Lincoln MKC 2017 : la Floride… ou Moncton

Points forts
  • Confort certifié
  • Silence de roulement impressionnant
  • Navigation facile à programmer (mais pas à jour)
  • Performances du 2,0 litres très acceptables
Points faibles
  • Sportivité nulle
  • Direction sans âme
  • Habitacle restreint, surtout à l'arrière
  • Faible autonomie
  • Véhicule lourd
Évaluation complète

Pour mes vacances estivales, j’avais prévu me déplacer en Ford GT ou en Lamborghini Aventador. Mais comme nous sommes trois, une personne n’aurait pas tellement apprécié les déplacements… Et connaissant ma femme et ma fille, c’est moi qui me serais retrouvé sur le toit, ficelé comme un chevreuil. Même les bagages auraient été mieux traités! J’ai donc opté pour un Lincoln MKC. Sage décision.

L’exemplaire que j’avais pour me rendre à Moncton, NB, lieu de prédilection de la famille depuis deux ans, était mû par un quatre cylindres 2,0 litres turbo (EcoBoost), équipé au bouchon et venant avec une facture de 50 000 $. Il ne manquait que le four micro-ondes. Trois choses sont ressorties de ces deux semaines de plénitude. Le MKC est un petit véhicule confortable, en plus de posséder un réservoir d’essence de mobylette.

Suspension « balloune »

Tout d’abord, il convient de souligner que même s’il y a un bouton S au tableau de bord, le MKC n’a absolument aucune, mais alors là aucune, aptitude sportive. Même que sa suspension le rend « balloteux » sur les anfractuosités de notre système routier québécois. On en retrouve aussi sur quelques routes néo-brunswickoises. Les mouvements verticaux de la suspension sont un peu trop lâches à mon goût et je me demande si une personne souffrant du mal des transports pourrait en être incommodée.

Malgré cela, pour faire de la grande route, le Lincoln MKC 2017 est dur à battre. Les sièges avant sont très confortables et on peut y prendre place durant des heures sans ressentir de fatigue. À l’arrière, l’espace est plutôt restreint et si la personne assise devant ne collabore pas, le passager de la banquette devra trouver un endroit où loger ses jambes. Si l’on évite la place centrale, le trajet est agréable.

Photo: Alain Morin

Apprendre à voyager léger… même en essence

Pour ceux qui ne sont pas au courant, le MKC est construit sur la même plate-forme que le Ford Escape. Lincoln, depuis peu, semble avoir appris à cloner des produits Ford sans qu’il y paraisse. Par exemple, la ligne du toit et la partie arrière du MKC diffèrent de celles de l’Escape. Le résultat est franchement joli, toutefois, il ampute le coffre de précieux litres. En effet, celui de l’Escape peut engloutir entre 963 et 1 926 litres selon que les dossiers de la banquette sont relevés ou abaissés, alors que celui du MKC n’accepte que 714 et 1 504 respectivement. Avec des bagages pour trois personnes pour une semaine, il faut ressortir ses notions de Tetris… D’un autre côté, ça oblige à voyager léger!

Autre élément où le MKC fait preuve de petitesse, le réservoir d’essence. À 59 litres (61 pour l’Escape), l’autonomie n’est pas très élevée et tourne aux alentours de 550 kilomètres sur la grande route. Ce qui veut dire qu’en pratique, on ne parcourt guère plus de 400 km avant de passer à la pompe (d’essence ordinaire, heureusement!). Quand on roule près de 1 000 km en une journée, ça implique au moins deux, sinon trois, arrêts. Mais ça ne me dérange pas, j’ai une vessie de maringouin.

Puissance très correcte

Le 2,0 litres de 240 chevaux et 270 livres-pied accuse un déficit de 45 chevaux et 35 livres-pied par rapport au 2,3, l’autre moteur offert. C’est beaucoup et peu à la fois. Beaucoup sur papier, par contre, dans les faits, le 2,0 litres est suffisamment puissant pour se tirer d’embarras ou pour dépasser et il consomme au moins un litre de moins tous les 100 km. Durant la période bénie de l’année, ma moyenne s’est établie à 10,0 L/100 km (9,7 selon l’ordinateur de bord), ce qui est fort correct. Cependant, il faut noter qu’environ 80% du kilométrage a été fait sur des autoroutes, 15% sur des routes secondaires et le reste en ville.

Le 2,0 litres perd aussi un peu au jeu des performances. Alors que le 2,3 abat le 0-100 km/h en 7,4 secondes, je n’ai pu faire mieux que 8,6. Quant au 80-120 km/h, il se fait en 5,7 secondes avec le 2,3 et en 6,9 avec le 2,0, ce qui n’a rien d’humiliant. Je n’ai pas pu mesurer la distance de freinage à partir de 100 km/h, mais elle ne doit pas être très différente de celle du 2,3 litres (39,6 mètres). Comme le MKC ne s’adresse généralement pas à des gens recherchant la performance, les données du 2,0 litres me semblent parfaitement acceptables. Et ce moteur permet de sauver près de 2 000 $ à l’achat. Enfin, mentionnons que le MKC, peu importe le moteur, remorque 2 000 livres (907 kilos).

Photo: Alain Morin

Direction vacances

Si, au début, la paresse de la direction et son manque de retour d’informations agace un peu, après deux semaines je n’y voyais que du feu. C’est en prenant le volant d’une Honda Civic Type R, au retour à la vie normale, que je me suis rappelé combien une direction précise était agréable!

Tout au long de ces semaines de répit, j’ai pu apprécier, outre le confort, le silence de roulement, la qualité du système audio, les deux ports USB commodément logés dans la console centrale et le système de navigation dont la programmation est d’une facilité déconcertante. Les buses de ventilation se ferment complètement, ce qui est, étonnamment, très rare. Cela empêche d’avoir toujours un petit vent frais sur les bras, par exemple. J’aurais toutefois apprécié un endroit où mettre des magazines à portée de main des passagers avant. En vacances, rien de mieux qu’un bon vieux support papier pour découvrir de nouvelles activités ou de nouveaux endroits à visiter.

Le Lincoln le plus vendu… et pas pour rien

Au Québec, le MKC est le modèle le plus vendu de Lincoln, prouvant que le public désire maintenant des VUS, malgré le prix de l’essence. Cependant, après deux semaines de liberté, force est d’admettre que ce type de véhicule est parfait pour les grands déplacements. En plus, avec le MKC, Lincoln démontre qu’elle peut adapter un véhicule Ford et en faire un produit de luxe.

Pour celui qui aime piloter un véhicule dynamique, le MKC n’est même pas à considérer. Pour celui qui prend des vacances ou qui aime se croire en vacances, là c’est une autre histoire. Et, franchement, j’aurais pu me rendre en Floride avec un tel véhicule. Vivement les vacances de l’été 2018!

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