Lexus SC 430, ni chaud ni froid

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2005

Lexus, c'est la version haut de gamme de Toyota. Comme sa petite soeur, la bannière profite donc d'une fiabilité incroyable, d'un design hors du commun, et d'une réputation plus

qu'enviable. Mais comme sa petite soeur aussi, il faut mettre la main dans sa poche pour se procurer un ou l'autre des

modèles, et il faut parfois faire beaucoup de compromis sur le plaisir de conduire pour apprécier notre achat.

C'est le cas de la Lexus SC 430, un cabriolet de luxe à la silhouette exceptionnellement réussie. En fait, chaque fois qu'on l'aperçoit, on se rend compte de la qualité du stylisme extérieur, et ce, avec ou sans le toit.

Évidemment, il faut aimer le genre. On a, par exemple, reproché à la SC 430 d'avoir le même arrière-train que sa petite soeur, la Solara décapotable. Ce qui, en l'examinant un peu, est tout à fait exact. On sent définitivement, dans l'une comme dans l'autre, l'influence des designers qui se sont partagé les tâches, ce qui n'est une mauvaise chose que dans la mesure où on se rappelle que la Lexus vaut environ 60 000 $ de plus que sa soeurette !

Heureusement, les différences sont assez marquées, et assez nombreuses, pour justifier l'écart entre les deux. Du nombre, le toit rétractable, disponible en toile seulement sur la Solara, alors que la SC profite d'un toit d'aluminium ultraléger et super efficace.

Les ingénieurs ont très bien réalisé le toit rétractable En seulement 25 secondes, vous aurez rangé le tout et vous pourrez rouler en plein soleil. Fait à noter, même sans sa couverture, la SC 430 profite d'une insonorisation exceptionnelle. Pas besoin d'augmenter le volume du radio, ou de vous priver de la conversation avec votre passager.

Autre détail non négligeable, et bien que le toit vienne se loger dans l'espace de chargement, le coffre est tout de même assez vaste pour accueillir un sac de golf, ce que peu de cabriolets proposent.

L'allure générale du modèle, que l'on confond parfois avec la germanique Mercedes, donne un aspect rondelet. L'avantage : outre le design particulier, ces rondeurs permettent de réduire de façon notable le coefficient de traînée, limitant du même coup la friction et permettant de faire glisser l'air le long de la carrosserie plutôt que de l'engouffrer dans l'habitacle. Le son s'en trouve donc considérablement réduit, et on améliore du même coup les performances et l'économie.

La finition intérieure est exemplaire. Les sièges, ajustables en 10 points, vous donnent le confort de votre salon dans un cuir de première qualité. Comme c'est souvent le cas, les places arrière sont par contre plus décoratives qu'utiles.

Pour assurer un look distinct, côté finition on a utilisé abondamment de bois d'érable sur la planche de bord. Même le volant en est garni, ce qui confère richesse et classe à l'ensemble.

Comme il s'agit d'une voiture de luxe, pas question non plus d'avoir une chaîne stéréo dont la qualité laisse à désirer. De ce point de vue,

les gens de Lexus ont bien fait en installant, de série, un système audio à neuf haut-parleurs

de 240 watts dessiné par Mark Levinson. L'ensemble distribue la musique dans l'habitacle comme si vous étiez bien assis à la Place

des Arts !

Depuis quelques années, la plupart des voitures de luxe (et même certaines plus abordables maintenant) sont munies d'un système de navigation par satellite. Malheureusement, on dote ces systèmes d'une carte désuète qui ne réunit que quelques villes canadiennes. Heureusement, Lexus a corrigé le tir et, croyez-le ou non, il est même possible de se retrouver dans des villes comme Saint-Hyacinthe sans tomber dans le brouillard du satellite.

Comble de bonheur, le système de navigation est équipé d'un écran tactile, ce qui lui attribue une facilité déconcertante de programmation et d'utilisation. Mieux encore, la voiture vous dictera vocalement, et aisément, le chemin à suivre, ce qui est une excellente chose pour ceux qui, comme moi, ont la fâcheuse habitude de tourner en rond.

Rouler avec aisance

La SC 430 est une voiture de luxe qui a tout pour être sportive. Son moteur de 4,3 litres de 300 chevaux tout en aluminium est muni d'un système d'admission variable qui permet de maximiser le couple, peu importe le régime.

De plus, le VVT-i (Variable Valve Timing with intelligence) permet d'augmenter le couple à faible vitesse ce qui augmente les performances mais aussi l'économie d'essence. La boîte cinq vitesses automatiques est vraiment douce mais un peu lente dans ses changements.

La tenue de route est efficace sans plus, mais très confortable. Au freinage, elle profite d'un équilibre unique, qui permet d'entrer rapidement en virage, alors que le châssis, d'une rigidité de haut calibre, résiste très bien à la

torsion et à la pression des trajectoires moins rectilignes.

Parmi les défauts, et non les moindres, il faut sacrifier beaucoup à la visibilité pour rouler avec le toit sur la tête. La SC est résolument une voiture conçue pour être utilisée sans toit.

Rappelons-nous aussi que même si elle porte le nom de Lexus, la SC 430 est d'abord et avant tout une Toyota. Comme ses consoeurs, elle a donc oublié un peu la notion de plaisir de conduire pour se plier aux caprices du dieu fiabilité. C'est sans doute ce qui explique que le tout manque de saveur.

En fait, la SC 430 est une véritable voiture de compromis. Mais ce compromis est tellement bien fait qu'on ne sait plus sur quel pied danser : est-elle sportive ou bourgeoise ?

Je ne le sais toujours pas. Et pourtant...

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