Comment sortir les banlieusards de la ville?

Ma chronique de cette semaine devait porter sur les VUS hybrides, qui consomment aujourd’hui moins qu’une Nissan Micra. En quelques mots, un facteur qui explique le succès du Toyota RAV4 et du nouveau Ford Escape, qui débarque chez nous ces jours-ci.

Or, en apercevant sur mon fil Facebook un article du Journal de Montréal intitulé, « Il faut rendre la vie difficile aux automobilistes, a dit Ferrandez », j’ai littéralement pété les plombs. La bonne nouvelle, c’est que j’étais alors seul dans ma cuisine, parce que la retenue et les bonnes manières ne faisaient clairement pas partie de ce moment.

Il faut dire que depuis plusieurs jours, le résident de Blainville que je suis se voit obligé de se rendre au centre-ville de Montréal, tôt le matin. Un véritable cauchemar, puisque pour parcourir 26 kilomètres, j’ai dû mettre chaque fois environ deux heures. Deux heures à rager contre des travaux qui n’ont pas lieu, contre cette nouvelle voie réservée complètement vide sur Papineau et contre tous ces stationnements libres, mais temporairement indisponibles, pour cause de…on sait pas!

Évidemment, c’est en lisant l’article rédigé par Yves Poirier que tout est devenu clair à mon esprit. Parce que jusque-là, j’étais persuadé que plusieurs départements de la ville, œuvrant en silo et sans vase communiquant, étaient responsables d’un tel bordel. Or, je comprends désormais que ce cauchemar a été causé par la volonté de M. Ferrandez d’écœurer les automobilistes qui osent encore s’aventurer en ville avec leur véhicule.

À preuve, une citation de sa part stipulant qu’en pleine connaissance de cause, Projet Montréal s’acharne à nuire à l’automobiliste.

Photo: Agence QMI

Rappelons que ce personnage était jusqu’en mai dernier maire de l’arrondissement du Plateau Mont-Royal, aujourd’hui remplacé par Luc Rabouin qui, même s’il n’a pas le même degré de hargne envers l’automobiliste, semble seconder cette même philosophie.

Évidemment, les gens me connaissent comme un amateur de voitures, ce qui me place par défaut dans une position diamétralement opposée à celle de M. Ferrandez. Et mes proches savent également que je suis beaucoup plus souris des champs que souris des villes (de plus en plus!). Cela dit, j’admets que de prendre le transport en commun pour me rendre café en main au centre-ville pourrait parfois être une solution. Or, encore faudrait-il pouvoir le faire avec une certaine fluidité et dans un temps inférieur à celui nécessaire au déplacement en voiture. Et le problème, c’est que chaque matin, en écoutant la radio, le chroniqueur circulation mentionne aussi un retard du train de banlieue, une ligne d’autobus déviée ou un métro en panne. Une situation qui n’est guère plus reluisante et qui ne contribue certainement pas à sortir l’automobiliste du confort de sa voiture.

Mais le comble, c’est qu’on apprend que l’arrondissement du Plateau Mont-Royal a volontairement choisi de prendre l’argent des contribuables pour investir dans l’art de faire péter les plombs à l’automobiliste, plutôt que dans de réelles solutions de transport en commun. Tout cet argent investi dans la mise en place des voies rétrécies, des feux de circulation additionnels et de gendarmes couchés, qui aurait évidemment pu servir au bénéfice des usagers, qu’ils soient piétons, cyclistes ou automobilistes.

Une attitude qui, selon moi, ne fait que contribuer à faire fuir les gens hors de la ville. Parlez-en d’ailleurs aux commerçants qui voient leur clientèle diminuer de plus en plus, sachant que l’accès à leur boutique est plus ardu que jamais. Personnellement, j’admets que les sorties en ville sont pour moi terminées. Plus question d’aller au restaurant, au théâtre ou à quelconque activité. Parce que l’accès est difficile, que le stationnement est cauchemardesque et que le coût de ces désavantages se solde par une facture de restaurant et de spectacle plus élevée qu’en banlieue.

Photo: Agence QMI

En fait, il n’y a qu’une seule sortie que j’effectue en ville qui ne concerne pas le travail. Un ou deux matchs du Canadiens par an, où je me rends ironiquement en métro depuis Laval. Parce que ça, ça marche!

Est-ce que l’humble chroniqueur automobile que je suis possède la solution à tous ces problèmes? Évidemment pas. Or, ce n’est certainement pas en se mettant une majorité des travailleurs à dos qu’on parviendra à quelque chose. Il faut selon moi aller avec la volonté de ces gens, qui souhaitent d’abord améliorer leur qualité de vie en diminuant leur temps de déplacement. Maintenant, parce que le transport en commun n’est en ce moment qu’une solution viable que pour une infime partie de cette population, l’automobile demeure essentielle. Le mandat de Projet Montréal doit donc se rallier aux désirs de la population qui, j’en suis certain, apprécierait une certaine ouverture d’esprit. Et, je dis ça comme ça, mais de commencer par éliminer à l’heure de pointe les camions de livraison/de déménagement stationnés en double et surtout, les camions de poubelle, serait peut-être le début de quelque chose…

Oh, en terminant, pourquoi dois-je me rendre plusieurs fois par semaine au centre-ville de Montréal? Pour enregistrer des chroniques à QUB Radio et à TVA qui oui, parlent d’automobile. Parce que contrairement à M. Ferrandez, beaucoup de Québécois ont toujours un intérêt sur le sujet.

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