Mazda5, originale et bien équipée

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

Mazda est un constructeur qui ne craint pas d’innover. Au cours des dernières années, il nous a proposé le moteur rotatif, le roadster le plus populaire de l’histoire, la seule berline hatchback sur le marché, la Mazda 6 Sport, et voilà que la Mazda 5 se veut la seule fourgonnette compacte en Amérique. Cette audace a parfois coûté cher tandis que certaines réussites ont été spectaculaires. Il faut cependant avouer que la compagnie a récemment enregistré une série de succès avec ses nouveaux modèles et il semble que la nouvelle Mazda 5 poursuivra sur cette lancée.

Pour décrire ce nouveau modèle, il suffit de souligner qu’il s’agit en fait d’une fourgonnette développée à partir de la Mazda3, dont la longueur hors tout a été allongée de 13 cm et l’empattement de 11 centimètres afin de pouvoir accueillir six occupants dans un confort plus que raisonnable. Et puisque les assises mécaniques ainsi que la motorisation proviennent de la voiture la plus populaire de son segment, les chances de réussite sont bonnes. Il semble toutefois exact d’affirmer que les concepteurs de la « 5 » ne se sont pas fiés au succès de l’une pour prendre les choses à la légère dans l’élaboration de l’autre. La dernière-née de ce constructeur a été élaborée avec soin.

Le design : un défi

Même si la vocation de la Mazda5 sera essentiellement utilitaire, il est tout aussi important que sa silhouette ne le démontre pas trop. Part exemple, la Mazda3 Sport est en fait une familiale ou tout au moins un véhicule cinq portes, mais son apparence nous fait davantage songer à des prestations sportives qu’à une grande capacité de chargement. Les stylistes affectés à la « 5 » lui ont donné une forme cunéiforme en raison de son capot avant fortement incliné vers l’avant. De plus, la présence de deux phares antibrouillard et d’une grande prise d’air ajoute à cette allure sport. Soulignons au passage que les rétroviseurs extérieurs, avec leur partie centrale en relief, contribuent à accentuer cette impression.

La partie arrière d’un véhicule de cette catégorie est toujours un élément difficile pour les stylistes. Le hayon vertical, la hauteur hors tout laissent peu de place à l’imagination. Pourtant, les concepteurs d’Hiroshima ont joué d’astuce en dessinant un pavillon qui donne l’impression de descendre vers l’arrière alors que c’est tout simplement la lunette arrière qui est de forme trapézoïdale en raison de l’élévation de la ceinture de caisse. De plus, ils ont placé les feux arrière à la même hauteur que les glaces latérales. Aussi, le bloc optique est triangulaire tandis que la lentille transparente permet aux feux isolés l’un de l’autre de se mettre en évidence. C’est comme si un amateur de tuning s’était amusé à dessiner la partie arrière!

La nouvelle « 5 » a belle apparence même si je ne suis pas certain que les gens apprécieront ces feux arrière bien longtemps. Par contre, le véhicule ne paraît pas trop petit et les proportions sont presque idéales. Il ne semble ni trop court, ni trop haut. S’il faut se fier aux commentaires recueillis pendant notre essai, la silhouette est bien perçue.

Puisque cette fourgonnette est en partie dérivée de la Mazda 3, les responsables de l’élaboration du tableau de bord ont dû faire avec l’infrastructure des commandes. Comme sur la berline, le centre d’information surplombe les commandes de la radio qui dominent à leur tour trois gros boutons de commande du chauffage et de la climatisation. Tous ces éléments sont regroupés dans un module en relief argenté. Toutefois, le soleil occulte facilement l’affichage de l’écran LCD du centre d’information. Par contre, les buses de ventilation sont placées de chaque côté de ce module, ce qui est plus efficace que les deux buses placées en position supérieure sur la Mazda3. Et tandis que les cadrans indicateurs de cette dernière sont regroupés dans trois anneaux cerclés de gris, sur la fourgonnette ils sont logés dans un hémicycle alors que le compte-tours à gauche et l’indicateur de vitesse à droite cohabitent dans un espace similaire. Puis, à leur droite, on retrouve la jauge de carburant et le thermomètre. Soulignons au passage que le levier de vitesse est monté en porte à faux sur la planche de bord, comme sur plusieurs fourgonnettes européennes.

Les sièges avant sont confortables, la position de conduite est bonne surtout en raison du fait que le volant est réglable en hauteur et en profondeur. Par contre, les grands gabarits de 1 m 95 et plus risquent de trouver que le dégagement pour les jambes est un peu juste, par conséquent il leur faudra ajuster l’inclinaison du dossier pour obtenir plus de confort. Même si ses dimensions sont « songées », la Mazda5 est en mesure d’accueillir six occupants. Si les sièges de la seconde rangée sont confortables, la banquette 50/50 de la troisième rangée est exclusivement réservée à des enfants. Et comme il est impossible de faire des miracles, avec six personnes à bord, l’espace pour les bagages est alors passablement réduit. Soulignons que les portes coulissantes de la version GT sont dotées d’un petit moteur électrique qui complète la fermeture de cette portière une fois que celle-ci est en fin de course.

Presque tout équipée

Deux modèles sont au catalogue, soit le GS qui se veut la version de base tandis que le GT est mieux équipé notamment avec des rideaux de sécurité latéraux, des roues de 17 pouces, un régulateur de vitesse avec commandes sur le volant, un pommeau de levier de vitesse et le boudin de volant garni de cuir. Pour le reste, les deux versions sont pratiquement identiques et la liste de l’équipement de série est très longue. En fait, les deux principales options sont la boîte manumatique à quatre rapports et le système de climatisation avec commande de température automatique. Il faut de plus ajouter que la qualité des matériaux dans l’habitacle semble être celle d’un véhicule vendu beaucoup plus cher. Il est évident que les responsables de la mise en marché ont travaillé plusieurs heures afin de pouvoir offrir un véhicule aussi bien équipé à un tel prix.

Force est d’admettre que le fait d’utiliser la même plate-forme et la même mécanique que la Mazda3 Sport a ainsi permis de réaliser des économies qui ont été reportées sur le niveau d’équipement. Par contre, cette fois, seule la version de 157 chevaux du moteur quatre cylindres de 2,3 litres a été utilisée. Ce qui est plus que logique compte tenu de la vocation de ce véhicule. La boîte manuelle à cinq rapports est de série tandis que l’automatique à quatre rapports est optionnelle. Par contre, dans un monde parfait, cette dernière aurait pu être à cinq rapports également. Et contrairement à presque toutes les autres fourgonnettes, la suspension arrière est indépendante. Les ingénieurs ont par ailleurs calibré celle-ci en fonction de la hauteur supérieure de la Mazda5 par rapport à la Mazda3 Sport. Enfin, les freins à disque sont aux quatre roues et le système ABS est de série. Il faut d’ailleurs féliciter Mazda pour cette dernière caractéristique.

Sourire aux lèvres

Dans le cadre du lancement de cette nouvelle venue, Mazda a invité les journalistes à rouler plusieurs centaines de kilomètres au volant de leur dernière création. Environnement urbain, autoroute et même plus d’une centaine de kilomètres sur de difficiles routes en gravelle, la « 5 » en a vu de toutes les couleurs et l’opinion générale était unanime : c’est réussi ! Un avis que je partage amplement. Il est certain que ce n'est pas un foudre de guerre avec un temps d’accélération de 9,3 secondes pour les 0-100 km/h avec la boîte manuelle et d’environ 10 secondes avec l’automatique, mais il ne faut pas perdre de vue que nous sommes au volant d’une fourgonnette. Pour caractériser les performances, il n’est pas faux de les qualifier de très bien adaptées. Notre consommation ville et route combinée a été de 10,2 litres aux 100 km.

L’élément le plus positif de cette fourgonnette est son agrément de conduite, sa neutralité dans les virages et la précision de la direction. Celle-ci est à assistance électrohydraulique et nous déconnecte quelque peu du feeling de la route, mais c’est quand même bien. Malgré un centre de gravité plus élevé que la moyenne, le roulis est peu prononcé, le freinage progressif et on a la sensation de toujours être en parfaite maîtrise. Et même si l’on ressent la pression des vents latéraux sur la caisse, le véhicule demeure très stable. En plus, l’avant ne plonge pas lors du freinage.

Il y a bien quelques bémols, notamment un certain manque d’homogénéité entre les deuxième et troisième rapports de la boîte manuelle, la difficulté de lire l’affichage central et les places de la troisième rangée quasiment symboliques, mais ce ne sont que des broutilles compte tenu de l’homogénéité de l’ensemble et de l’excellent rapport qualité-prix. Cette Mazda tout aller connaît beaucoup de succès en Europe, et devrait également être populaire au Canada et certainement au Québec. Et elle se mérite sans ambages le titre de « Voiture de l’année » du Guide de l’Auto 2006 !

Feu vert

Tenue de route saine
Équipement complet
Prix compétitif
Moteur bien adapté
Habitacle polyvalent

Feu rouge

Centre d’information occulté par le soleil
Troisième rangée exiguë
Visibilité arrière
Feedback de la direction à revoir

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