Mazda CX-50 - Le CX-7, 15 ans plus tard?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2023

Depuis fort longtemps, Mazda sort des véhicules généralement plus passionnants que la moyenne, mais peut-être un peu moins bien adaptés aux besoins des acheteurs nord-américains. Cela explique d’ailleurs pourquoi le constructeur a longtemps été considéré comme un joueur marginal au sud de notre frontière. Or, avec l’arrivée d’un premier VUS développé et assemblé aux États-Unis pour le peuple nord-américain, le constructeur d’Hiroshima s’assure de rectifier le tir.

Difficile de catégoriser adéquatement le CX-50 dont les dimensions se situent à mi-chemin entre les Subaru Forester et Outback. Un véhicule que l’industrie qualifie de compact, mais qui peut aussi donner la réplique aux Ford Edge, Hyundai Santa Fe et Kia Sorento. Bref, un produit Mazda qui, pour une fois, n’a pas à souffrir d’un complexe d’infériorité face à la concurrence lorsqu’il est question d’espace, de confort et de volume de chargement.

Gros compact ou petit intermédiaire?

L’espace disponible, voilà d’ailleurs un facteur qui pourrait faire en sorte que le Mazda CX-5 perde chez nous une partie de sa clientèle au profit de ce modèle, bien qu’à l’inverse de nos voisins américains, le CX-50 ne nous soit offert qu’en quelques versions luxueuses. En effet, si Mazda USA ne propose pas moins de dix déclinaisons du CX-50, les Canadiens doivent se limiter à quatre moutures. Un modèle GS-L, un GT, puis un GT avec moteur turbocompressé. Finalement, on retrouve une version Meridian qui hérite du moteur turbo et d’un habillage plus aventurier facilitant notamment la conduite hors route. En passant, vous le Meridian fait partie de notre match comparatif au début du livre.

Souhaitant niveler vers le haut et attirer sa clientèle vers des modèles plus luxueux (et plus lucratifs), Mazda Canada joue donc une carte bien distincte de celle des Américains avec le CX-50. En fait, comme c’est aussi le cas avec les versions Signature des CX-5 et CX-9, on peut pratiquement effectuer un exercice de comparaison du CX-50 avec des modèles équivalents chez les marques de luxe. Par exemple, avec l’Acura RDX ou le Mercedes-Benz GLC. Des véhicules certes plus prestigieux, mais qui, en comparaison avec un CX-50 GT Turbo, font payer très cher leur étiquette.

Franchement, vous serez étonné par la richesse de la présentation, l’attention au détail et le niveau de luxe du CX-50. Un habitacle où les sièges sont aussi esthétiques que confortables et où le dégagement et les espaces de rangement ne sont plus problématiques. Un environnement où se trouve un écran central désormais tactile, même en mouvement, intégrant Apple CarPlay/Android Auto sans fil. Cela dit, un des attraits du CX-50 est son look, franchement réussi. Un design certes typiquement Mazda, mais où le muscle est beaucoup plus présent. Quant au Meridian, vous le distinguerez facilement à ses jantes de 18 pouces, ses décalques de capot, ses bas de caisse argentés et sa galerie de toit. Un élément esthétique qui fait malheureusement grimper la consommation et le volume sonore d’un cran.

À l’instar de plusieurs produits de la marque, le CX-50 se singularise par une conduite plus dynamique que la moyenne. Il suffit de conduire par exemple un Mitsubishi Outlander ou un Volkswagen Tiguan, suivi du CX-50 pour réaliser à quel point l’expérience au volant y est nettement plus intéressante. Sans surprise, Mazda propose ici deux choix mécaniques. Le quatre cylindres de 2,5 litres de 187 chevaux ou une version turbocompressé de ce moteur, ayant une puissance maximale (avec essence à 93 de taux d’octane) de 256 chevaux. Une mécanique qui permet d’exploiter efficacement les capacités du véhicule, permettant également de remorquer des charges atteignant 3 500 lb (1 588 kg). La consommation n’est guère impressionnante, oscillant autour des 10 L/100 km lors de notre essai.

À défaut d’obtenir le CX-60

Exploitant le châssis de la Mazda3, le CX-50 fait appel à des bases connues. Un facteur rassurant puisque celle-ci peut se vanter d’offrir qualité et fiabilité. Or, il aurait été intéressant de pouvoir profiter des toutes dernières technologies lancées par Mazda, exploitées ailleurs dans le monde avec un VUS baptisé CX-60 : le nouveau châssis accueillant un six cylindres en ligne avec hybridation légère, ou encore la version hybride rechargeable du moteur de 2,5 litres.

Une mécanique qui se fait toujours attendre chez nous, alors que la demande pour tout ce qui consomme peu (ou pas) de carburant explose. En attendant, Mazda nous propose néanmoins un véhicule qui risque d’attirer une nouvelle clientèle. Comme le constructeur l’avait d’ailleurs fait en 2007 avec le défunt CX-7, qui ironiquement, avait à cette époque le même mandat que le CX-50. Voilà donc tout compte fait, une histoire qui se répète, mais avec cette fois avec un produit dont la qualité n’est pas à craindre.

Feu vert

  • Présentation générale
  • Comportement routier remarquable
  • Habitabilité (pour un Mazda)
  • Capacité de remorquage

Feu rouge

  • Boîte automatique vieillissante
  • Consommation importante (turbo)

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