Championnat WRC Italie 2015 - La Sardaigne sourit à Volkswagen

Depuis son entrée en 2013 dans le championnat mondial des rallyes, communément appelé WRC pour World Rallye Championship, le fabricant allemand Volkswagen a remis les pendules à l’heure. Comment? En remportant les championnats 2013 et 2014 tant chez les constructeurs que chez les pilotes.

VW continue de belle façon en 2015 avec quatre victoires en cinq courses. Mieux encore, lors du rallye du Portugal les pilotes de la marque ont occupé le podium au complet.

Cette fois, on se présentait en Sardaigne pour la sixième épreuve de la saison avec l’intention de conserver le titre de meneur au championnat des pilotes et des constructeurs.

Rouler en Sardaigne

Malgré tous ces succès antérieurs, la partie était loin d’être gagnée d’avance. Ce rallye tenu dans l’île de la Méditerranée est l’un des plus difficiles de la saison. Parcouru presque entièrement sur gravier, il se démarque entre autres par des routes ultra poussiéreuses, la plus longue épreuve spéciale de la saison et des parcours particulièrement éprouvants.  Deux grands classiques : l’étape éreintante du Monte Lerno et le passage du saut de Micky qui permet aux voitures inscrites de réaliser le plus long saut de la saison. L’atterrissage après 40 mètres dans les airs taxe violemment  les mécaniques.

Cette participation de la part de Volkswagen en WRC mérite notre attention car, par le passé, ce constructeur n’avait pas été nécessairement confronté d’autres marques dans le choix de ses compétitions.

Face à l’ennemi

Au cours des quatre dernières décennies, VW s’est surtout contenté de fournir des moteurs pour certaines séries de courses, entre autres pour les épreuves de Formule 3. Michael Schumacher, Tom Kristensen, Daniel Ricciardo, Felipe Nasr pour n’en nommer que quelques-uns ont faits leurs débuts en course dans cette série.

Jusqu’à son implication en rallye, Volkswagen s’était surtout limité à parrainer des séries monotypes mettant en vedette ses propres voitures, notamment la Coupe Beetle et la Coupe GTI.

En 2011, le constructeur de Wolfsburg annonce son arrivée en WRC pour 2013 où il affrontera une concurrence affûtée dans l’un des plus difficiles championnats qui soient en sport automobile. Cela lui permettra d’en apprendre davantage sur ses voitures de production, de démontrer au public les qualités techniques et de performance de ses produits, tout en bénéficiant d’une importante couverture internationale.

Si le rallye n’a pas nécessairement la cote ici, il est considéré ailleurs comme l’un des sports automobiles majeurs et où les pilotes sont aussi adulés qu’en Formule 1. Les épreuves sont télévisées dans un grand nombre de pays et les images obtenues sont spectaculaires.

De vraies voitures de production

Les règles en rallye ont été sérieusement révisées au cours des dernières années afin de réduire les frais d’exploitation et d’avoir un effet positif sur le développement des voitures de série. À une certaine époque, les meilleures voitures de rallye étaient en fait des châssis tubulaires recouverts d’une coque en matériaux composites, dotées de moteurs ultrapuissants qui les rendaient difficiles à piloter.

Après plusieurs accidents mortels la FIA a dû revoir son cahier de charges : désormais, les voitures engagées doivent être des automobiles de production dont seulement certains organes mécaniques peuvent être modifiés. Et encore, ces modifications sont soumises à de strictes règles afin de toujours éviter les écarts qui augmentent les coûts.

La Polo : un avantage marqué

La Polo utilisée dans les rallyes de championnat du monde conserve sa carrosserie en acier d’origine tout comme son moteur de série. Grâce à la turbocompression, la puissance de son quatre cylindres 1,6 litre est portée à 318 chevaux. Par contre, les éléments de suspension sont remplacés et on greffe un rouage intégral. Des palets montés sur le volant gèrent la boîte manuelle hydraulique séquentielle à six rapports. Naturellement, on fait appel à des freins de course qui sont différents si on roule sur l’asphalte ou le gravier.

Sans contredit l’une des meilleures sinon la meilleure de sa catégorie, la Polo GTI de production, sa version modifiée pour le rallye part déjà avec un certain avantage. Ajoutez à cela les efforts du constructeur dans le développement du véhicule de course, associés à des pilotes d’exception et vous avez les ingrédients du succès de Volkswagen en rallye international.

Ogier toujours Ogier

Volkswagen a trois équipages maison inscrits dans la course au Championnat du monde : Sébastien Ogier/Julien Ingrassia de France, Jari-Matti Latvala/Mika Anttila de Finlande et enfin Andreas Mikkelsen/Ola Flone de Norvège.

Avant d’arriver en Sardaigne, Sébastien Ogier avait remporté les rallyes de Monte-Carlo, de Suède, et du Mexique tandis que son coéquipier Latvala avait décroché l’épreuve portugaise. Ogier a gagné le rallye d’Italie les deux dernières années et avait la ferme intention d’accrocher une troisième victoire italienne consécutive à son palmarès.

Bien entendu, la concurrence n’entendait pas le laisser filer en tête sans rien faire, notamment le duo Kris Meeke/Paul Nagle sur Citroën qui a raflé la victoire du rallye d’Argentine en mars dernier. Le pilote britannique et son copilote irlandais occupent la seconde place au championnat. Soulignons au passage que l’équipe numéro un de Volkswagen portait les couleurs de Citroën avant de joindre le camp allemand.

Au fil des étapes spéciales

Du 12 au 15 juin, les bolides ont traversé les 23 étapes spéciales de ce rallye dans une région épargnée par la pluie depuis un bon bout de temps. Les routes étaient poussiéreuses à souhait. Comme les équipages partent à intervalle régulier, ils ne sont heureusement pas affectés par la poussière. Par contre, ce n’est pas le cas des spectateurs!

La première journée a été à l’avantage de Hyundai dont l’équipage H. Paddon/J. Kennard, se creusant une avance de plus de huit secondes sur S. Ogier/ Julien Ingrassia. Néanmoins, chez Volkswagen, on demeurait confiant puisque la seconde journée était la plus difficile. Elle offrait au menu plusieurs étapes éprouvantes pour la mécanique et les concurrents. « Volks » a vu juste : l’équipe championne du monde prend les devants au cours de la journée pour terminer avec une avance de 2 min 13.6 s sur les meneurs de la veille. Quant aux autres équipages de Volkswagen, les Finlandais J.M Latvala/M. Anttila se classent au sixième rang tandis qu’un bris de suspension de la troisième voiture met fin à sa journée d’Andreas Mikkelsen et son copilote.

Le lendemain, seulement quatre épreuves spéciales au programme.  La dernière offre des points de bonification aux trois premiers équipages. Déjà meneur, Ogier ne ralenti nullement la cadence et s’empare du premier rang de cette étape. Il consolide son avance au classement général de l’épreuve et remporte le rallye d’Italie pour la troisième année consécutive. Les équipes de Latvala et Mikkelsen terminent second et troisième cette dernière épreuve spéciale bonifiée.

Wolfsburg continue sa domination

Au final italien, ce n’est pas le trio des pilotes/copilote Volkswagen qui monte sur le podium.  Latvala a dû se contenter d’une sixième place tandis que Mikkelsen était éliminé du classement général suite à sa casse. Pour sa part, le Néo-Zélandais Hayden Paddon s’est déclaré fort heureux de la seconde place.

Une fois de plus, le pilote français Sébastien Ogier a prouvé sa domination de la saison au volant d’une voiture qui lui permet de faire valoir son talent. Depuis son entrée en compétition au championnat mondial des rallyes, en janvier 2013, il s’agissait pour Volkswagen de son 52e podium et de sa 27e victoire.

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