Cadillac CTS 2015: Un autre coup sûr

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2015

S’il y a une quinzaine d’années vous m’aviez dit qu’un jour je vanterais haut et fort les mérites d’une Cadillac, je vous aurais sans doute répondu que vous étiez tombé sur la tête. J’ai beau devenir vieux, je ne suis pas encore sénile! Toujours est-il que depuis peu, je voue une immense admiration aux créations d’une marque qui a longtemps sombré dans la médiocrité avec des voitures on ne peut plus pépères et dépourvues de tout plaisir de conduire.

Allez faire une petite trotte dans une CTS dernière mouture et vous m’en donnerez des nouvelles. Je serais même dans mes petits souliers si je conduisais une M5 et que je devais faire face à la version V, la griffe haute performance de Cadillac. Plus svelte, plus maniable, plus légère et infiniment plus solide que sa devancière (déjà en belle forme), la plus récente CTS reprend, somme toute, les meilleurs attributs de l’ATS, y compris son châssis, dans un format aux dimensions d’une intermédiaire. Plus encore, elle s’élève au niveau de la série 5 de BMW, alors que sa jeune sœur avait pour but avoué de ravir à la série 3 allemande son auréole de la meilleure berline sport sur le marché.

Trois sur trois

Une fois de plus, les ingénieurs de chez Cadillac ont fait de l’excellent boulot avec la mise au point d’une berline qui, même dans sa version la plus élémentaire, procure un plaisir de conduite notable. Dans les trois modèles au catalogue, le plaisir se décline à des registres différents, mais avec un ensemble de qualités qui sont rarement réunies dans les diverses versions des modèles de la concurrence. Peu importe la Cadillac CTS mise à l’essai, on retrouve une sorte de concordance qui permet de jouir de chacune avec un plaisir égal.   

Que ce soit avec le moteur d’origine, un 4 cylindres turbo de 2 litres et 272 chevaux, le V6 3,6 litres à aspiration normale de 321 chevaux ou sa version suralimentée, magnifiée par une paire de turbos, la conduite est toujours stimulante.

Lors du lancement, j’ai d’abord conduit la version la plus répandue, soit celle dotée du V6 3,6 litres avec la transmission automatique à 8 rapports. Pas de doute possible, ce n’est pas une Cadillac de « mon oncle ». Encore moins si l’on opte pour la version V Sport  ultrasportive avec son costaud moteur de 420 chevaux dont le seul démérite est de ne pas être proposé avec la traction intégrale offerte dans les autres modèles. Elle se rachète avec sa boite de vitesse assortie de palettes derrière le volant qui ne correspondent pas à une transmission à double embrayage, mais que les ingénieurs de Cadillac ont réussi à régler de manière à ce que les rapports se déclinent avec une belle célérité. Le seul hic est que le moteur ne répond pas spontanément à l’accélérateur, ce qui gêne le fameux temps d’accélération entre 0 et 100 km/h. Le meilleur remède est d’annuler l’antipatinage, ce qui vous vaudra un impressionnant « show de boucane ». En conduite plus calme, j'ai enregistré 11 litres aux 100 km.
 
Le bogue électronique
La suspension Magnetic Ride calquée sur celle de la Corvette est parfaitement à la hauteur de la cavalerie et on a l’impression que l’adhérence en virage est illimitée grâce à une répartition de poids 50-50 entre l’avant et l’arrière. Évidemment, le confort devient plus sec en mode Sport, mais dans des limites très tolérables. Les immenses freins Brembo sont étonnants avec une force de décélération qui déclenche le resserrement de la ceinture de sécurité et vous cloue littéralement sur votre siège. Un siège ferme, mais confortable soit dit en passant. Seule la direction prête à critique, d’abord par son diamètre de braquage excessif et ensuite par une fâcheuse tendance à faire dériver soudainement la voiture de sa trajectoire tant vers la droite que la gauche sur des routes en mauvais état. Ce problème avait toutes les caractéristiques d’un bogue électronique relié au franchissement d’une ligne jaune continue délimitant la voie de circulation. 

Dans sa dernière livrée, la CTS possède un style aussi élégant que sportif et la présentation intérieure a visiblement été rehaussée avec un agréable mélange de matériaux de première qualité dont le coup d’œil est apaisant. L’instrumentation par contre est loufoque avec une illumination multicolore qui est à la fois distrayante et peu lisible. Quant au dispositif d’information et de divertissement CUE2, j’ai déjà dit tout le mal que j’en pensais et on n’en a pas assez d’une semaine pour se familiariser avec sa complexité. Par ailleurs, un bref séjour à l’arrière permet de qualifier l’habitabilité de moyenne tandis que la même note s’applique au volume du coffre. 

Avec la dernière CTS, Cadillac vient de frapper un autre coup sûr. Si votre magasinage automobile se concentre autour d’une berline sport, allez en faire l’essai et vous m’en donnerez des nouvelles.

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