Chevrolet Aveo/Pontiac Wave/Zuzuki Swift, vocations économiques

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

Ce trio de sous-compactes est sur le marché depuis quelques années maintenant et il a connu un succès initial assez impressionnant, surtout concernant les Chevrolet et Pontiac. Une concurrence sans cesse renouvelée lui a mené la vie dure, notamment pour les Honda Fit et Toyota Yaris. Malgré tout, ces voitures intéressent bien des acheteurs en raison de leur silhouette accrocheuse et de leurs prix de base qui sont parmi les plus compétitifs. Reste à savoir si elles sont les aubaines que l’on prétend. Et il ne faut pas oublier de souligner que l’Aveo et la Wave sont offertes en versions hatchback et berline, tandis que la Swift + se contente de la configuration hatchback seulement.

Moins que plus

Il me semble que la présence de Suzuki dans ce trio se justifie tout simplement par le fait que le constructeur nippon est partenaire de GM et qu’il se doit de participer à un nombre minimum de projets. Curieusement, chez Suzuki, les grands visionnaires du marketing ont décidé de différencier la Swift actuelle de l’ancienne en ajoutant le symbole +. Pourtant, lors de notre match comparatif de la catégorie réalisé dans Le Guide de l’auto 2007, ce modèle en offrait moins que tous les autres de sa catégorie. S’il est vrai que la silhouette est toujours attrayante, le reste est passablement minimaliste en passant par le moteur de 1,5 litre qui paraît constamment essoufflé, qui est rugueux et d’un rendement plus que modeste. Il me semble d’ailleurs que la puissance de ce moteur quatre cylindres varie pas mal d’une unité à l’autre... Il m’est apparu anémique dans la Suzuki et presque correct sous le capot de la Wave et de l’Aveo. Et même si vous ne maîtrisez pas l’art de passer les vitesses d’une boîte manuelle, mieux vaut vous exercer à le faire si vous avez porté votre choix sur la Suzuki, car les performances sont très moyennes avec la boîte automatique à quatre rapports. La transmission manuelle permet des performances plus élevées que l’automatique, mais la course de son levier n’est pas des plus précises.

Finalement, même si les véhicules produits par Suzuki sont généralement de très bonne qualité, les matériaux choisis pour l’habitacle m’ont paru moins satisfaisants que dans la Chevrolet et la Pontiac. Quant aux équipements de série de l’un par rapport aux autres, c’est presque pareil malgré quelques différences ici et là. Mais toutes sont dotées de sièges recouverts d’un tissu qui semble assez peu durable. Espérons qu’il ne s’agisse que d’une impression...

Cuisse ou poitrine ?

Pour résumer, ce trio est propulsé par le même moteur quatre cylindres 1,5 litre d’une puissance de 105 chevaux, qui donne l’impression d’en développer dix de moins... Il s’agit là de la principale faiblesse de ces petites coréennes qui ne sont pas à ignorer, surtout lorsqu’on tient compte du prix demandé pour la plupart de leurs concurrentes. Reste à savoir quel type de carrosserie vous intéresse. La silhouette de la berline est correcte et  anonyme. D’autre part, son coffre est plus généreux que celui du hatchback. Un élément à considérer si vous prévoyez accueillir souvent des occupants aux places arrière. Par contre, le hatchback s’avère intéressant quand la banquette arrière est repliée, sa capacité de chargement devient nettement supérieure. En revanche, lorsqu’on replie ladite banquette, on découvre avec stupéfaction que sa construction ne semble pas très solide...

Et même si la planche de bord est dépouillée, son design est réussi, car les stylistes ont fait appel à quelques éléments clés pour insuffler de la personnalité à l’ensemble. Et si je ne fais pas erreur, toutes ont été dessinées dans les studios d’Italdesign dont la réputation n’est plus à faire. En fait d’agrément de conduite, nous en avons pour notre argent. Mais puisqu’il s’agit de voitures à prix modeste, il ne faut pas non plus s’attendre à se retrouver au volant d’une Porsche ! Comme les pneumatiques sont de qualité moyenne, la tenue en virage est adéquate si l’on respecte les limites de vitesse affichées. En revanche, devenez plus agressif et les pneus émettent des crissements de protestation en plus de perdre leur adhérence... Et tout au long des quelques essais effectués au volant de l’une ou l’autre de ces voitures, j’ai toujours eu le sentiment que la mécanique était fragile. Entre parenthèse, un contributeur au Guide s'est procuré une Aveo pour sa conjointe et la fiabilité n’a pas été exemplaire.

Finalement, la Pontiac Wave berline possède un caractère et un comportement routier à part. Notre modèle d’essai était tout équipé et nous donnait l’impression d’être une grosse bagnole américaine qui aurait passé dans un appareil de rétrécissement. Avec un comportement routier privilégiant le confort, l’acheteur de voitures traditionnelles ne sera pas dépaysé. Et contrairement à ce que l’on serait porté à conclure, cette berline s’est défendue honorablement lors d’une section de route parsemée de courbes serrées, et notre Pontiac de papy s’en est tirée avec honneur. Somme toute, ces trois modèles ont des limites, mais, compte tenu de leur prix, ils sauront convaincre plusieurs acheteurs, et ce, malgré une consommation élevée pour leur cylindrée.

Feu vert

Prix compétitif, choix de carrosserie,
consommation parcimonieuse, citadine agile,
sièges avant confortables

Feu rouge

Fiabilité inégale, faible diffusion de la Swift+,
moteur manque de punch, direction engourdie,
ouverture de coffre (berline)

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