Lotus Evora 2015: À l'impossible nul n'est tenu

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2015

Quiconque s'intéresse à Lotus se souvient du Mondial de Paris en 2010... À la surprise générale, la marque britannique avait annoncé qu'elle allait révolutionner le marché des voitures sport en introduisant cinq nouveaux modèles pour rivaliser avec Porsche et Ferrari. Cette panoplie de concepts comptait une Elite, une Elise, une Elan, une Esprit et un coupé Eterne à quatre portes. Cinq ans plus tard, que reste-t-il de toutes ces belles promesses?

Dans un premier temps, le constructeur malaisien Proton – propriétaire de Lotus à l'époque – a été racheté en 2012 par son compatriote, le groupe industriel DRB-Hicom. Sans attendre, le nouveau consortium a licencié le jeune patron Dany Brahar qui malgré ses anciens faits d'armes chez Red Bull et Ferrari n'avait engendré que des pertes en instaurant des programmes sans queue ni tête. Comble de malheur, l'Elise et l'Exige ont été supprimées du catalogue canadien la même année parce qu'elles ne répondaient pas à certaines normes de sécurité en matière de coussins gonflables. Depuis, on attend toujours le dévoilement des nouvelles générations. Quant aux Elite, Elan et Eterne, elles ont pris le chemin des oubliettes.

Reste l'Esprit dont l'avenir demeure toujours incertain malgré l'arrivée de Jean-Marc Gales  à la tête de Lotus, lequel a déjà œuvré dans les hautes sphères de Mercedes-Benz et PSA Peugeot-Citroën. Espérons qu'elle rejoindra bientôt l'Evora, cette dernière étant la seule Lotus vendue chez nous en 2015.

La philosophie Lotus
Pendant des décennies, les concepteurs de voitures ont peu pensé au poids de leurs créations. Cette philosophie a été décriée par feu Colin Chapman, fondateur de Lotus en 1952, qui a prouvé au fil de ses créations que c’est exactement le contraire : « Light is right! », disait-il.

Plus lourd  que ses sœurs Elise et Exige, le coupé Evora n'en reste pas moins une vraie Lotus malgré ses deux places arrière optionnelles et incroyablement petites. Autant par son prix que sa conception, l'Evora est une concurrente directe de la Porsche Cayman avec son moteur boulonné en position centrale comme l'Allemande, derrière l'habitacle. Si le six cylindres à plat de Porsche est reconnu pour son rendement et sa sonorité atypique, il serait injuste de mettre en doute la fiabilité du V6 Lotus car il provient de chez Toyota. D'une cylindrée de 3,5 litres, ce moteur a fait ses preuves dans plusieurs modèles Lexus et Toyota. Le seul reproche qu'on peut lui faire est son manque de vibrato puisque  aucun vrombissement émanant du moteur ou de l'échappement ne vous fera dresser le poil des avant-bras! Ce V6 fait preuve d'une discrétion inopinée dans une voiture aussi racée et contrairement aux pétarades d'une grosse cylindrée américaine ou italienne, vos voisins seront heureux de ne pas se faire réveiller quand vous traverserez le quartier au petit  matin.

Pour augmenter le rythme de vos pulsations, l'Evora ne demande pas mieux que d'aller se déhancher sur un circuit. Mais avant de prendre la piste, jetons un coup d'œil à la fiche technique.

Qui dit Lotus, dit sport automobile
L'expertise de Lotus en sport automobile se manifeste au niveau du châssis composé d'une structure en aluminium extrudé et collé. Quant à la suspension, elle comprend des amortisseurs Bilstein et des ressorts Eibach. Côté freinage, il est assuré par un système AP Racing avec des étriers à quatre pistons, des disques ventilés de 350 mm à l'avant et de 332 mm à l'arrière. On remarque également des systèmes d'aide au freinage (ABS, HBA, EBD et CBC) et un dispositif de gestion de la stabilité (DPM) qui offre trois réglages pour enrayer le survirage ou le sous-virage. Pour maximiser le contact avec le bitume, le diamètre des pneus (avant/arrière) est de 18/19 pouces, ou 19/20 pouces en option.

En version atmosphérique, le V6 de 3,5 litres développe 276 chevaux. Pour des accélérations plus pétulantes, l'ajout d'un compresseur Harrop avec technologie Eaton augmente la puissance à 345 chevaux. Le couple est transmis aux roues arrière au moyen d' une boîte manuelle à six rapports ou d'une semi-automatique à six rapports avec palettes au volant.

À l'intérieur, la forme des sièges, du volant et de la planche de bord s'inspire des voitures de course. Pour s'installer à bord, il faut être flexible, car l’Evora repose à quelques centimètres du sol. Une fois en route, on a l'impression de conduire une voiture encore plus légère que l'indique son poids grâce à la vivacité de la suspension et de la direction. La puissance du moteur est au rendez-vous avec un 0 à 100 km/h en moins de cinq secondes. Toutefois, pour éviter de se faire humilier par le premier venu sur une ligne droite, il vaut mieux opter pour la livrée S, laquelle est de loin la plus fougueuse et agréable à piloter.

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