Dodge Charger, pas pire ! pas pire !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

Plusieurs constructeurs l’ont appris à leurs dépens. Les modèles qui ont connu des heures de gloire dans les années soixante ne subissent pas nécessairement le même sort lorsqu’ils sont commercialisés à nouveau quelques décennies plus tard. Des modèles légendaires ont sombré dans l’anonymat après un retour raté. Dodge joue donc gros en lançant le Charger encore une fois, après une interruption de plus de vingt ans.

Il faut toutefois mentionner que les décideurs ont pris des mesures pour que ce renouveau soit couronné de succès. Ils ne se sont pas fiés exclusivement au nom du modèle, mais se sont concentrés à la réalisation d’une voiture capable de convaincre les acheteurs du 21e siècle. Et la première décision prise a été de remplacer le type de carrosserie. Si le Charger original était un coupé, sa réincarnation est devenue une berline. Cet ajout de deux portières n’est pas le fruit du hasard. De nos jours, les coupés n’ont pas la cote et il aurait été suicidaire de nous le présenter sous sa forme originale. Il est possible que le demi-échec de la Chevrolet Monte Carlo ait servi de leçon, mais ce ne sont pas les gens de chez Dodge qui vont nous l’avouer.

Par ailleurs, les stylistes ont retenu quelques éléments clés de la version originale, notamment une partie avant allongée et un arrière tronqué. De plus, les rondeurs des parois latérales ont été retenues. Et pour assurer une filiation visuelle avec la première génération, la ceinture de caisse s’estompe vers le haut de façon passablement marquée. Par contre, il est relativement facile de s’installer à l’arrière et, une fois assis, l’espace pour les jambes ne fait pas défaut. Le résultat final est très intéressant. La silhouette n’est ni rétro, ni moderne et je dois avouer que Ralph Gilles et ses designers ont signé une voiture qui ne laissera personne indifférent. Et le plus captivant dans tout cela, c’est que le Charger n’est ni une réplique d’une européenne et encore moins d’une nippone.

Quatre moteurs !

Si vous lisez les publications en provenance des États-Unis et découvrez que le Charger n’est livré qu’avec deux moteurs, ne sautez pas aux conclusions en lisant dans cet ouvrage qu’il y a trois moteurs au catalogue. Il ne s’agit pas d’une erreur de notre part, mais c’est la décision de la division Dodge de distribuer sur notre marché une version équipée du moteur V6 de 2,7 litres en plus du V6 de 3,5 litres et du moteur V8 HEMI de 5,7 litres.

Ce moteur V6 de 2,7 litres ne produit que 190 chevaux et il est couplé à une boîte automatique à quatre rapports. De plus, son équipement est un peu moins complet. Bref, sa présence sur notre marché ne semble justifiée que pour les parcs automobiles. C’est en partie vrai, mais il ne faut pas non plus l’ignorer. Vendue pour moins de 30 000 $, cette version est également intéressante en raison de sa frugalité.

Cependant, il est certain que plus de 60% des modèles vendus seront équipés du moteur V6 de 3,5 litres, dont les 250 chevaux assurent de bonnes accélérations et une consommation de carburant tout de même raisonnable. De plus, sa boîte automatique à cinq rapports permet de tirer de bonnes performances de ce moteur V6. Et pour les amateurs d’accélérations plus musclées, il y a bien entendu la possibilité de commander votre Charger avec le moteur V8 HEMI 5,7 litres de 340 chevaux. Toute cette cavalerie vous permet de réaliser le 0-100 km/h en 6,2 secondes. Et il est intéressant de souligner que ce moteur est doté d’un dispositif de cylindrée variable qui fait automatiquement passer la cylindrée de 5,7 litres à 2,85 litres en désactivant quatre cylindres lorsque le moteur n’est pas en charge. Il en résulte une diminution de la consommation de carburant d’environ 12% en moyenne.

Il existe également une version à haut rendement de ce moteur alors que dix chevaux supplémentaires viennent en renforts sur les modèles R/T et Daytona R/T. Enfin, le modèle SRT8 est propulsé par un tonitruant moteur V8 HEMI de 6,1 litres d’une puissance de 425 chevaux. Soulignons que cette version sera commercialisée au début de 2006.

Bel équilibre

Avec sa suspension avant à bras asymétriques, sa suspension arrière indépendante à liens multiples et une répartition de poids de 50/50, cette propulsion impressionne. Ce qui signifie que cette voiture assure une tenue de route équilibrée aussi bien sur la route que sur la piste. Dans les virages serrés, la voiture est très neutre, juste avec un soupçon de sous-virage. Et si le fait de conduire une voiture dont les roues motrices sont à l’arrière et non à l’avant vous inquiète, vous serez rassurés de savoir que le système antipatinage est bien dosé. Par contre, pour l’instant, il est impossible de commander un Charger à transmission intégrale.

Finalement, les modèles R/T et Daytona R/T possèdent une suspension plus ferme et des pneus trois saisons, ce qui limite quelque peu le confort. En revanche, la tenue de route et le freinage sont à la hauteur de nos attentes.

Cette nouvelle Dodge a donc tout pour séduire l’amateur de belles et puissantes américaines, tandis que le SRT8 fait revivre les muscle cars des années soixante.

Feu vert

Silhouette réussie
Finition sérieuse
Choix de moteur
Tenue de route saine
Équipement complet

Feu rouge

Consommation élevée (SRT8)
Dimensions encombrantes
Écran de navigation petit
Visibilité arrière moyenne

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