BMW Série 7, correction de tir

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

À peine trois ans après son arrivée sur le marché en 2002, la berline de grand luxe de BMW se fait « relooker », comme le disent nos collègues français, afin de corriger le tir suite à la pluie de critiques adressées au sujet de son design. Mais la transformation de la 7 n’est pas que purement esthétique et permet au constructeur bavarois de bonifier son offre à l’aube du lancement de la concurrente de Classe S chez Mercedes-Benz.

Chez BMW, on présente le nouveau look comme étant une mise au point, sans toutefois admettre que le style controversé de la Série 7 posait problème, en précisant que la berline de grand luxe a obtenu un succès important au cours de ses 38 mois de carrière permettant ainsi à BMW d’augmenter ses ventes de 8% dans ce créneau à l’échelle mondiale. Peu importe les raisons qui ont amené les stylistes de BMW à revoir la Série 7, le résultat de leur récent travail nous permet de consacrer ce nouveau design comme étant plus achevé dans la mesure où la voiture présente maintenant une allure plus sportive et musclée qui est également plus typique de la marque. Ainsi, le capot moteur est plus élevé d’un pouce à la base du pare-brise et l’angle de sa pente vers l’avant est plus prononcé. Aussi, les phares, les feux et les pare-chocs ont été redessinés, celui de l’arrière se courbant vers l’intérieur afin de laisser entrevoir les pneus pour donner une apparence plus athlétique à la voiture. C’est une question de détails, mais ce sont là des détails qui prennent toute leur importance. De plus, il suffit de stationner le nouveau modèle de la Série 7 à côté du modèle précédent pour constater la portée de l’impact visuel réalisé par la plus récente version. Du beau travail sur toute la ligne, et cette allure d’un athlète en complet à trois boutons est d’autant plus frappante lorsque la Série 7 est équipée en option du groupe sport comprenant des jantes en alliage de 20 pouces chaussées de pneus à profil bas, comme l’était notre voiture d’essai.

Pour le marché nord-américain, BMW continue de proposer deux motorisations, et si le V12 de 6,0 litres et ses 438 chevaux demeure inchangé, la cylindrée du V8 est maintenant portée à 4,8 litres et sa puissance à 367 chevaux, un gain de 10 pour cent par rapport au moteur de 4,4 litres qui équipait précédemment les 740i. Ce changement se reflète d’ailleurs dans la désignation technique du modèle aujourd’hui appelé 750i, et cette augmentation de puissance a pour but avoué de parer l’attaque de la nouvelle Classe S en provenance de Stuttgart. Sur la route, le dynamisme de la Série 7 ne se dément pas et se trouve rehaussé par les savantes calibrations du système Dynamic Drive qui ajuste les barres antiroulis de façon à permettre à la voiture d’attaquer les virages avec l’aplomb d’une voiture sport. Ce qui fait que cette berline de grand luxe s’impose comme la référence de la catégorie en ce qui a trait à la tenue de route. Conduire une Série 7 équipée du groupe sport, c’est un peu comme piloter son propre jet privé, les performances étant remarquables pour une voiture de ce gabarit et le confort demeurant exceptionnel comme en témoigne le silence qui règne à bord, même lorsque l’on roule à des vitesses largement supérieures à celles autorisées par la loi. En fait, cette voiture est tellement stable, agile, puissante, silencieuse et confortable qu’il est très facile de dépasser les limites permises sans même s’en apercevoir. Tout en sachant qu’il est possible de compter sur une puissance de freinage qui pourrait faire pâlir d’envie bien des voitures sport, particulièrement lorsque la voiture est chaussée des pneus surdimensionnés faisant partie du groupe sport proposé en option.

Sur notre voiture d’essai, le confort des passagers se trouvait rehaussé d’un cran par l’ajout du groupe d’options « Executive » et « Multimedia » comprenant, entre autres, des sièges chauffants à l’arrière, des rideaux pare-soleil, une suspension arrière pneumatique à ajustement automatique, une chaîne stéréo haute-fidélité LOGIC 7, de même qu’un écran télé pour la lecture de DVD.

Par ailleurs, les changements apportés à l’intérieur n’ont pas l’étendue de ceux donnés à la carrosserie, et se limitent essentiellement à l’adoption de nouvelles teintes pour les appliqués de bois ornant l’habitacle ainsi qu’au nouveau design du contrôleur du système i-Drive, désormais recouvert d’une touche de cuir. Et puisqu’il faut bien en parler, précisons que le système de télématique i-Drive a été revu et corrigé de façon à simplifier son utilisation, qui demeure toutefois complexe pour les non-initiés, malgré l’adoption de nouveaux codes de couleur pour les menus et les sous-menus des différentes fonctions. Cependant, une fois que l’on a fait ses devoirs, l’utilisation quotidienne du i-Drive permet de personnaliser la Série 7 à l’extrême, et accessoirement d’impressionner la galerie. En terminant, spécifions que le dossier de fiabilité de cette berline de grand luxe n’est pas sans tache, et que la plupart des bémols sont liés aux systèmes de contrôle électronique dont la voiture est littéralement truffée. Le bon côté de la chose, c’est que BMW a travaillé rapidement afin de corriger les problèmes affligeant les premières voitures de la génération précédente, mais tout n’est pas encore parfait puisque j’ai été en mesure de constater que le lecteur CD faisait parfois des siennes, en accélérant subitement sa lecture. Dans une voiture de ce prix, on ne s’attend à rien de moins que la perfection, et il est regrettable de voir que certaines ombres demeurent au tableau. Malgré cet impair, je dois avouer que j’ai été séduit par la nouvelle Série 7 pour l’excellence de son comportement routier, pour ses qualités dynamiques remarquables et par sa nouvelle présence qui commande le respect.

Feu vert

Puissance moteur remarquable
Tenue de route performante (groupe sport)
Freinage très puissant
Confort exemplaire
Prestige de la marque

Feu rouge

Système i-Drive toujours complexe
Coût des options
Fiabilité perfectible
Commandes peu intuitives

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