Mitsubishi RVR - Le VUS « basse technologie »

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2023

Parmi les solutions écologiques évoquées pour le futur, on retrouve souvent les low tech, que l’on peut traduire par les « basses technologies ». Une volonté de réduire la haute technologie dans un produit, pour aboutir à un bon dosage entre l’absence totale de modernité et une surabondance de puces électroniques. À sa manière, et malgré lui, le Mitsubishi RVR remplit très bien ce mandat.

En 2023, le VUS sous-compact japonais entame sa treizième année sur le marché, autant dire une éternité à l’échelle de l’industrie automobile. On a bien eu droit à quelques retouches ici et là, mais globalement le RVR reste similaire à ce qu’il était au début des années 2010. Mais est-ce réellement une si mauvaise chose? C’est ce que nous avons voulu vérifier…

Rétro avant l’heure?

Grâce à des retouches habilement apportées, notamment à la calandre et aux phares, le RVR demeure plutôt à la mode en ce qui a trait au design extérieur. Les insertions chromées qui partent de la base des phares permettent de le rapprocher des modèles actuels comme l’Outlander ou l’Eclipse Cross. Une impression qui s’estompe instantanément quand on prend place à l’intérieur. Plastiques durs, design démodé, système multimédia d’un autre âge, on est très loin des standards contemporains en matière de qualité de finition et de design.

Cela dit, cette absence de technologie embarquée n’empêche pas de profiter de commandes logiques et disposées intelligemment. Trois grosses molettes rotatives, deux prises USB, deux basculeurs pour les sièges chauffants, un gros levier de vitesses et… c’est à peu près tout. Ah si, il y a tout de même une petite concession à la modernité avec Apple CarPlay et Android Auto livrés de série. C’est peu, mais si vous ne recherchez pas un véhicule dernier cri, cet équipement rudimentaire suffit amplement pour aller du point A au point B.

Le RVR se distingue aussi par son espace intérieur. On peut aisément y installer quatre personnes sur des sièges confortables, y compris durant les longs trajets. Avec une contenance de 614 litres (569 litres dans le modèle GT), le coffre se situe dans la moyenne de la catégorie. À quelques litres près, le volume est semblable à celui d’un Subaru Crosstrek, un Hyundai Kona ou un Mazda CX-30. En revanche, certains concurrents comme le Kia Seltos ou le Volkswagen Taos font beaucoup mieux.

Penser à long terme

L’acheteur peut sélectionner deux moteurs à 4 cylindres. Le premier dispose d’une cylindrée de 2 litres (148 chevaux et 145 lb-pi de couple), tandis que le second cube 2,4 litres (168 chevaux et 167 lb-pi). Dans tous les cas, c’est une boîte à variation continue qui se charge de transmettre la puissance aux roues. Au quotidien, le moteur de 2,4 litres est le plus intéressant à conduire. Il se montre volontaire et son couple bien présent à bas régime autorise de bonnes accélérations. Dommage que cela s’accompagne d’un bruit aussi important! Une insonorisation perfectible, associée à une transmission au fonctionnement très élastique diminuent sensiblement l’agrément de conduite. Il faut en outre tenir compte du fait que le RVR s’avère plus gourmand que la moyenne. Comptez 1 à 2 L/100 km de plus que ses concurrents les plus sobres.

La tenue de route n’égale évidemment pas les meilleurs joueurs de l’industrie comme le Mazda CX-30 ou le Subaru Crosstrek, mais le RVR se défend honorablement. Les mouvements de caisse sont importants dans les virages, la direction ne brille pas vraiment par sa précision et même quand le moteur se calme à vitesse stabilisée, ce sont les bruits de vent et de roulement qui prennent le relais sur voie rapide. Le VUS japonais se rattrape en hiver, avec un rouage intégral efficace et sécurisant.

Au moment de faire le bilan de cet essai, vous vous demandez sans doute comment l’équipe du Guide de l’auto pourrait recommander l’achat d’un tel véhicule? Et pourtant, c’est ce que nous faisons, et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, si sa technologie archaïque est en retard sur la concurrence, la simplicité d’ensemble du RVR diminue nettement le risque de panne. Moins il y a de puces électroniques, moins elles risquent de briser. Et puisqu’il est question de fiabilité, sachez que l’utilitaire de Mitsubishi, presque identique depuis plus de dix ans, se démarque aussi par sa durabilité à long terme.

Et grâce à sa garantie de 10 ans pour le groupe motopropulseur, la plus longue de l’industrie, l’acheteur peut dormir sur ses deux oreilles. C’est aussi un véhicule qui conserve une bonne valeur sur le marché de l’occasion, ce qui n’est pas négligeable. Donc si vous n’êtes pas intéressé par les dernières technologies et que vous êtes prêt à vivre avec un habitacle vieillot et bruyant, le RVR pourrait être un achat avisé si vous prévoyez garder votre véhicule longtemps.

Feu vert

  • Commandes bien disposées
  • Sièges confortables
  • Longue garantie du constructeur
  • Rouage intégral efficace

Feu rouge

  • Habitacle bruyant et vieillot
  • Conduite peu inspirée
  • Moteur gourmand
  • Retard technologique important

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