Nissan Quest, maturité

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

La Quest est réapparue sur notre marché en 2004 arborant une toute nouvelle présentation. Rappelons-nous qu’elle s’était éclipsée à la fin de 2001 dans un anonymat quasi gênant. Nissan nous avait toutefois rassurés en nous promettant un retour spectaculaire de la Quest pour 2004 et ce fut le cas. Tellement spectaculaire qu’on aurait juré voir le prototype lui-même amené directement au stade de production avec tout ses défauts. Depuis ce temps, chaque nouvelle année nous apporte les correctifs nécessaires afin de ramener sur le droit chemin la fourgonnette de Nissan.

Il aura donc fallu plus de 5 ans pour que Nissan « s’ajuste » et conçoive un produit de qualité, et ce n’est malheureusement toujours pas parfait. À l’instar des autres produits du constructeur japonais, on observe une prolifération de plastiques bas de gamme et une finition de moins en moins exemplaire... Toutefois, la fourgonnette est sans aucun doute une nette amélioration par rapport au modèle présenté en 2004. À commencer par l’insonorisation de l’habitacle qui propose maintenant un niveau très acceptable pour ce type de véhicule. Les bruits de châssis sont également disparus, à condition de ne pas se laisser tenter par l’option du toit panoramique qui semble manifestement affaiblir la structure.

Habitacle surprenant!

Monter à bord de la Quest est une expérience très envoûtante. On remarque tout d’abord la faible hauteur du plancher du véhicule qui facilite grandement l’accès. La grande ouverture des portes permet de libérer l’espace nécessaire, mais une fois assis derrière le volant et au moment de fermer la portière, on trouve que la poignée est bien loin... Une fois que nous sommes confortablement calés dans le siège, nos yeux se tournent immédiatement vers l’originale console centrale. Contrairement à la plupart des véhicules où les commandes de la console sont présentées à la verticale, celles de la Quest sont plutôt à l’horizontale. Telle disposition n’est pas nécessairement mauvaise, mais l’amalgame de commandes rend compliquée leur utilisation, d’autant plus que la console est un peu trop éloignée du conducteur. Autrement, les sièges sont très douillets et l’assise est moelleuse. Le dossier mériterait cependant un peu plus de soutien latéral car en virage serré (faut bien se faire un peu de plaisir des fois…), on valse allègrement de gauche à droite. Mentionnons également que sur notre véhicule d’essai, il était difficile de trouver une bonne position de conduite étant donné le manque d’ajustement du siège.

Côté pratique, la Quest offre un très généreux espace de chargement derrière la troisième banquette et l’emplacement permettant d’accueillir cette banquette y compte pour beaucoup. Évidemment, comme la Quest est la plus volumineuse des fourgonnettes, elle offre aux passagers beaucoup d’espace intérieur. On s’assoit donc très facilement sur les sièges médians et on n’y est pas à l’étroit. La troisième banquette propose également beaucoup d’espace, mais le confort n’est malheureusement pas des plus alléchant, le siège n’étant pas très enveloppant. Une fois la troisième banquette repliée dans le plancher et les sièges médians repliés sur eux-mêmes, le plancher de chargement est quasiment plat, les sièges médians étant plus haut de quelques centimètres. Sur notre véhicule d’essai, les portes latérales ainsi que le hayon arrière offraient l’assistance électrique, une option à priori inutile et coûteuse mais combien pratique lorsqu’on souffre de paresse chronique !

Bâti sur du solide

Est-ce que papa pourra assouvir son désir de « piloter » sportivement sa fourgonnette ? Eh bien oui, à condition évidemment de ne pas s’imaginer au volant d’une 350Z ! L’unique moteur, un V6, livre de bonnes prestations et s’avère très silencieux. C’est d’ailleurs ce même moteur qui a été déclaré par la revue Ward’s Automotive comme étant l’un des dix meilleurs au monde. Alors côté mécanique, rien à redire, d’autant plus que le châssis rigide permet à la Quest de ne pratiquement plus émettre aucun bruit de joints. Ces deux points, jumelés aux suspensions indépendantes à l’avant comme à l’arrière, produisent un véhicule surprenant en fait de tenue de route. Mentionnons cependant que la largeur du véhicule offre un net avantage par rapport à la concurrence et que le centre de gravité bas permet d’offrir une stabilité rarement rencontrée sur ce type de véhicule. L’impression de conduite est par le fait même très agréable, la direction est ferme et précise et le roulis s’avère minime en virage. Alors, bien que l’apparence affiche encore les traits d’une fourgonnette, le conducteur pourra au moins se consoler en s’imaginant au volant d’un véhicule un peu plus sportif.

La Quest perd cependant quelques plumes au niveau de la transmission. Bizarrement, alors que la plupart des véhicules chez Nissan bénéficient de la transmission CVT, la Quest utilise toujours la bonne vieille transmission automatique à 5 rapports. Est-elle trop fragile pour ce type de véhicule ? Il n’empêche que la transmission automatique accompli bien le travail, si ce n’est qu’à basse vitesse où les changements entre le premier et le deuxième rapport sont parfois saccadés. On notera également la piètre efficacité du régulateur de vitesse qui est très intrusif dans son fonctionnement, nous faisant bien remarquer l’utilisation des freins et le passage abusif des vitesses lorsque le moteur est davantage sollicité.

Très marginale, la Quest est néanmoins un bon véhicule. Toutefois, son prix, sa réputation entachée par ses problèmes de conception et ses dimensions titanesques en font une des fourgonnettes les moins attrayantes sur le marché...

Feu vert

Roulis minime, mécanique fiable,
espace de chargement volumineux,
seuil du plancher bas, visibilité sans reproche

Feu rouge

Transmission erratique,
régulateur de vitesse agaçant, finition déficiente,
dimensions gigantesques, prix élevés

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