Jaguar XK, l'exotisme infidèle !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2009

L’heure est au renouveau chez Jaguar et l’annonce de son rachat par le groupe indien Tata devrait finalement mettre fin aux spéculations. Difficile de prédire ce qu’il adviendra de Jaguar dans le futur, mais il faut avouer que le groupe Ford avait déjà mis la table en amorçant la revitalisation de ses modèles. L’emblème du célèbre constructeur anglais avait perdu du lustre depuis quelque temps, et si la XF est sous les projecteurs cette année, c’est la XK qui a réellement lancé la revitalisation.

La gamme XK est à l’origine des coupés sport chez Jaguar. En fait, il faut retourner plus de 50 ans en arrière pour voir l’apparition du premier modèle, la XK120. Les coupés et cabriolets XK de nouvelle génération ont été introduits il y a deux ans, alors que leurs dérivés plus puissants, les XKR, nous ont été présentés pour 2008. Cette année, peu de changements sont au menu, si ce n’est l’apparition d’une édition plus exclusive, la XKR-S. Présentée au Salon de l’auto de Genève, la XKR-S dispose d’un peu plus de puissance, mais c’est son coloris unique, ses jantes distinctives et son fascia plus agressif qui la différencient un peu plus. Cependant, seulement 200 exemplaires seront produits et sa vente au Canada n’est pas assurée. Ici, c’est la XKR Portfolio qui joue le rôle du modèle plus exclusif.

Quelle gueule !

Difficile de ne pas tomber sous le charme des lignes de la XK. Voilà une voiture qui fait assurément tourner les têtes et sa faible diffusion la rend encore plus remarquable. En fait, son style s’apparente fortement à celui des légendaires modèles de chez Aston Martin. Voilà qui n’est pas étonnant, puisque le chef designer de chez Jaguar, Ian Callum, est le même qui a travaillé sur les modèles DB7 et DB9. Si normalement on apprécie moins les styles inspirés d’autres constructeurs, il faut avouer que retrouver dans la XK certains éléments de chez Aston Martin n’est pas un déshonneur, au contraire. Être associé à rabais aux véhicules cultes de James Bond peut certes s’avérer intéressant. On risque simplement de froisser les proprios d’Aston Martin, mais ils sont si peu nombreux… Pourquoi s’en priver ? Bref, la nouvelle XK est magnifique, surtout lorsque chaussée des jantes optionnelles de 20 pouces. Elle s’impose par sa prestance et semble toujours prête à bondir. De son côté, la XKR reçoit quelques éléments distinctifs rehaussant encore plus son caractère. Dommage que l’antenne électrique, qui nous arrive tout droit des années soixante, vient gâcher un peu la sauce. À bannir. Les éléments du passé n’ont pas toujours leur place.

À l’intérieur, on retrouve le style classique de Jaguar, alors que les boiseries sont toujours à l’honneur. Voilà qui détonne en comparaison avec ce que l’on retrouve chez la majeure partie des concurrents. Si le tout demeure une question de goût, on ne peut reprocher à Jaguar de ne pas se distinguer. Le tableau de bord arbore lui aussi un style classique, tout comme l’instrumentation. Un écran tactile permet d’opérer les différents systèmes du véhicule. À l’avant, les sièges offrent un bon confort tout en vous maintenant bien en place. Les deux places arrière conviennent à peine à des enfants, en raison de leur taille réduite et de l’angle pratiquement droit des dossiers, et sont surtout pratiques pour y placer des objets personnels.

Une voiture de grand tourisme

Sur la route, la XK se comporte beaucoup plus comme une voiture de grand tourisme que comme un pur bolide. Le moteur V8 de 4,2 litres de la XK développe une puissance de 300 chevaux qui offre des performances louables et son couple généreux favorise les reprises. Cependant, la suspension est axée sur le confort et elle ne peut contenir les transferts de poids en virage ou au freinage. De son côté, la XKR dispose d’une puissance accrue en raison de l’ajout d’un compresseur volumétrique, ce qui porte la puissance à 420 chevaux. Voilà qui dote la voiture de performances plus relevées, mais, surtout, d’une exquise sonorité qui demeure toujours douce à l’oreille. Grâce à cette motorisation, la XKR peut boucler le sprint du 0-100 km/h en environ 5,1 secondes. La boîte de vitesses séquentielle ZF à double embrayage se révèle un pur plaisir et l’une des plus performantes de sa catégorie. Grâce aux palonniers situés derrière le volant, vous pourrez changer de rapport en un clin d’oeil, sans que vos mains quittent le volant. Le freinage est assuré par de larges étriers qui permettent de stopper cette masse aussi rapidement qu’elle peut être lancée.

Forte rivalité

Il faut avouer que la XK s’attaque à des rivales de renom, notamment Mercedes-Benz avec sa SL. Si elle tire bien son épingle du jeu au chapitre du style, c’est en matière de fiabilité qu’elle déçoit. Même notre véhicule d’essai a subi bon nombre de problèmes lorsqu’il était en notre possession. Dommage, car la XK bénéficie de plusieurs atouts qui, théoriquement, devraient lui permettre de rivaliser un peu mieux avec les gros canons du créneau ! De plus, il lui manque également quelques gadgets et équipements dernier cri afin de prétendre en offrir autant que ses rivales ! Bref, un bel effort, mais…

FEU VERT

Style exotique
Boîte ZF performante
Confort de roulement
Sonorité du moteur
suralimenté
Prestige de la marque

FEU ROUGE

Fiabilité décevante
Places arrière étriquées
Prix élevé
Transferts de poids importants

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