Infiniti M35/M35X/M45, la meilleure Infiniti

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

Force est d’admettre que la division Infiniti de Nissan a connu une carrière en dents de scie en ce qui concerne ses berlines. Pendant des années, on a tenté de nous convaincre que la Q45 était ce qui se faisait de mieux sur la planète. Malheureusement pour Infiniti, les automobilistes n’ont pas été convaincus par les arguments du constructeur. L’arrivée des nouvelles M435 et M45, il y une couple d’années, a scellé le sort de la Q45 qui s’est éclipsée en faveur de cette berline qui a tous les atouts pour affronter une concurrence affûtée.

Toutefois, si d’emblée on avait un reproche à faire à celle-ci, c’est de ne pas posséder une silhouette qui la distingue au premier coup d’œil. À mon avis, elle ressemble de trop près à la G35. Mais il aurait été difficile de ne pas s’en inspirer compte tenu de la pluie d’éloges qui a été adressée à propos de la G35 pour son élégance et ses lignes réussies. Un peu plus d’imagination à ce chapitre n’aurait pas fait de tort pour la Classe M. Du moins, pour convaincre les gens d’effectuer un essai routier de cette berline. Par la suite, ses nombreuses qualités auraient été un plaidoyer éloquent en sa faveur. En passant, il se peut que ce modèle soit obligé de changer sa nomenclature suite à un procès intenté par BMW qui clame que l’utilisation de la lettre M lui appartient en raison de la commercialisation des M3, M5 et autres. Infiniti a porté le jugement en appel après le jugement initial en faveur du constructeur bavarois.

Joyeux trio

L’acheteur intéressé par la berline M a le choix entre deux moteurs et deux rouages d’entraînement. Bien entendu, la M35 est propulsée par l’incontournable moteur V6 de 3,5 litres qui est utilisé à toutes les sauces par Nissan. Je suis persuadé que certains acheteurs auraient souhaité que ce moteur soit exclusif à Infiniti au lieu de se retrouver également sous une forme ou une autre sur les Nissan Maxima ou Altima, mais il s’agit de l’un des meilleurs sinon le meilleur moteur V6 de l’industrie. Donnant au moins un argument en sa faveur dans le clan Infiniti puisque les G35 et M45 sont des propulsions, ce V6 est donc sérieusement modifié pour être monté longitudinalement. Il est associé à une boîte automatique à cinq rapports dont le fonctionnement est impeccable. Et son mode manumatique est rapide et précis. La M35X est dotée de la transmission intégrale ATESSA qui fait un travail honnête, mais qui est tout de même en retrait derrière les systèmes proposés par Audi et Acura, entre autres.

Les conducteurs plus sportifs choisiront d’emblée le moteur V8 de 4,5 litres d’une puissance de 325 chevaux toujours associé à une boîte manumatique à cinq rapports. Il permet des temps d’accélération plus  que rapides alors que le 0-100 km/h est franchi en six secondes et des poussières. Par contre, son poids plus élevé tend à faire sentir sa présence dans les virages serrés.

Électronique à gogo

Il suffit de s’assoir derrière le volant pour conclure que les commandes et les contrôles électroniques jouent un rôle primordial dans la conduite de cette voiture ou tout au moins dans la gestion de ses principales fonctions. Curieusement, les rares critiques que mérite cette berline portent sur ses systèmes électroniques de contrôle de traction, de stabilité latérale et même de traction intégrale. Ils ne sont pas mauvais en soi, mais sont quelque peu en recul par rapport aux meneurs de la catégorie à ces chapitres.

Revenons dans l’habitacle alors que nous sommes confrontés à un volant dont le pourtour du moyeu est garni de commandes audio et du régulateur de vitesse, tandis que les cadrans indicateurs électroluminescents sont bien à l’abri dans une nacelle en demi-lune. Au centre de la planche de bord, un écran LCD sert de centre de contrôle, affiche la carte de navigation ou d’écran pour la caméra de recul. Le tout commandé par un gros bouton ceinturé de plusieurs autres en relief servant à choisir les fonctions principales. Il faut ajouter que ce système est relativement simple à déchiffrer. Et bien entendu, la pendulette analogique dont Infiniti est si fier figure toujours dans le lot. Un détail en passant, les appliques en bois ressemblent davantage à du MacTac qu’à une authentique substance ligneuse...

Nous avons essayé une G35X qui s’est avérée intéressante sur plusieurs points. Il faut tout d’abord souligner l’équilibre général de cette voiture qui se révèle neutre en virage tandis que le rouage intégral intervient assez discrètement. Par contre, j’ai immédiatement désactivé l’indicateur de franchissement de lignes blanches, trop intrusif en conduite urbaine. Ce gadget est beaucoup plus utile sur les autoroutes. Autre irritant, la suspension arrière réagit parfois brutalement au passage de certains trous et bosses.

La M45 est plus rapide, mieux équipée et plus spectaculaire, mais la M45 Sport est à ne pas ignorer en raison de ses attributs esthétiques exclusifs et de ses roues de 19 pouces. C’est une suspension plus ferme qui permet de tirer avantage de toute cette cavalerie. Amenez une M45 Sport sur une route parsemée de courbes et vous aurez du plaisir. Du moins, si vous êtes friand de conduite sportive. Malheureusement, une différence de prix élevée entre ces deux voitures tend à refroidir les ardeurs... Bien assemblées, performantes, agréables à conduire, les berlines M35/M35X et M45 ne sont pas des intruses dans la catégorie des intermédiaires de luxe.

Feu vert

Plate-forme sophistiquée, moteur V8,
tenue de route saine, versions M35x/M45x,
finition supérieure

Feu rouge

Version Sport trop chère, essence Super,
détecteur de franchissement des lignes,
applique en bois bidon

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