Nissan Rogue - À quand l'électrification?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2022

Au moment de dévoiler le Rogue original au Salon de Detroit, en janvier 2007, personne chez Nissan ne pouvait prédire l’importance que prendrait ce modèle au fil du temps. Quinze ans plus tard, c’est pourtant lui qui domine, et de loin, les ventes de cette marque au pays et chez nos voisins étatsuniens. 

Pour bien des consommateurs, il est l’alternative aux Toyota RAV4 et Honda CR-V, qui dominent le créneau des utilitaires compacts. Pour préserver ce statut, tout en contenant l’avancée des Mazda CX-5, Hyundai Tucson et Ford Escape, qui talonnent également ces champions, un Rogue de troisième génération a fait ses débuts. Ce modèle revampé mise sur une silhouette au goût du jour, une dotation riche en dispositifs de sécurité et d’aides à la conduite, un comportement routier amélioré et une conception toujours aussi polyvalente. Tout cela repose cependant sur une motorisation unique qui tarde à s’électrifier. 

Pour 2022, les formes anguleuses et massives fraîchement repensées restent inchangées. Cela va de soi. Il en va de même pour le choix de peintures deux tons, optionnelles, une fantaisie que le Rogue partage avec le Kicks, plus petit. Pour la version Platine, la plus cossue, un toit noir coiffe alors la carrosserie pour en rehausser l’apparence. Les Rogue S et SV, plus abordables, qui n’ont pas droit à cet agencement de couleurs, ne sont pas en reste comme pour autant. Leur dotation de série s’avère satisfaisante avec, entre autres, des roues en alliage, un climatiseur, des sièges avant et un volant chauffants. 

Sophistication technique au rendez-vous

Ces deux moutures disposent d’un ensemble bien fourni de « nounous » de sécurité et d’aides à la conduite : un avertisseur  de collision frontale avec freinage automatique, des systèmes de détection de piétons et d’obstacles dans les angles morts, un sonar arrière et une alerte de trafic transversal arrière avec freinage assisté d’urgence. Pas surprenant que l’IIHS ait accordé à cet utilitaire la mention « Top Safety Pick+ », sa meilleure au chapitre de la sécurité. Quant au système de conduite semi-autonome ProPilot, il demeure l’apanage des versions SV et Platine.

Un coup d'œil à l’habitacle révèle qu’il s’adresse à une clientèle friande de pixels. Un écran tactile « flottant », de 8 ou 9 pouces selon la version, domine le centre du tableau de bord. Derrière le volant, un second écran de 7 pouces indique que l’on conduit un modèle moins coûteux, car dans le Rogue Platine, il s’étend sur 12,3 pouces. Cette version, enfin, procure aussi au conducteur un affichage tête haute de 10,8 pouces, ce qui est grand. L’intérieur spacieux convient à quatre adultes de taille moyenne, cinq au besoin. Avec un vaste dégagement pour les jambes et des portières qui s’ouvrent presque à 90 degrés, les places arrière sont particulièrement accueillantes. 

Le coffre modulable a des volumes utiles (minimum et maximum) parmi les plus importants de cette catégorie. L’ouverture que découvre son hayon est haute et large, et il n’y a pas de seuil gênant. En outre, la capacité de remorquage atteint 1 350 lb (612 kg) pour toutes les versions du Rogue, qu’elles aient deux ou quatre roues motrices. Pour ceux qui en veulent davantage dans la gamme Nissan, il faudra se tourner vers le Pathfinder, un utilitaire de taille intermédiaire.

Sur la route, on découvre une servodirection au rapport de démultiplication rapide, qui limite efficacement les corrections de trajectoire, alors que la suspension indépendante n’impose pas de roulis gênant dans les courbes. Quant au freinage que procurent des disques aux quatre roues, il donne le mordant voulu pour un véhicule à vocation familiale.

Un moteur unique

Cette troisième génération de Rogue est animée par un 4 cylindres de 2,5 litres peu gourmand. Ce moteur atmosphérique à injection directe transmet 181 chevaux aux roues motrices par le biais d’une boîte automatique à variation continue. La programmation de cette dernière simule d’ailleurs des changements de rapport, ce qui, la plupart du temps, évite les montées en régime qui s’éternisent et irritent les automobilistes réfractaires aux nouveaux paradigmes!

Pour certains, cette motorisation unique constitue toutefois le talon d’Achille du Rogue. Plusieurs utilitaires rivaux proposent, en effet, une plus grande variété de moteurs, dont certains sont plus pimpants. À cela s’ajoute la multiplication des modèles munis d’un groupe motopropulseur hybride plus économique. La popularité des RAV4, Tucson et Escape qui en sont dotés est d’ailleurs grandissante. C’est sans compter les variantes hybrides branchables de ces mêmes modèles qui ajoutent à l’économie de carburant une autonomie électrique alléchante. Parions que Nissan n’a pas dit son dernier mot à ce sujet.

Feu vert

  • Moteur peu gourmand
  • Intérieur spacieux
  • Coffre volumineux et pratique

Feu rouge

  • Pas de motorisation électrifiée
  • Version Platine coûteuse

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires