Nissan Sentra - Rationnelle avec un soupçon d'émotion

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2023

Au fil du temps, la Nissan Sentra a perdu son lustre aux yeux des consommateurs, alors que les deux dernières générations se sont avérées des voitures tout aussi ennuyantes à conduire qu’à regarder. Les choses se sont replacées quelque peu avec la mouture actuelle de la berline compacte, introduite pour le millésime 2020.

Avec son apparence résolument plus sportive, la Sentra attire enfin le regard des acheteurs, et c’est cette première impression positive qui incite à se rendre chez le concessionnaire afin de s’asseoir dans l’habitacle et peut-être effectuer un essai routier.

Une seule motorisation, mais avare en carburant

Sous le capot, la Sentra n’a rien d’impressionnant. Elle est équipée d’un quatre cylindres de 2 litres produisant 149 chevaux, un nombre bien suffisant pour la conduite au quotidien. Il s’agit d’un moteur peu complexe, sans turbocompresseur, mais qui fait le travail en plus d’enregistrer une consommation mixte ville/route estimée à 7,1 L/100 km lorsque jumelé à la boîte automatique à variation continue. De plus, le constructeur recommande des vidanges d’huile tous les 16 000 km, ce qui réduit normalement les frais d’entretien.

Certaines adversaires affichent une cote plus basse de quelques dixièmes de litre, mais l’écart est négligeable. D’autant plus qu’en conduite réelle, il est facile de garder notre consommation sous la barre des 7 L/100 km. Ladite boîte répond bien aux attentes, ce qui n’a pas toujours été le cas pour ce type de mécanique chez Nissan. Pas de version de performance ni d’hybride au menu, contrairement à ce que proposent Honda, Hyundai et Toyota, notamment. On se contente plutôt de plaire à la majorité des acheteurs simplement à la recherche d’une voiture peu énergivore, dotée d’un roulement confortable et d’un prix abordable.

Cependant, cela n’empêche pas la Nissan Sentra d’être agréable à conduire. Son comportement routier est appréciable, sa direction bien dosée, et l’on peut opter pour une boîte manuelle dans les déclinaisons de base et SR. En effectuant soi-même ses changements de rapport, la moyenne de consommation augmente toutefois à 7,9 L/100 km. Par ailleurs, le diamètre de braquage de la Sentra est le pire du segment, compliquant légèrement les manœuvres de stationnement.

La version SR n’est sportive qu’en apparence par rapport aux S et SV, toutes munies des mêmes réglages de suspension, bien que l’on profite de roues de 18 pouces avec des pneus à profil bas. Au cours du calendrier 2022, la SR Édition Minuit s’est pointée, apportant une allure différente à la berline avec calandre, becquet sur le coffre, diffuseur de pare-chocs arrière et écussons noircis, alors que la nouvelle SV Édition Spéciale ajoute jantes de 17 pouces, toit ouvrant et becquet sur le coffre. Bref, si la Sentra S semble banale avec son choix limité de couleurs de carrosserie (blanc, noir et gris) et ses enjoliveurs de roue, les autres variantes de la voiture sont visuellement plus dynamiques.

Du style dans l’habitacle

La Sentra mise sur un design intérieur somme toute sans éclat, mais stylisé, avec trois bouches d’aération circulaires sur la planche de bord, des garnitures satinées pour donner un peu de contraste, ainsi que des surpiqûres oranges et des surfaces imitant la fibre de carbone dans les versions SR. Surtout, on a droit à une disposition des commandes très ergonomique, avec des rhéostats pour régler la climatisation, comme il se doit. Le système multimédia comprend un écran tactile de sept pouces dans la version S de base, et de huit pouces dans les SV et SR. Sous l’écran, des boutons physiques permettent d’accéder rapidement aux fonctionnalités principales.

Les sièges avant de la Nissan Sentra sont très confortables, malgré un léger manque de soutien lombaire. Toutefois, la ligne de toit profilée fait en sorte que les gens de grande taille doivent se pencher la tête en montant à bord, et la visibilité vers l’extérieur pourrait être meilleure. Le volume du coffre n’est surpassé que par ceux de la Honda Civic et de la Kia Forte.

Enfin, la Nissan Sentra affiche un PDSF parmi les plus abordables du segment, et même la mouture de base comprend les sièges avant chauffants, l’intégration Apple CarPlay et Android Auto ainsi que la suite complète des dispositifs de sécurité avancés. Pour quelques dollars de plus par mois, on passerait sans broncher à la Sentra SV avec son climatiseur automatique bizone, son démarreur à distance et son volant gainé de cuir. Jolie, confortable et peu coûteuse en entretien, la Nissan Sentra n’a rien d’une voiture exaltante, mais demeure un bon achat rationnel et s’avère agréable à conduire aussi. En somme, elle répond aux besoins d’une grande proportion d’acheteurs de berlines compactes, et mérite certainement de se vendre davantage.

Feu vert

  • Sécurité active de série
  • Sièges très confortables
  • Peu énergivore

Feu rouge

  • Visibilité vers l’extérieur limitée
  • Il faut se pencher la tête en montant à bord
  • Diamètre de braquage trop large

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