Chevrolet Cobalt et Pontiac Pursuit, bataille de petites berlines

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

La Chevrolet Cavalier a connu plus que sa part de succès, récoltant des ventes incroyables chaque année depuis son introduction. Pourtant, en matière de raffinement, de confort ou même de comportement routier, on était bien loin du compte et les petites berlines japonaises prenaient facilement les devants. La Cobalt qui a remplacé la Cavalier en cours d’année, vient maintenant livrer une chaude bataille sur le terrain. Surtout que non content des versions traditionnelles, GM a aussi lancé une version vitaminée portant le badge SS.

La Cobalt est tout ce qu’il y a de plus américaine. Son comportement, son design et sa finition ne mentent pas. Malgré tout, elle profite aussi de la mondialisation du plus grand fabricant du monde, car elle est conçue sur la base de l’architecture Delta, développée d’abord pour la très remarquée Opel Astra, puis utilisée sur la Saturn Ion.

Notons en passant que la Cobalt ne sera pas la seule à livrer combat, puisqu’une version Pontiac, baptisée Pursuit, est aussi sur le marché. Fait inusité, et qui démontre toute l’importance que GM accorde au marché canadien, la Pursuit ne sera vendue que chez nous, laissant le pays de l’oncle Sam à court de Pontiac.

Un petit air d’Europe

Ce modèle, même s’il est complètement différent de la Cavalier qu’il remplace, en reprend quand même quelques éléments de silhouette. On a cependant aminci un peu les lignes, et assoupli la ligne du petit véhicule, à la mode européenne.

Mais ce qui distingue réellement ces petites voitures de leurs prédécesseurs, et même de la concurrence il faut l’admettre, c’est l’aménagement particulièrement soigné de l’habitacle. On a installé des plaques d’acier laminées derrière le tableau de bord, ce qui procure une insonorisation inhabituelle pour une voiture de cette taille.

À l’intérieur même, des matériaux de bonne qualité, une finition bien complétée et une disposition agréable et esthétique permettent de conclure que la Cobalt profite probablement du plus bel aménagement pensé depuis longtemps par les gens de GM. Les mauvaises langues diront que la compétition n'était pas très féroce, mais tout de même…

On a poussé un petit peu loin le côté américain avec la Cobalt SS en installant des roues en alliage de 18 pouces et un ensemble aérodynamique qui confirment la vocation sportive de la voiture. Mais on a presque défiguré le tout avec un aileron arrière surdimensionné, probablement important pour le maintien au sol. Il vient toutefois gâcher une personnalité bien affirmée, tout en nuisant considérablement à la visibilité dans la vitre arrière.

Mécanique éprouvée

Les Cobalt sont animées de moteurs bien connus des amateurs de GM : des engins de la génération Ecotec qui équipaient déjà plusieurs modèles du fabricant. De base, tous les modèles LS et LT et toute la gamme Pursuit héritent du moteur de 2,2 litres capable de développer 145 chevaux à 5 600 tr/min et un couple de 155 lb-pi à 4000 tr/min, ce qui est largement suffisant en usage urbain normal, mais un peu mince pour un usage plus sportif.

Les véritables mordus se tourneront davantage vers la Cobalt SS Supercharged, qui abrite une arme secrète sous le capot. On y a logé un moteur suralimenté de deux litres, susceptible de déployer quelque 205 chevaux et 200 livres-pied de couple à 4 400 tours/minute, semblable à celui de la Ion Red Line.

On a aussi muni le modèle SS de ressorts plus fermes, de barres antiroulis plus épaisses, de freins à disque aux quatre roues et d’une direction à assistance variable électrique.

Côté transmission, on a eu recours , sur la SS, à la transmission manuelle Gertrag à 5 rapports courts, d’une grande précision et d’une douceur mécanique étonnante. Les autres versions ont droit à une manuelle cinq rapports ordinaire, ou à une automatique un peu lente.

En ligne droite, l’accélération est linéaire, mais pas aussi essoufflante qu’on aurait pu s’y attendre. Elle réalise le 0-100 en quelque 7,1 secondes, ce qui est bien mais sans plus. En revanche, en slalom la voiture tient la route avec assurance, n’offrant aucun roulis.

Mais même si elle n’est ni la plus rapide, ni la plus agressive de sa catégorie, la Cobalt SS a prouvé une chose : Chevrolet est encore capable de produire des véhicules à la personnalité sportive étonnante.

Quant aux modèles moins extrêmes, ils sont un pas très loin en avant de ce que GM avait à offrir. Un pas qui les mène maintenant, et pour de vrai, dans la cour des petites japonaises qui dominent depuis longtemps ce segment de marché.

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