Nissan Altima/SE-R, une belle maturité

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

L’Altima a été l’une des premières voitures Nissan de l’ère Carlos Ghosn lors de son arrivée sur notre marché en 2002. Elle a causé une onde de choc surtout en raison de sa silhouette qui était vraiment audacieuse. Elle était la première d’une série d’automobiles aux allures toutes plus spectaculaires les unes que les autres. De nos jours, « plus spectaculaire » semble être plutôt « traditionnel », mais elle était dans une classe à part il y a quatre ans. Elle est un témoignage de la rapidité des transformations dans le monde automobile. Cesser de progresser est la certitude d’être dépassé par la concurrence. C’est pour cette raison que ce modèle a bénéficié de plusieurs modifications extérieures et intérieures l'an dernier.

Les changements à la silhouette avaient pour but de l’harmoniser avec la Maxima totalement transformée il y a deux ans. Malgré tout, il y a des différences marquées. Si le capot est plus ou moins semblable, la grille de calandre de l’Altima n’est pas séparée en sa partie centrale par un triangle chromé, tandis que ses feux arrière sont dotés d’une lentille cristalline alors que ceux de la Maxima sont rouges. Par contre, la ligne du pavillon, la présence d’une fausse glace de ventilation arrière, un couvercle de coffre plat avec bavette trapézoïdale, voilà plusieurs similitudes entre ces deux berlines. Elles ont donc plusieurs points en commun mais se démarquent aisément l’une de l’autre sur le plan visuel. C’est moins évident au chapitre de l’habitacle alors que les deux tableaux de bord ont la même architecture avec les trois cadrans circulaires, le volant à trois branches garnies d’appliques en aluminium brossé, l’écran central de navigation et plusieurs autres points similaires. Il faut préciser que l’Altima a connu plusieurs améliorations dans l’habitacle l’an dernier. Auparavant, la piètre qualité des plastiques, un assemblage inadéquat, des cadrans indicateurs difficiles à lire, des sièges plus ou moins confortables, voilà autant de correctifs qui devaient être apportés et qui l’ont été. D’ailleurs, des propriétaires de modèles 2005 rencontrés au cours de l’année nous ont fait part de leur satisfaction à ce chapitre.

Pourquoi pas le 4 cylindres ?

Comme c’est le cas avec la majorité des modèles, nous sommes toujours portés à adopter celui qui possède le moteur le plus puissant et qui assure des performances plus sportives. Aussi, presque dans tous les domaines, nous avons tendance à désirer ce qui est plus gros, plus rapide et malheureusement plus cher. Qu’il s’agisse d’ordinateurs, de cuisinières, de téléviseurs, plus c’est gros et puissant, mieux c’est. C’est la même rengaine avec la motorisation des automobiles. Il est certain que le moteur V6 de 3,5 litres de l’Altima est un moteur impressionnant avec sa puissance de 250 chevaux et son couple de 249 lb-pi. Il est de plus associé à une boîte manumatique à cinq rapports sur le modèle SE. Par contre, sa présence sous le capot assure une répartition du poids moins intéressante. En outre, en accélération, l’effet de couple dans le volant est toujours violent. Et dernier argument en faveur du moteur quatre cylindres, ce moteur V6 carbure au super.

Le moteur quatre cylindres de 2,5 litres n’est pas une mauviette avec une puissance de 175 chevaux. Il peut être commandé avec la boîte manuelle à cinq rapports de série ou encore l’automatique quatre rapports optionnelle. Plus léger, il rend la voiture plus agile, et en accélération, l’effet de couple dans le volant est à peine perceptible. Il est vrai qu’il concède environ une seconde et demie au modèle à moteur V6 pour boucler le 0-100 km/h, mais cette disparité est vite oubliée à la pompe alors que la consommation varie de deux à trois litres aux 100 km en faveur du moteur 2,5 litres.

Mais moteur V6 ou pas, l’Altima est encore handicapée par une suspension qui n’est pas toujours capable d’avaler les aspérités de la chaussée. Un gros cahot ou une bosse proéminente prend facilement l’essieu arrière en défaut. Pourtant, elle est indépendante, à bras multiples. Il faut également souligner que le rayon de braquage est relativement important, ce qui nuit à sa maniabilité. Peu importe la version, l’Altima est tout de même une berline intéressante même si les limites de la suspension la handicapent par rapport aux Toyota Camry, Honda Accord et Volkswagen Passat pour ne nommer que celles-ci.

La SE-R !

Depuis le printemps dernier, Nissan propose une version plus sportive de l’Altima, la SE-R. Comme sur la Sentra qui est elle aussi affublée de cette même dénomination, elle est pourvue d’un moteur plus puissant et d’un plus haut rendement. La puissance du moteur V6 est de 260 chevaux et le couple de 251 lb-pi. Mais le couple maximal est obtenu à un régime moindre, ce qui assure des accélérations plus incisives alors qu’on retranche au moins une seconde au temps d’accélération de 0-100 km/h.

Toutefois, le but de ce type de modèle n’est pas d’aller rapidement uniquement en ligne droite. Ce qui explique la présence d’une suspension dotée de ressorts plus rigides, d’amortisseurs plus fermes et de barres antiroulis de plus gros diamètre. Elle roule également sur des pneus plus larges et à semelles plus performantes. Alors que les versions courantes sont équipées d’un pneu de grosseur maximale de 17 pouces, la SE-R se paie des pneus d’été P225/45R18.

Bien entendu, la présentation extérieure est quelque peu modifiée afin que les gens se rendent compte que vous êtes au volant d’un véhicule plus sportif. Certains vous envieront, mais sans savoir que la suspension très ferme de ce modèle rend la vie misérable sur un long trajet…

Feu vert

Silhouette élégante
Moteurs fiables
Choix de modèles
Bonne habitabilité
Position de conduite confortable

Feu rouge

Effet de couple dans le volant
Suspension arrière à revoir
Effet de couple (V6)
Finition inégale

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