Rolls-Royce Ghost 2012: La deuxième du nom

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2012

Au moment de lancer leur nouvelle Ghost, la grande berline venue rejoindre les Phantom l’an dernier, les représentants de Rolls-Royce affirmaient que la marque avait toujours connu ses meilleurs succès avec deux séries distinctes. La suite leur a largement donné raison. Le constructeur britannique a connu une année record en 2010 en vendant 2 711 voitures, soit le double de la précédente marque établie un an plus tôt. La plus grande partie du mérite revient à la Ghost, moins imposante que la Phantom, mais moins chère, résolument moderne et rigoureusement fidèle à l’esprit et aux traditions de Rolls-Royce. Or, une version allongée la Ghost est maintenant disponible et Rolls-Royce a de nouveau pignon sur rue à Montréal après une absence de huit ans. On a évidemment sablé le champagne pour fêter tout ça.
Le nom de la Ghost a été annoncé au Salon de Shanghai en 2009. C’est aussi à Shanghai qu’on a présenté une deuxième version de cette jeune série, une Ghost à empattement allongé, le 14 avril 2011. On attendra donc encore un peu la décapotable que nous avaient pourtant promise les initiés lors du lancement mondial de la Ghost, l’an dernier. Ils parlent de « drophead » dans ce cas et il est certain qu’un tel modèle viendra bientôt. La nouvelle Ghost allongée est le sixième modèle lancé par la marque britannique, reprise et relancée par BMW il y a une douzaine d’années sous le nom de Rolls-Royce Motor Cars.

De Shanghai à Montréal

Si Rolls-Royce a choisi la Chine pour son premier dévoilement mondial d’un nouveau modèle en Asie, c’est parce qu’elle connaît une forte croissance là-bas. Mais son premier marché demeure l’Amérique, pour l’instant du moins. Le 83e concessionnaire sur la planète a d’ailleurs ouvert ses portes à Montréal, un retour au Québec après une absence de huit ans. Rolls-Royce Montréal s’attend à vendre de 25 à 30 voitures annuellement, dont les deux tiers seront vraisemblablement des Ghost.

La nouvelle Ghost est fabriquée sur commande et le rythme de production normal sera atteint en 2012. Avec son empattement allongé de 170 mm, la nouvelle Ghost ressemble plus à la Phantom et ça lui va plutôt bien. Elle mesure 5 569 mm d’un pare-chocs à l’autre, mais c’est encore 271 mm de moins que sa gigantesque frangine en version régulière. Le gain profite exclusivement aux passagers arrière dont le dégagement pour les genoux a carrément doublé. L’immense toit panoramique offert en option sur la Ghost régulière est installé de série sur l’allongée, pour bonifier la clarté et l’ambiance, nous dit-on.

Ce gain en longueur quand même substantiel pour une voiture aussi massive n’a fait augmenter le poids que de 30 kg. Avec le même V12 à double turbo de 6,6 litres et 563 chevaux sous son long capot, la Ghost à empattement allongé mettrait exactement 5 secondes à compléter le sprint 0-100km/h, un dixième de plus que son homonyme. Sa cote de consommation est la même pour la ville, mais augmente d’un dixième pour la route et le cycle mixte en Europe, à 20,6 / 9,6 / 13,7 l/100 km respectivement, mais les cotes canadiennes ne sont pas encore connues.

Luxe indéniable et talents insoupçonnés

Le gain en longueur fait également passer le diamètre de braquage de cette deuxième Ghost de 13,4 à 14,0 mètres, ce qui n’est quand même pas rien. Il faudra voir et surtout sentir les effets de ces changements sur le comportement de la Ghost allongée. Chose certaine, les ingénieurs de Rolls-Royce Motor Cars n’ont certainement rien à se reprocher pour les qualités dynamiques de la première du nom. Elle roule avec une douceur et un silence exceptionnels qui ne sont troublés que très légèrement et momentanément par les plus mauvaises fentes et saillies.

Le volant d’assez grand diamètre, dont la jante assez mince, drapée de cuir noir et qui porte un moyeu parfaitement rond au centre, est l’élément qui évoque le plus nettement la tradition de Rolls-Royce. La kyrielle de boutons chromés qui permet de contrôler et régler divers systèmes secondaires est également typique et réjouissante, tout comme les trois cadrans à fond blanc, dont celui qui indique la « réserve d’énergie » du moteur. Jamais de compte-tours sur une Rolls-Royce. La position et l’ergonomie de conduite sont sans reproche, comme à peu près tout ce qui sort de chez BMW à Munich.

Parce qu’il faut évidemment toujours se rappeler que les Rolls-Royce sont essentiellement conçues et développées en Bavière. Leur carrosserie autoporteuse est même façonnée au complexe de Dingolfing avant d’être expédiée à l’usine de Goodwood en Angleterre où les artisans prennent le relais. C’est l’opulence qui prime pour les yeux, mais juste derrière ou juste en dessous, la Ghost profite de tous les systèmes les plus pointus, sauf un rouage intégral.

Or, une fois toutes ces choses établies et soupesées, l’aspect le plus convaincant de cette immense berline demeure la fusion remarquable de ses performances et de son comportement : le feulement de son V12, ses accélérations fluides, son freinage puissant et progressif et cette agilité qu’on croirait impossible pour une voiture de plus de deux tonnes et demie. Rolls-Royce est visiblement entre bonnes mains et les Ghost en sont les meilleures preuves.

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