Cadillac DTS, Papymobile ?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

Voilà ! Je suis certain que le titre vous a fait sourire ou bondir selon que vous êtes un partisan de la marque, un concessionnaire ou un détracteur des Cadillac sous toutes leurs formes. Prenez note qu’il y a un point d’interrogation après ce titre. Il ne faut donc pas conclure tout de suite qu’il s’agit de la berline officielle des représentants de l’âge d’or ! Il serait pourtant facile de rejeter cette grosse berline du revers de la main puisqu’elle est la seule de cette marque à proposer une traction et que sa plate-forme est la plus ancienne de la famille Cadillac. Comme toute marque qui est en train de transformer son image et ses produits de façon spectaculaire, Cadillac doit en même temps tenir compte des goûts et des besoins de ses clients antérieurs. Et pas besoin de longuement parler de ces amateurs qui préfèrent les suspensions ultrasouples, les gros gabarits et le silence de roulement aux performances et à la tenue de route. C’est pourquoi la DTS cible la première catégorie d’acheteurs et la STS la seconde.

Anachronisme !

Il n’y a rien de coulé dans le béton dans le monde de l’automobile. Il y a moins d’une décennie, la plupart des constructeurs nord-américains ne juraient que par les tractions et les moteurs transversaux. Puis, au fil des années, ces mêmes personnes ont révisé leur tir et développé une nouvelle génération de modèles à propulsion, davantage en mesure de satisfaire l’acheteur de voiture de luxe. Si la DTS demeure la seule à proposer le tout à l’avant chez cette marque, c’est que les ingénieurs ont coupé au plus court en faisant appel à la plate-forme de la défunte DeVille pour développer la DTS. Cela leur a permis de concevoir un nouveau produit rapidement tout en respectant un budget assez serré. Ce faisant, on assurait l’acheteur potentiel d’une fiabilité rassurante puisque tous les organes mécaniques sont dérivés de la DeVille, une voiture qui avait sa part de qualités et une mécanique éprouvée.

Ce qui explique que le moteur V6 de 4,6 litres ne produise que 295 chevaux tandis que son équivalent placé longitudinalement dans la STS en produit 320. De plus, alors que cette dernière propose une boîte de vitesses automatique à six rapports, celle de la DTS en possède deux de moins. Cela ne signifie pas que la DTS soit une voiture rétro, elle est différente et cible une clientèle qui privilégie la fiabilité avant les performances. D’ailleurs, à ce chapitre, le Consumer Reports attribue la mention « Recommandée » à la DTS mais dresse un bilan moins reluisant de la fiabilité de la seconde. Notre « papymobile » est également différente des autres Cadillac en raison de sa silhouette moins anguleuse et plus conservatrice. En outre, la grille de calandre est à rectangles superposés et les feux arrière sont plus étroits. Bref, elle est un compromis mécanique et visuel entre le passé et le futur.

Ambivalente

L’habitacle est de même inspiration que la carrosserie en conservant une présentation relativement moderne. Cette auto sera toutefois en mesure de plaire aux personnes à la recherche d’une certaine similitude avec l’ancien modèle puisqu’il semble évident que cette grosse traction a été concoctée pour garder les clients plus conservateurs. Comme c’est le cas depuis plusieurs années, la qualité de la finition est impeccable, bien que je doive encore déplorer la dureté des plastiques de la planche de bord. D’autre part, l’habitabilité est excellente tout comme l’espace réservé aux occupants des places arrière.

Les sièges sont confortables si vous ne recherchez pas un support latéral supérieur à la moyenne. Mais je suis certain que la majorité des propriétaires de DTS doivent avoir de la difficulté à trouver une bonne position de conduite puisque le volant n’est réglable qu’en hauteur. Par contre, les sièges avant peuvent être chauffants et climatisés si on coche le bon groupe d’options. Soulignons au passage que plusieurs modifications à l’équipement de série et aux options ont été effectuées pour 2008. S’il est différent, cet équipement est toujours aussi complet.

Le comportement routier de la DTS est quelque peu contradictoire. On sent que la plate-forme est capable de performances relevées, mais les ingénieurs ont calibré la suspension pour un type de conduite plus tranquille. La voiture tient bien la route, mais le roulis de caisse est plus important que sur une STS par exemple lorsqu’on pousse dans les virages serrés. Le comportement général est tout de même bon, mais il faut se méfier d’un effet de couple important en accélération, à fond la caisse. Et si la boîte automatique gagnerait à nous offrir deux rapports de plus, elle est cependant efficace et d’une fiabilité exemplaire. Somme toute, cette Cadillac semble davantage conçue pour répondre aux besoins d’une clientèle américaine friande de grosses barques, bien qu’elle comblera un propriétaire québécois à la recherche de luxe, de fiabilité et du prestige de cette marque, toujours présent dans l’esprit de beaucoup de personnes. Bien que la voiture connaisse peu de changements pour 2008, il faut souligner qu’elle a maintenant un système visant à prévenir le conducteur s’il chevauche la ligne blanche en plus d’avertir le pilote de la présence d’un véhicule dans l’angle mort. En plus, les roues en alliage ont été modifiées.

Feu vert

Excellente plate-forme, moteur puissant,
finition en progrès, habitacle spacieux,
tenue de route

Feu rouge

Effet de couple, transmission quatre rapports, sièges trop plats,
traction, dimensions encombrantes

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