Jeep Liberty, une popularité méritée

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

L’an dernier, j’ai été invité à jouer aux aventuriers en Afrique afin de mettre à l’épreuve le Jeep Liberty Turbodiesel. Et l’une des raisons qui ont motivé cette invitation était la grande popularité du Liberty au Québec. Quelque peu incrédule, je me suis mis à étudier de plus près les véhicules circulant sur les routes et j’ai été surpris de constater à quel point ce modèle était populaire. Et cette grande diffusion n’est pas le fruit du hasard puisque ce VUS compact propose plusieurs éléments qui ne sont pas le lot de la concurrence.

En tout premier, il est certain que la marque Jeep a toujours un attrait certain auprès du public. De plus, pour les spécialistes du tout-terrain, cette marque fabrique des véhicules dont les exploits en hors route ne sont pas piqués des vers. Avec un expert au volant d’un Liberty, vous êtes assuré de passer n’importe où presque, tandis qu’un néophyte sera rassuré de savoir qu’il peut théoriquement dompter pratiquement tous les obstacles.

Pour ce faire, les ingénieurs ont conçu une plate-forme très robuste en mesure de subir de mauvais traitements à répétition. Ils ont cependant fait une concession au modernisme en utilisant une suspension avant indépendante en plus de choisir une direction à crémaillère. Comme il se doit chez Jeep, il est toujours possible de choisir entre deux rouages intégraux : le Command-Trac à utilisation à temps partiel ou le Selec-Trac qui est une intégrale nous permettant de toujours rouler en quatre roues motrices. Il est vrai que les puristes recommandent le Command-Trac, mais si vous n’utilisez pas ce Jeep dans des conditions extrêmes, ce système n’est pas tellement intéressant.

Il est également certain que la silhouette fait mouche. Les stylistes ont réussi leur coup en conservant les caractéristiques visuelles de la marque, la grille de calandre aux sept ouvertures par exemple. Et il est évident que les dimensions raisonnables de ce véhicule le rendent moins intimidant en conduite urbaine.

Toutefois, ce modeste gabarit se traduit par une habitabilité très moyenne, un tableau de bord vraiment très rapproché des occupants des places avant, tandis que la soute à bagages vous obligera à choisir de petites valises car l’espace est plutôt restreint. Toujours à propos du tableau de bord, celui-ci est simple et élégant et la plupart des commandes sont faciles d’accès. Par contre, les commandes des glaces intégrées à la portière sont à revoir. Enfin, toujours concernant l’habitacle, les places arrière sont correctes pour les personnes de gabarit moyen. Toutefois, il est relativement difficile d’y accéder en raison des portières étroites.

Escapade africaine

Depuis janvier 2005, il est possible de commander le moteur quatre cylindres turbo diesel 2,4 litres de 160 chevaux. Et n’allez pas croire que les ingénieurs de Daimler-Chrysler ont trafiqué en diesel le moteur à essence de la même cylindrée autrefois au catalogue. Bien au contraire, il s’agit d’un moteur Mercedes à rampe d’injection commune qui respecte toutes les règles de l’art en fait de combustion par compression. Il est couplé à une boîte de vitesses automatique à cinq rapports, une exclusivité à ce modèle. Sur les pistes défoncées du Botswana, le Liberty diesel a prouvé hors de tout doute ses qualités de passe-partout, mais il a également permis de me convaincre de sa robustesse. Notre véhicule d’essai avait déjà subi les mauvais traitements de plusieurs journalistes, et sa mécanique n’a jamais défailli tandis que l’intégrité de la caisse était impeccable.

Le moteur turbodiesel s’est révélé fort bien adapté à la conduite en terrain inhospitalier. Son puissant couple à bas régime permet de pouvoir compter sur ce « coup de rein mécanique » qui donne la vélocité nécessaire au véhicule pour se sortir d’une ornière ou neutraliser un raidillon. Somme toute, malgré son ronronnement passablement bruyant et une rugosité de bon aloi, ce turbodiesel fera l’affaire des amateurs de conduite tout-terrain et des personnes qui veulent moins dépenser à la pompe puisque sa consommation est de 15% inférieure à celle du moteur V6 3,7 litres.

Et si vous déplorez le fait que le diesel ne soit pas offert avec une boîte manuelle comme peut l’être le moteur V6, ne vous chagrinez pas trop. Cette boîte est correcte, mais la présence de la pédale d’embrayage vient occuper l’espace qui est réservé à votre pied.

Plusieurs choix

Si vous aimez le panache des véhicules tout-terrain, l’allure macho des feux de brousse montés sur le toit et la souplesse d’un moteur V6, il est certain que la version Renegade sera votre dévolue.

Si le moteur accomplit du bon boulot avec ses 210 chevaux, il a un appétit presque incommensurable pour le carburant, une donnée à retenir avant d’acheter. ll y avait bien un moteur quatre cylindres à essence au catalogue, mais il était un peu malingre pour déplacer les 1 900 kg et des poussières du Liberty. Ce qui explique son abandon.

Le Liberty n’est pas dépourvu de qualités en conduite urbaine et il est digne de la marque en fait de prouesses hors route. Sa grande faiblesse demeure donc la consommation du moteur V6. À vous de déterminer si vous avez l’âme d’un diéséliste !

Feu vert

Moteur diesel costaud
Exceptionnel en 4X4
Silhouette aguichante
Moteur V6 puissant
Dimensions raisonnables

Feu rouge

V6 glouton
Habitabilité moyenne
Portières étroites
Tableau de bord intrusif
Moteur diesel rugueux

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