Maybach 57/57 S/62/62 S, en perte de vitesse

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

Lancée en grandes pompes en 2002 par Mercedes-Benz, la marque Maybach devait s’imposer comme l’une des références dans la catégorie des voitures de très grand luxe en livrant une concurrence directe aux marques établies telles que Rolls-Royce et Bentley. Cinq ans plus tard, c’est un constat d’échec pour cette division du constructeur allemand Mercedes-Benz, les ventes de Maybach n’ayant jamais atteint les sommets envisagés.

Le marché des États-Unis représente le plus grand bassin d’acheteurs potentiels pour les voitures très luxueuses comme Maybach, Rolls-Royce et Bentley. Alors que Bentley réussit à vendre 3856 voitures chez nos voisins du Sud en 2006, la marque Maybach n’en a vendu que 146, soit 6 voitures de moins qu’en 2005 et 98 de moins qu’en 2004... Le constat est clair, Maybach, qui n’a jamais atteint son rythme de croisière, est déjà en perte de vitesse sur ce marché crucial.

Maybach ou Mercedes-Benz ?

Lorsque la voiture-concept Ocean Drive a été dévoilée au Salon de l’auto de Detroit en janvier 2007, ce cabriolet à quatre portes animé par un moteur V12 devait porter l’insigne Maybach, mais arborait plutôt l’étoile d’argent de Mercedes-Benz, la haute direction du constructeur allemand ayant changé d’idée quant à l’attribution de ce nouveau modèle à la dernière minute. Cet élément, conjugué aux ventes décevantes des modèles actuels de la marque, a donc servi de catalyseur pour la machine à rumeurs, certains observateurs allant même jusqu’à invoquer la possibilité que Maybach disparaisse du paysage automobile. Pourtant, c’est tout le contraire qui a été déclaré par la haute direction de Mercedes-Benz qui ne renonce pas  et qui annonce l’arrivée éventuelle de nouveaux modèles pour Maybach.

L’élément clé qui explique le manque de succès de la marque est le design de ses modèles qui sont perçus comme des versions allongées et plus luxueuses de la Classe S de Mercedes-Benz, et non pas comme des voitures uniques et distinctives. C’est pourquoi la relance passerait par de nouveaux modèles beaucoup plus typés pour ce qui est du design. Ainsi, le très grand succès obtenu par le coupé à quatre portes CLS de Mercedes-Benz pourrait inspirer les concepteurs de Maybach à développer un modèle semblable qui ferait un plus grand étalage de luxe. Aussi, Maybach pourrait hériter d’une version haut de gamme du sport-utilitaire GL. Une autre option serait celle de créer de nouvelles déclinaisons des modèles actuels sur commande spéciale. Bref, plusieurs projets semblent être à l’étude pour les années à venir, et ces nouveaux véhicules seraient tous animés par un moteur V12.

Les modèles actuels

Pour l’heure, Maybach poursuit sa route avec deux modèles à empattement normal, soit les 57 et 57S, le chiffre 57 faisant référence à la longueur de la voiture qui est de 5,73 m. Deux modèles à empattement allongé (et longs de 6,17 m) reçoivent l’appellation 62 et 62S. Dans les deux cas, la lettre S désigne les versions « Spezial » de ces berlines de grand luxe dont la vocation est plus sportive; ce qui paraît paradoxal lorsque l’on tient compte du fait que ces voitures pèsent plus de deux tonnes et demie… La différence majeure entre les modèles S et les modèles habituels est l’accroissement de la puissance du V12 biturbo qui est alors chiffrée à 612 chevaux et 738 livres-pied de couple, soit 62 chevaux de plus que le moteur des modèles courants. Ce tour de force sur le plan technique est l’œuvre de la division AMG, et chacun de ces moteurs est assemblé à la main par un seul technicien dont le nom est inscrit sur une plaque fixée au moteur lui-même. De plus, la 57 S possède des suspensions aux calibrations plus fermes, mais la 62 S conserve les suspensions choisies pour les modèles communs.

Ayant eu l’occasion de conduire une Maybach 57, je peux vous préciser que cette voiture rend essentiellement les mêmes sensations de conduite qu’une Mercedes-Benz de Classe S, avec plus de puissance mais un poids plus élevé. C’est donc une voiture au volant de laquelle on adopte immédiatement une conduite plus fluide, histoire d’en apprécier le grand confort, tout en sachant que l’on dispose d’une réserve de puissance immédiate sous le pied droit. S’installer à l’arrière et se faire conduire s’avère une expérience encore plus feutrée et décontractée, surtout si l’on est à bord d’une Maybach 62 ou 62 S équipées de sièges en cuir inclinables avec repose-pieds. Assis en tout confort, les passagers peuvent consulter un indicateur de vitesse situé au plafond, regarder des DVD ou même s’ouvrir une bouteille de champagne conservée dans le minifrigo. Au chapitre du confort, les Maybach livrent le grand jeu, mais il est toutefois dommage que le style des modèles actuels laisse la clientèle ciblée plutôt froide.

Feu vert

Performances surprenantes,
confort total (62S), exclusivité garantie,
possibilité de personnalisation à l'extrême

Feu rouge

Boîte automatique à 5 rapports,
silhouette quelconque,
prix élevés, agrément de conduite mitigé

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