Lincoln Navigator - Jouer les seconds violons
La gamme Lincoln est aujourd’hui exclusivement composée de VUS, et c’est au Navigator que revient le rôle de porte-étendard de cette marque de luxe américaine. Dans ce créneau des VUS de luxe de grande taille, le Cadillac Escalade est encore et toujours le leader incontesté au chapitre des ventes, devançant très largement celles du Navigator. Aux États-Unis, l’Escalade accapare près de 60 pour cent de ce marché, alors que Navigator peine à rejoindre 12 pour cent des acheteurs. Aussi, l’arrivée sur le marché du nouveau Jeep Grand Wagoneer n’a pas aidé la cause du VUS de grande taille de la marque Lincoln, plusieurs acheteurs s’étant tournés vers le nouveau venu au nom mythique qui est venu s’installer sur la deuxième marche du podium, reléguant le Navigator au troisième rang.
Retouché en 2022, on propose le Navigator en deux versions, soit celle à empattement régulier ou la version L à empattement allongé. Dans les deux cas, le Navigator affiche un nouveau look avec une calandre légèrement redessinée et des blocs optiques plus effilés, alors que sa partie arrière comporte maintenant des feux de type 3D.
Le décor est très luxueux, voire douillet, avec une belle sellerie de cuir et la vie à bord devient agréable à l’écoute de la chaîne audio ambiophonique Revel Audio Ultima 3D (optionnelle) comptant rien de moins que 28 haut-parleurs. L’habitacle du Navigator reste très vaste, et le dégagement accordé à toutes les rangées est plus que satisfaisant. Le volume de chargement de la soute est très bon, même lorsque toutes les places sont occupées, avec au moins 546 litres de volume dans le cas du Navigator et 972 litres sur le Navigator L à empattement allongé.
Un écran de plus grande taille
Dès que l’on prend place à bord, on remarque la nouvelle taille de l’écran servant d’interface au système d’infodivertissement, lequel fait maintenant 13,2 pouces, et le Navigator est doté du système de télématique Sync 4 de Ford, qui s’avère convivial à l’usage. Ce n’est pas le seul écran à bord puisqu’un deuxième écran numérique et paramétrable de 12 pouces, localisé directement devant le conducteur, sert d’affichage pour l’instrumentation. Deux autres écrans sont disponibles, en option, pour les passagers de la deuxième rangée, laquelle peut être composée d’une banquette ou de deux fauteuils capitaine pouvant être équipés de fonctions de massage (en option) et de chauffage/ventilation en option, ces fonctions étant contrôlées au moyen d’un écran numérique de 5,8 pouces, lui aussi optionnel, localisé sur une console entre les deux fauteuils de la deuxième rangée.
Mais l’élément le plus intéressant de l’arsenal technologique du Navigator demeure son système de conduite semi-autonome appelé Active Glide, il s’agit de la version Lincoln du système Blue Cruise de Ford. Semblable au système Super Cruise de Cadillac, ce dispositif permet au Navigator de prendre ses mouvements en charge et de rouler en mode mains libres sur près de 200 000 kilomètres de tronçons de route catalogués au système. Évidemment, le conducteur doit demeurer alerte, et si le dispositif détecte que ce n’est pas le cas, au moyen d’une caméra montée sur la colonne de direction, une série de signaux auditifs se feront entendre, suivis d’une vibration du volant et de brèves secousses sur les freins avant que le système ne se désactive complètement. Toutefois, Active Glide ne commandera pas automatiquement l’arrêt du véhicule.
Pas d’hybride au programme
Le seul moteur qui anime le Navigator est le V6 EcoBoost turbocompressé de 3,5 litres dont la puissance est de 440 chevaux, alors que son couple est de 510 lb-pi. Le rouage intégral est de série, la boîte automatique compte dix rapports, et la sonorité du moteur V6 a été retravaillée pour émuler celle d’un V8, ce qui n’est pas désagréable. La capacité de remorquage est de 8 300 livres pour le Navigator et de 8 100 livres pour la version L à empattement allongé. On attend encore et toujours l’arrivée d’une motorisation hybride pour le Navigator, laquelle est déjà disponible sur son proche cousin, le camion Ford F-150, et permettrait de bonifier la consommation du VUS de grand luxe de Lincoln.
Pour ce qui est du comportement routier, le Navigator rehausse son score avec des liaisons au sol recalibrées comportant une barre antiroulis de plus grand diamètre à l’arrière. Aussi, une caméra montée à l’avant du véhicule scrute la surface de la route afin de préconditionner les amortisseurs adaptatifs en fonction des défauts du revêtement.
Face au leader incontesté du segment qu’est le Cadillac Escalade, le Navigator devrait revenir cette année sur la deuxième marche du podium, car le nouveau Jeep Grand Wagoneer présente plusieurs défauts d’assemblage qui risquent de faire pâlir son étoile.
Feu vert
- Moteur coupleux
- Style réussi
- Volume d’espace intérieur
- Système de conduite semi-autonome
Feu rouge
- Consommation élevée
- Pas de motorisation hybride
- Gabarit imposant
