La fin des «quotas de tickets» fait mal aux automobilistes

L’abolition des « quotas de tickets » se fait ressentir sur les finances de la Ville de Montréal. L’an dernier, l’administration de Valérie Plante a récolté presque 18 millions $ de moins que prévu grâce aux constats d’infraction.

L’obligation pour les patrouilleurs de remettre un certain nombre de contraventions chaque jour n’était un secret pour personne, mais c’est seulement en 2014 que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a reconnu l’existence de cette pratique.

En janvier 2018, fraîchement élue, la mairesse Valérie Plante a annoncé qu’elle mettait fin aux quotas.

Elle a également mis un terme au système de bonis pour les cadres du SPVM dont les employés parvenaient à respecter ces quotas.

Cette décision n’a pas été sans effets sur les finances municipales.

« On a aboli les bonis de performance et également les quotas. Évidemment, ça fait en sorte que les revenus des contraventions sont moindres [que prévu] », a reconnu hier le président du comité exécutif, Benoit Dorais, lors de la présentation du bilan financier de la Ville.

Hausse insuffisante

Pour pallier l’abolition des quotas, Montréal avait haussé le coût des tickets de stationnement l’an dernier. Mais cela n’a pas eu l’effet escompté.

La contravention « régulière » était passée de 53 à 62 $. Les amendes pour s’être garé en double ou dans une zone pour personnes handicapées avaient aussi augmenté.

La Ville espérait que les revenus des contraventions de circulation et de stationnement atteindraient 186 M$ en 2018. Elles n’ont rapporté que 168,1 M$.

Depuis 2014, les revenus des tickets sont constamment en deçà des prévisions. Mais jusqu’ici, la Ville pointait du doigt les moyens de pression du syndicat des policiers. Le conflit portant sur les conditions de travail des employés s’est terminé en août 2017.

Forte augmentation

Afin d’éviter une autre mauvaise surprise à la fin de l’année, Benoit Dorais dit avoir « réajusté le tir » dans son budget 2019 « pour prendre en compte les volumes réduits ».

L’objectif restera à 186 M$, même si le coût de certains constats sera en forte hausse pour une deuxième année consécutive. Depuis la semaine dernière, la contravention de stationnement régulière est passée de 62 $ à 78 $, et se garer dans une voie réservée coûtera désormais 302 $ au lieu de 150 $.

Une bonne partie de cette hausse est due à l’augmentation des frais administratifs régis par le gouvernement du Québec.

- En 2014, avant l’abolition des quotas de tickets, le président de la Fraternité des policiers, Yves Francoeur, avait expliqué que chaque patrouilleur devait remettre de 16 à 18 contraventions par jour.

Revenus des contraventions

2013

  • Prévu : 178 M$
  • Réel : 172 M$

2014

  • Prévu : 168 M$
  • Réel : 160 M$

2015

  • Prévu : 175 M$
  • Réel : 156 M$

2016

  • Prévu : 176 M$
  • Réel : 147 M$

2017

  • Prévu : 174 M$
  • Réel : 155 M$

2018

  • Prévu : 186 M$
  • Réel : 168 M$

Source: Ville de Montréal

*Entre 2014 et 2017, la Ville et ses policiers étaient en conflit de travail, ce qui a fait baisser les revenus de constats, selon la Ville.

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