque ancré au sol, qui nous a impressionnés. Ainsi, on peut pousser cette auto dans les virages sans avoir peur d’en perdre le contrôle. Même chose au chapitre de la direction. On reprochait à la Série 3 d’avoir perdu de la précision dans ce domaine, mais ce dernier modèle revient en force avec une direction précise et rétroactive!

Un habitacle modernisé

La grande distinction entre cette Série 3 et sa remplaçante, c’est son habitacle grandement changé, incorporant désormais le nouveau design angulaire du constructeur ainsi que le nouveau tableau de bord entièrement numérique.

Pour les adeptes de la marque, ça frappe, car BMW se distinguait par ses cadrans analogiques et sa planche de bord simpliste, mais il était temps pour le constructeur de se moderniser et honnêtement, les changements font du bien.

Photo: Caleb Gingras

Comme chez Audi et Mercedes-Benz, il est maintenant possible d’entièrement personnaliser l’information affichée devant nous. Le système multimédia iDrive demeure un chef de file en matière d’ergonomie grâce à sa molette centrale et son écran tactile. Néanmoins, ses fonctionnalités complexes risquent de décourager certains utilisateurs. De plus, la compatibilité Android Auto n’est toujours pas offerte...

En général, on est à l’aise dans une Série 3, autant à l’avant qu’à l’arrière où l’on remarque les avantages d’une plate-forme allongée, laquelle octroie aux occupants un bon dégagement pour les jambes. L’auto est bien insonorisée à haute vitesse, mais la suspension se montre ferme, même lorsqu’on la règle en mode Confort. Toutefois, les modes de conduite changent drastiquement le comportement du bolide, passant d’une discrète berline douce et frugale à une minibombe de circuit, et ce, au toucher d’un seul bouton. À ce jour, c’est BMW qui maîtrise le mieux l’art des modes de conduite.

Photo: Caleb Gingras

Bref, à part quelques irritants comme les commandes des phares inutilement complexes et l’intégration de certains matériaux de qualité discutable – tels les panneaux en plastique recouverts d’un faux métal brossé – BMW a su se réinventer avec sa Série 3, lui injectant une bonne dose de dynamisme et de technologie, sans perdre son identité phare qui l’a rendue si prisée par les amateurs de conduite pendant plus de 30 ans.

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