Toyota RAV4, digne d'un conte

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

Sous ses airs angéliques de bonne petite entreprise qui participe à l’effort mondial de réduction des émissions nocives, Toyota cache souvent une main longue, maigre, velue aux ongles noirs et acérés... C’est sans doute cette main qui préside à la création de véhicules de plus en plus gros. Quoi qu’il en soit, lorsque Toyota a présenté son RAV4 de troisième génération, personne n’a été surpris de constater qu’il avait gagné en grosseur, en puissance, en convivialité et, bien entendu, en prix.

Mentionnons tout d’abord que le RAV4 se situe, dans l’échelle hiérarchique de Toyota, à la base des véhicules utilitaires. Plus compact que les Highlander, 4Runner, Sequoia et le caricatural FJ Cruiser, le RAV4 est aussi le plus abordable. Cependant, tout est une question de relativité. Voyons-y de plus près…

Le prince charmant

La plupart des gens n’ont d’yeux que pour les versions les plus huppées, peu importe le véhicule. Le Guide de l’auto, dans sa grande magnanimité, vous présente, en premier lieu, le très moderne V6 de 3,5 litres utilisé à toutes les sauces chez Toyota et Lexus. Les 270 chevaux du RAV4 ont de quoi réjouir le pied droit. Les accélérations et les reprises approchent celles de voitures sport tandis que la consommation étonne. En effet, nos tests ont démontré une moyenne de 11,1 litres aux cent kilomètres, ce qui est digne de mention. La transmission automatique à cinq rapports effectue un excellent boulot et semble toujours se trouver sur le bon rapport au moment désiré.

Le roturier

Lorsqu’un moteur V6 est proposé, la plupart des consommateurs oublient d’envisager le quatre cylindres. Snobisme, ignorance, désir ou besoin légitime de puissance ? Peu importe, ils manquent parfois une belle occasion ! Dans le cas du RAV4, le quatre cylindres 2,4 litres de 166 chevaux se fait plus ou moins discret. Discret, car ses performances s’avèrent nettement en retrait (le 0-100 km/h, par exemple, demande trois secondes de plus que le V6). Moins discret puisque la sonorité du moteur en plein travail devient plutôt envahissante. Mais c’est surtout à bas régime que la puissance fait le plus défaut. L’automatique à quatre rapports seulement gagnerait à posséder un rapport supplémentaire. Malgré la différence de puissance, la version quatre cylindres ne consomme qu’un litre de moins aux cent kilomètres.

Il ne faut cependant pas cracher sur ce dernier modèle pour autant. À moins d’avoir à remorquer jusqu’à 3 500 kilos, la capacité de 1 500 kilos du quatre cylindres est suffisante pour bien des gens. De plus, les cent kilos de moins du quatre cylindres le rendent plus maniable et plus agréable à conduire. Je sais que ce n’est pas très important, mais il se pourrait que les quatre mille dollars de moins qu’il commande ( 4 cyl. de base contre V6 de base) pèsent un peu dans la balance lors d’un achat, non ? Qu’il s’agisse du quatre cylindres ou du V6, le rouage intégral est de mise.

Polyvalence

Par contre, il faut noter que les versions six cylindres sont mieux nanties pour conduire hors route. En effet, pour obtenir le HAC (commande d’assistance de démarrage en pente) et le DAC (commande d’assistance en descente), il faut obligatoirement choisir le V6. Ces dispositifs contrôlent le couple ou les freins pour optimiser la montée ou la descente des côtes dont le coefficient de friction serait plus faible que la normale. Toutes les versions proposent, de série, la commande active du couple (non, il ne s’agit pas de faire une activité sociale pour faire plaisir à sa bien-aimée). Ce système verrouille le différentiel arrière. Avec l’aide de tous ces systèmes, le RAV4 ne peut prétendre au titre « Trail Rated » mais il peut rapidement semer un Honda CR-V dans un sentier boueux. Sur une chaussée sèche, 95% du couple est envoyé aux roues avant. Peu importe que le capot cache quatre ou six cylindres, le RAV4 n’a rien pour faire jouir l’amateur de conduite sportive. La tenue de route se situe dans la bonne moyenne de ce type de véhicules, mais le premier virage négocié un peu trop vite fera prendre conscience des limites du RAV4. Heureusement, le contrôle de stabilité, le régulateur de traction, les freins ABS, l’assistance au freinage et le répartiteur de force de freinage font tous partie de l’équipement de série.

L’habitacle du RAV4 s’avère esthétiquement très réussi. Le tableau de bord fait preuve d’ergonomie et celle-ci a été soignée. Par contre, je n’ai jamais trouvé les sièges de ce véhicule très confortables. Ceux d’en arrière sont assez durs mais ils ont la particularité de glisser longitudinalement sur environ 10", tandis que leur dossier s’incline passablement, ce qui facilite le roupillon. L’espace de chargement est assez grand et le seuil se trouve bas. Le RAV4 ne possède pas de hayon mais plutôt une porte dont les pentures sont à droite. Ce type de porte est plus désagréable à utiliser s’il y a, par exemple, une voiture stationnée derrière soi. Mais, plus important, la vitre ne s’ouvre pas indépendamment, ce qui s’avère problématique si vous désirez transporter quelque chose de vraiment long (2x4, planche à repasser, débat des chefs, etc.)

Toyota mise sur sa réputation en matière de fiabilité et sur une valeur de revente supérieure pour pouvoir offrir un RAV4 dont les prix sont plutôt salés. La compétition dans ce créneau est féroce et les propositions quelquefois alléchantes…

Feu vert

Rouage intégral sérieux, bonne capacité de remorquage,
ergonomie bien étudiée, fiabilité assurée,
confort de première classe

Feu rouge

Moteurs trop (V6) ou pas assez (4L) puissants,
version traction non disponible au Canada, prix intimidants,
antirouille appliqué au compte-gouttes, moteur quatre cylindres très juste

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