Une taxe de plus pour l'automobiliste montréalais?

On apprenait un peu plus tôt cette semaine que la ville de Paris instaurera d’ici peu des frais de stationnement majorés pour les VUS, dans l’optique d’une diminution de la pollution atmosphérique, mais aussi afin de contrer ce que l’on appelle « l’auto-bésité ». Ou si vous préférez, la taille de plus en plus grosse des véhicules qui occupent par conséquent davantage d’espace dans les rues et les places de stationnement.

Bien que certains détails soient encore inconnus, ces frais seraient basés sur le poids, les dimensions et sur la motorisation des véhicules pour établir une grille tarifaire qui, elle aussi, n’est pas encore déterminée. Toutefois, nous savons déjà que les véhicules électriques, les VUS et les fourgonnettes appartenant aux familles nombreuses seraient exemptés de cette taxe.

Mon collègue Guillaume Rivard du Guide de l’auto, qui avait rédigé la nouvelle à cet effet, laissait maintenant sous-entendre que Montréal pourrait s’inspirer de cette règle afin de faire grimper le prix des vignettes de stationnement destinées aux résidents. Une idée que l’administration Plante risque effectivement d’évaluer et qui, si elle est bien administrée, n’est pas si folle.

Pour l’heure, la municipalité facture déjà une somme plus élevée en fonction de la cylindrée du véhicule, le permis pouvant atteindre près de 300 $ annuellement. Or, puisque cet objectif vise en premier lieu à enrayer du territoire montréalais les véhicules plus polluants, le problème d’espace ne se règle pas. En outre, la cylindrée d’un véhicule n’est pas nécessairement une mesure pour calculer les émissions polluantes, on peut ainsi considérer que cette règle est obsolète.

Question d'espace

D’abord, il faut savoir qu’à la Ville de Montréal, le coût annuel d’entretien d’une place de stationnement peut varier approximativement de 900 $ à 1 500 $, selon l’endroit. Le recouvrement de ces sommes découle des permis de stationnement qui sont délivrés en fonction de l’espace qu’occupent les véhicules. Or, vous ne stationnerez pas le même nombre de Chevrolet Suburban que de Hyundai Venue sur la rue. Et pourtant, ces deux véhicules sont catégorisés comme des VUS.

Photo: General Motors

Si une telle règle devait ainsi entrer en vigueur, il faudrait qu’elle soit d’abord calculée selon l’espace occupé, qu’il s’agisse d’un modèle tout électrique ou à essence. Ensuite, la seconde indexation pourrait être établie en fonction des émissions polluantes, qui sont toutes calculées et clairement indiquées dans le Guide de consommation de carburant publié annuellement par Ressources naturelles Canada.

Suis-je personnellement en faveur de ce genre de taxation? Honnêtement, pas du tout. D’autant plus que la Ville de Montréal multiplie ses revenus de stationnement depuis l’implantation des parcomètres numériques, lesquels ne permettent plus de bénéficier du temps restant du précédent utilisateur. Puis parce que cette taxe s’adresse directement aux résidents de la ville, déjà lourdement taxés : une facture de plus en est toujours une de trop.

Il faudra cependant s’y faire, la guerre à l’automobile sur l’île de Montréal n’ira qu’en augmentant. Et il est évident que lorsque le Réseau express métropolitain (REM) sera complètement fonctionnel et qu’il aura atteint une certaine vitesse de croisière, on s’attaquera à ceux qui n’en font pas usage... Cela commencera d’ailleurs dès janvier 2024, avec l’adoption d’une taxe de transport en commun étendue dans 82 municipalités du 450, visant à financer un transport en commun principalement montréalais...

À voir aussi : En studio : c’est quoi la taxe de luxe?

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