Mercedes-Benz CLK, quand un coupé perd la tête

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

Malgré mes craintes de l'an dernier à propos de sa silhouette un peu effacée, le nouveau coupé CLK de Mercedes-Benz a fait une entrée fracassante sur le marché en 2003. Tel que prévu, il vient de perdre la tête pour rejoindre les amateurs de conduite en plein air et tenter de doubler sa clientèle. Vous laisserez-vous séduire par le cabriolet CLK 2004 ? Laissez-nous d'abord en faire l'évaluation.

Précisons d'entrée de jeu que le cabriolet CLK vient en tête de sa catégorie en matière d'aérodynamisme (0,30), d'insonorisation aux divers bruits et de l'espace pour les bagages (390 litres toit fermé et 276 litres décapoté). Il bénéficie également d'une structure extrêmement robuste, d'arceaux de sécurité en cas de retournement et d'un vaste assortiment de coussins gonflables. Autre exclusivité de ce modèle, ces ceintures de sécurité avant automatisées qui s'avancent à portée de main dès que vous refermez la portière. En plus, l'ennemie juré des bruits aérodynamiques, la capote, est faite de plusieurs épaisseurs de toile afin de bien isoler l'habitacle. Ce toit, en passant, est offert en gris, bleu ou noir. Le positionnement des glaces a aussi permis de faire de la CLK le cabriolet quatre places offrant la meilleure visibilité, un domaine toujours délicat dans ce type de voiture. Ce modèle est proposé en trois versions : CLK320 (215 chevaux), 500 (302 chevaux) et CLK55 AMG (362 chevaux). Cette dernière motorisation permet notamment d'abaisser le 0-100 km/h de 6,2 à 5,4 secondes.

Finalement, il faudrait prendre toute la place dévolue à ce texte pour énumérer seulement les nombreux équipements de série ou optionnels du nouveau cabriolet CLK.

Direction Palma de Majorque

C'est dans la charmante petite île de Palma de Majorque en Espagne que Le Guide de l'auto, représenté par Brigitte Duval, a fait connaissance avec la dernière mouture de la gamme CLK. Les 130 kilos supplémentaires de ce modèle par rapport au coupé ont été utilisés à bon escient, entre autres pour des matériaux isolants. Il en résulte un silence de roulement impressionnant rompu seulement par la stimulante sonorité du moteur. « La puissance s'entend », a écrit BD dans son carnet de notes. Celle-ci se contenterait toutefois de la CLK320, car la puissance de la 500 lui apparaît superflue. Il est évident que si vous recherchez un coupé sport, c'est une option intéressante et moins chère. En revanche, si vous voulez une voiture sport avec du nerf, la CLK500 est incontournable. Il faut savoir que le poids additionnel se ressent et que la 320 s'avère vraiment plus maniable. Le confort se trouve aussi une coche au-dessus. Il est vrai que le coffre est très logeable et les turbulences bien contrôlées. À condition toutefois de laisser en place le filet pare-vent au-dessus des places arrière. S'il faut en croire les propos de notre envoyée spéciale en Espagne, « il est difficile de trouver des défauts à ces deux voitures ».

Un toit sur la tête

Le coupé CLK existe aussi en trois versions avec les mêmes motorisations que le cabriolet décrit ci-haut.

Encore là, la 320 à moteur V6 de 3,2 litres est une voiture qui donnera beaucoup de plaisir à la majorité des acheteurs. Même si elle concède 87 chevaux à la 500, elle ne peine pas à la tâche pour autant et s'avère fort agréable à conduire tout en vous faisant épargner près de 15 000 $.

Essayé dans un environnement plus familier que les petites routes de Majorque, le coupé CLK500 a fait monter mon taux d'adrénaline au même rythme qu'une authentique voiture sport haute performance. Le V8 de 5 litres vous donne droit à une véritable explosion de puissance qui vous conduit de l'arrêt à 100 km/h en 5,7 secondes, un temps similaire à celui d'une Porsche 911. L'étalonnement du couple favorise les régimes moyens et cela se traduit par des reprises absolument époustouflantes lorsqu'on appuie sur l'accélérateur pour doubler un autre véhicule. En 4,7 secondes seulement, cette CLK500 bondit de 80 à 120 km/h avec une facilité déconcertante.

Malgré un roulis sévère en virage, la voiture cède rarement au dérapage et la tenue de route est amusante aussi bien avec l'ESP que sans. Tous ces exploits sont appuyés par un freinage puissant, facile à doser et qui stoppe la CLK pile en moins de 36 mètres. La direction aussi se laisse apprécier en se montrant moins légère à faible vitesse que celle de la S430 essayée la semaine précédente. Malgré leur largeur imposante, les Michelin Pilot Sport ne gênent pas trop le confort. L'absence de montants centraux ne semble pas avoir d'effets négatifs sur la solidité de la caisse. J'ignore ce qu'il en sera après 40 000 ou 50 000 km, mais la voiture d'essai pratiquement neuve était solide comme le roc de Gibraltar.

Les places arrière conviennent à des gens de ma taille (1,70 mètre), mais les plus grands chercheront de l'espace pour leurs jambes. Et le coffre peut recevoir les bagages de quatre personnes à condition qu'ils ne partent pas pour un voyage de quatre mois en Floride.

Mercedes a considérablement rajeuni ses intérieurs dans les récents modèles et dans le coupé CLK500, les sièges en cuir bicolore faisaient très bel effet. Le seul bémol au tableau de bord est l'utilisation outrancière d'aluminium martelé (sur la console, autour de la radio, du levier de vitesses et dans les portières). Cela enlève le côté élégant du cuir.

Ajoutons que certaines commandes placées à gauche du volant sont masquées et quasi invisibles. Mais il n'y a pas de quoi s'en faire pour ces broutilles. Dans l'ensemble, la gamme CLK est l'une des plus intéressantes chez Mercedes avec des voitures solides, jeunes, performantes et fort agréables à conduire. Et tout cela peut maintenant se faire avec un toit sur la tête ou cheveux au vent.

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