Chrysler Pacifica, la familiale qui cache son jeu

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

Lorsque DaimlerChrysler a procédé au lancement de la Pacifica pour l’année modèle 2004, la haute direction de la marque faisait grand cas du fait que ce nouveau véhicule se démarquait complètement du lot puisqu’il était à ce point novateur qu’il ne pouvait être classé dans aucune catégorie existante. Ce n’était pas une minifourgonnette, ni un véhicule sport utilitaire ou encore une familiale, mais plutôt une fusion entre ces trois genres ; le sport tourer. Depuis ce temps, cette nouvelle désignation a également été utilisée pour deux véhicules récents en provenance de Mercedes-Benz, soit les nouvelles Classe R et B.

Dans l’appellation sports tourer, il y a le mot sport, mais cette notion est totalement absente dans le cas de la Pacifica, puisqu’elle est irréconciliable avec ce véhicule qui pèse plus de deux mille kilos, qui est animé par un moteur qui ne compte que 250 chevaux et dont la seule transmission disponible est une automatique désuète qui ne comprend que quatre rapports. Avec une ou deux personnes à bord, les performances en accélération sont acceptables, mais avec un plein contingent de passagers et de bagages, la Pacifica s’avère sous-motorisée et l’on trouve le temps long lorsqu’il est nécessaire d’accélérer rapidement pour s’engager dans le flot de la circulation en gagnant une autoroute. Le moteur a toutefois le mérite d’être relativement silencieux, sauf aux occasions où le conducteur doit lui demander un effort maximum comme dans le cas précité. Il faut également préciser que le choix de la traction intégrale augmente le poids du véhicule ce qui affecte inversement ses performances, mais cette option permet de rouler avec l’esprit tranquille pendant l’hiver québécois. Quant à la consommation de carburant, elle s’avère élevée, avec une moyenne de 13,5 litres aux 100 kilomètres, en raison du poids élevé du véhicule.

Pour ce qui est du comportement routier, la Pacifica se montre compétente, sûre et prévisible, principalement en raison du fait que ses suspensions sont bien adaptées à un véhicule de ce gabarit et de ce poids, ce qui fait que confort et silence de roulement sont au rendez-vous. La suspension arrière multibras est dérivée de celle qui équipait la génération précédente de la Mercedes-Benz de Classe E, et c’est là l’un des éléments qui assurent le bon comportement routier du véhicule. En fait, les seules occasions où le confort fait défaut se présentent lorsque l’on traverse des joints de dilatation ou que l’on roule sur des surfaces dégradées, alors que la suspension avant contrôle moins bien les imperfections de la chaussée et transmet plus de vibrations au travers du volant. Par ailleurs, la direction est très précise et cela ajoute au bon comportement routier de la Pacifica qui s’avère assez maniable pour un véhicule de cette taille et de ce poids.

Un examen attentif des dimensions de la Pacifica nous permet de constater qu’elle se situe exactement entre les versions courtes et allongées des minifourgonnettes de la marque pour ce qui est de sa longueur, alors que sa largeur est comparable à celle des Honda Pilot et Acura MDX. Le fait que la Pacifica soit moins haute qu’une minifourgonnette ou que la plupart des véhicules sport utilitaires signifie que l’accès à bord s’en trouve facilité, du moins pour les deux premières rangées de sièges, l’accès à la troisième rangée étant plus laborieux puisqu’elle nécessite le déplacement d’un des sièges de la deuxième rangée et que la Pacifica est dotée de portières traditionnelles plutôt que coulissantes. Quant à l’espace accordé aux passagers, précisons que la troisième rangée ne conviendra qu’à des enfants. Les adultes s’y sentiront à l’étroit étant donné que le dégagement est limité non seulement pour les jambes mais également pour la tête en raison de la ligne de toit du véhicule. Les sièges de la deuxième rangée sont toutefois très confortables et offrent un dégagement convenable pour des adultes.

L’habitacle fait montre d’une belle qualité de finition et le design de la planche de bord ne prête pas flanc à la critique, les principales commandes et indicateurs étant bien agencés, exception faite de l’écran témoin du système de navigation qui n’occupe pas une place dans la console centrale, comme c’est le cas sur à peu près pour tous les autres véhicules, mais qui est plutôt localisé au centre de l’indicateur de vitesse. Cet écran est donc plus petit et difficile à lire, en plus d’empêcher le passager de programmer le système de navigation.

Pour l’année modèle 2006, les changements apportés sont peu nombreux. Du nombre, on notera l’abandon du moteur V6 de 3,8 litres et 210 chevaux qui animait la version de base appelée Highline 5 passagers qui a été ajoutée au catalogue l’an dernier, tous les modèles faisant maintenant appel au V6 de 3,5 litres. De plus, les rétroviseurs latéraux ont été agrandis et la surface des glaces latérales avant a été légèrement augmentée. Aux États-Unis, le succès escompté ne s’est pas vraiment matérialisé, les ventes de la Pacifica étant affectées par celles des minifourgonnettes de la marque qui lui imposent une concurrence indirecte à l’interne, mais l’affluence engendrée chez les concessionnaires Chrysler par des voitures populaires comme la 300 ne semble avoir aucune incidence sur les ventes de la Pacifica. Tant et aussi longtemps qu’on la considère comme une minifourgonnette qui n’en a pas l’allure, on ne sera pas déçu, mais si on prend les concepteurs à la lettre avec leur appellation de sports tourer, on risque fort de l’être. À vous donc de décider dans quel camp vous vous situez.

Feu vert

Confort et silence de roulement
Style novateur
Bon comportement routier
Direction précise

Feu rouge

Véhicule sous-motorisé
Poids élevé
Transmission automatique à quatre rapports seulement
Consommation élevée
Prix corsés

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