Lada ne laissait personne indifférent…surtout pas MC Gilles!
En 1984, Lada propose la Signet, une berline légèrement modernisée par rapport à sa devancière, mais si peu.
Avec son look épuré par ses phares affleurants, son confort accru par ses sièges en velours et ses lave-phares offerts en option, elle donnait l’impression d’être en mesure de jouer dans la cour des grands. L’œil averti aura vite compris qu’il ne s’agissait que d’artifices esthétiques.

MC Gilles n’a pas été le propriétaire d’une, de deux, de trois, mais bien de quatre Lada Niva! Voici celui qui lui aura servi le plus longtemps. Tristement, il a terminé sa vie dans un centre de recyclage de pièces automobiles mais il arbore encore fièrement le lettrage du site web du personnage qui le conduisait jadis.
Premièrement, il faut savoir que les plaques personnalisées n’existaient pas encore lorsqu’il a possédé sa ribambelle de véhicules Lada. Le mot « rigueur » n’est donc jamais apparu à l’arrière d’un Lada Niva. Ça aurait quand même été très amusant. Voire déconcertant.
Cela dit, comme pour la majorité des gens qui se sont procuré un Lada Niva dans leur vie, les critères de MC Gilles étaient pragmatiques : peu coûteux, robuste, facile d’entretien et… si on l’égratigne ou qu’on l’abîme un peu, ça n’empêche son propriétaire de dormir. Par la suite, compte tenu de sa réputation « quétaine » (pour reprendre sa propre expression), il trouvait amusant de se déplacer à bord de ce type de véhicule.

Cette image nous replonge à une époque où les intérieurs étaient des plus simplistes, voire rustiques. De nos jours, certains acheteurs de véhicules neufs se laissent charmer par les plus récentes innovations technologiques, le format des écrans, la configuration de l’éclairage ambiant, etc.
À l’époque du Niva, on devait se contenter de peu. De très peu. Le seul équipement digne de mention que l’on peut relever ici serait le compte-tours. Tout est si dépouillé! Les commandes de ventilation, le levier de vitesse et le levier de sélection du mode de traction sont dépourvus de toute inscription claire. Seul un petit autocollant est apposé au bout de la console centrale pour indiquer le fonctionnement au conducteur.
Ce qui surprenait le plus MC Gilles, c’était est le positionnement du barillet de la clef de contact, à la gauche de la colonne de direction. À bord du Niva, c’est également un endroit qui n’est aucunement éclairé par le plafonnier central.

Sur cette photo tirée du Guide de l’auto (version papier), on comprend qu’on nous vendait un véhicule tout-terrain et non pas un joli petit jouet pour se promener en ville. Les capacités hors-route du Niva étaient vraiment sa force. Sa seule force.
Tout le monde connaît une petite blague plus ou moins bienveillante à propos des différents modèles de la marque Lada. MC Gilles en a bien sûr entendu plus d’une, dont celle-ci : « pourquoi les Lada sont-elles équipées d’un dégivreur de lunette arrière? » … « pour nous réchauffer les mains quand on les pousse ».
Certes, il s’agit d’un canular « premier degré », mais il représente bien la mauvaise réputation dont était affublée la marque Lada.

MC Gilles n’a eu qu’une seule voiture neuve dans sa vie. Il s’agit de cette Ford Focus SEL 2011 munie d’une transmission manuelle qu’il s’était procurée chez La Pérade Ford de Sainte-Anne-de-la-Pérade, son patelin adoptif. Il s’en est récemment départi après plus de 12 ans de loyaux services. Jamais il n’aurait cru être aussi satisfait d’un tel véhicule. Outre la rouille qui commençait à avoir solidement raison de la carrosserie, il n’a eu aucun ennui majeur au volant de sa Focus avec laquelle il aura parcouru près de 300 000 km.
MC Gilles était propriétaire de sa Ford Focus lorsqu’en 2018, la SAAQ a commencé à offrir aux Québécois la possibilité de commander une plaque d’immatriculation personnalisée. Après avoir contemplé l’idée de commander une plaque d’immatriculation avec l’inscription « MCGilles » ou simplement « Gilles », il avait eu l’éclair de génie d’opter pour l’inscription « Rigueur ».
Popularisée contre son gré par le lecteur de nouvelles Pierre Bruneau lors d’un bulletin spécial couvrant les élections provinciales de 2007, l’expression « rigueur, rigueur, rigueur » a fait son petit bonhomme de chemin dans l’imaginaire québécois. Si plusieurs l’utilisent encore fréquemment, entre amis, pour se taquiner, elle était devenue un « running gag » entre MC Gilles et son collègue Paul Arcand.
MC nous confie qu’il trouve plutôt amusant de recevoir un billet de contravention avec une erreur dans le mot « RIGUEUR ». Ce manque de rigueur de la part des agents de la paix lui permet de contester facilement ses contraventions puisqu’elles ne comportent pas les informations exactes sur son véhicule.
Il se dit également qu’il est difficile de s’insurger outre mesure contre le conducteur d’un véhicule faisant une manœuvre inappropriée lorsque sa plaque appelle à la rigueur. Confusion, humour, dédramatisation, tout y est pour favoriser l’harmonie sur la route.

La Ford Focus rouge de MC Gilles ne fait plus partie de sa flotte. Il l’a récemment remplacée par une Volkswagen Golf R 2019 munie d’une transmission manuelle. Ayant à parcourir fréquemment les quelques 200 km qui séparent Montréal et Saint-Anne-de-la-Pérade, il s’est doté d’un véhicule confortable, puissant, solide, économique en carburant mais surtout équipé d’une transmission manuelle.
MC Gilles est un grand défenseur des voitures à boîte manuelle. Il n’a jamais possédé de voiture automatique de sa vie et ce n’est aucunement dans ses intentions à moyen ou long terme. Un puriste, un vrai!

Comme il demeure dans une maison construite en 1880, MC a souvent des travaux manuels à effectuer. Les Lada Niva sont partis et ce n’est pas en Focus ou en Golf qu’il juge bon de transporter ses outils ou ses matériaux de construction. C’est donc à bord d’un bon vieux Ford Ranger qu’il peut effectuer toutes ses tâches dites « rurales ».
On le voit ici dans la boîte de son Ranger qu’il avait transformée en spa pour célébrer la Saint-Jean-Baptiste. Coloré personnage, disait-on?

Mentionnons au passage la Volkswagen Jetta 1988 que MC Gilles a eu le plaisir de posséder pendant… deux belles grosses semaines! À la fin de nos études, en début de carrière, on a rarement un gros budget à octroyer à nos besoins en transport.
MC avait un ami qui avait parcouru près de 500 000 km avec sa Jetta alors il s’est procuré un exemplaire similaire avec l’espoir de la conserver sur une longue période car, de toute façon, c’était principalement pour faire de l’autoroute.
C’est dans le stationnement d’un magasin Ikea que sa Jetta s’était littéralement cassée en deux. Il s’était laissé charmé par l’état de l’intérieur de la voiture et le plaisir de conduite que procurent la plupart des modèles Volkswagen. Mais il avoue avoir omis de faire inspecter l’intégrité du châssis du véhicule. Un petit oubli bien coûteux au mauvais moment. Qu’on se le dise : une auto, c’est moins facile à assembler qu’un meuble Ikea!

Autre petit véhicule « à tout faire » qu’a possédé MC Gilles, un vaillant Suzuki Samurai, l’ancêtre du Suzuki Sidekick. Il s’agissait pour lui d’un exemple de sophistication si on le compare à la rusticité de ses Lada Niva.
Lorsqu’il s’en est départi, MC l’avait vendu à un jeune homme qui avait prévu de se rendre au Mexique à bord de sa nouvelle acquisition. Un projet fort ambitieux qui lui avait valu un « bonne chance avec ça! » bien senti de la part du sympathique MC!

Les préférences des Québécois en matière automobile ressemblent davantage à celles des Européens qu’à celles des Américains. En raison de notre proximité géographique avec les États-Unis, on se voit un offrir un nombre sans cesse grandissant de grands VUS, de grosses cylindrées et on constate la disparition sur nos routes des modèles compacts et sous-compacts.
Le Samurai a été remplacé par le Jimny qui est offert sur de nombreux marchés étrangers encore aujourd’hui. Avouez que le Jimny aurait été des plus populaires au Québec! Le Guide de l'auto a même pu essayer ce modèle en France, vous pouvez d'ailleurs retrouver notre essai routier ici.

En guise de conclusion, terminons cette galerie photo avec quelques exemples de modèles Lada, autres que le VUS Niva.
On aperçoit ici la Lada 1500. Arrivée au Québec en 1980, elle était une version à peine modifiée de la Fiat 124 qui avait été commercialisée en 1966. Inutile de mentionner que son look et son raffinement laissaient à désirer aux côtés des autres modèles importés d’Europe et d’Asie. Le constructeur misait sur son prix d’achat, sa logeabilité et son étonnant confort pour réaliser quelques ventes.

En 1984, Lada propose la Signet, une berline légèrement modernisée par rapport à sa devancière, mais si peu.
Avec son look épuré par ses phares affleurants, son confort accru par ses sièges en velours et ses lave-phares offerts en option, elle donnait l’impression d’être en mesure de jouer dans la cour des grands. L’œil averti aura vite compris qu’il ne s’agissait que d’artifices esthétiques.

En 1987, Lada propose la Samara, une sous-compacte à hayon disponible en versions trois et cinq portes. De conception contemporaine, elle insufflait un vent de fraîcheur à la gamme vieillissante de la marque.

Sans être particulièrement inspirant, l’intérieur de la Samara se comparait davantage aux sous-compactes des années 1980.

Afin de pallier le retrait de la berline Signet, Lada a offert une version à quatre portières de la Samara.

Si la berline Signet n’apparaissait plus au catalogue, la familiale Signet occupait une place de choix dans la gamme Lada.
Aurait-il été préférable de proposer une version familiale de la Samara ou une version plus civilisée du Niva? Probablement. Mais comme la marque se trouvait déjà sur le respirateur artificiel au Canada, on ne pouvait pas faire la fine bouche outre mesure.

Et vous, quels sont vos souvenirs de la marque Lada?