Infiniti QX56 2011: sans scrupule

Points forts
  • Assez vaste... pour 56 personnes?
  • Conduite plus "luxuriante"
  • Motorisation puissante et moderne
  • Habitacle de grand luxe
  • Technologie très intuitive (pour la plupart)
Points faibles
  • Surprise: 3e banquette à l'étroit
  • En "off-road"? Vous voulez rire...
  • Ça prend presque un escabeau pour grimper à bord
Évaluation complète

Le chiffre ‘56’, dans la désignation du QX de 2e génération d’Infiniti… servirait-il à indiquer le nombre de passagers qui peuvent monter à bord?

Bon, bon, vous dites qu’on exagère pas mal en laissant supposer qu’une cinquantaine de personnes peut tenir dans le gigantesque Infiniti QX56. Quoique… pensez-y un instant : un peu sur le long, un peu sur le large, un peu à l’horizontale… Reste qu’il est géant, cet utilitaire pleine grandeur. Et pour sa 2e génération (et nous qui croyions qu’Infiniti Canada allait ‘tirer la plogue’ après une 1ère génération qui n’a trouvé que 1623 preneurs au pays en six ans…), il se fait encore plus monstre. En effet, il s’étire de 36mm supplémentaires en longueur, à près de 5,3 mètres. Seul le Lincoln Navigator se montre plus éléphantesque – mais pas en largeur, puisque le QX le supplante de trois centimètres (à 2030mm, c’est plus de deux mètres de large, ça!).

Sur la route, l’utilitaire d’Infiniti prend tellement la pole, côté dimensions, qu’il fait paraître comme des nains les pourtant très respectables Jeep Grand Cherokee, Ford Explorer ou encore le cousin de la fesse gauche, le Nissan Pathfinder…

Parce qu’il était jusqu’à présent assemblé sur la plateforme des Armada/Titan, le QX proclamait une tenue routière ‘à la truck’. Mais c’est fini, ce temps-là : l’utilitaire adopte désormais un comportement plus civilisé, voire domestiqué, merci à l’architecture inspirée du Nissan Patrol (un concurrent du Toyota Land Cruiser sur les marchés internationaux).Résultat : le rigide châssis se traduit par une expérience de conduite qui tient davantage de la marque de luxe à laquelle on est en droit de s’attendre. Et c’est pourquoi ceux qui se magasinent un presque-autobus destiné à transporter en tout confort la grande maisonnée ne seront pas déçus : la suspension (à double triangulation tant à l’avant qu’à l’arrière) fait porter tout ce beau monde comme sur un nuage velouté.

Vous vous en doutez, cependant : nous, les journalistes automobiles, aurions voulu un peu plus de fermeté dans les éléments suspenseurs, ne serait-ce que pour aborder les méandres de la route avec plus d’assurance. À la limite, on aurait aussi pris un sélecteur de modes confo/sport pour raffermir tout ça. Au lieu de quoi, il faut se souvenir qu’on pilote quelque chose qui a tendance à s’écraser en virage.

Certes, notre version était équipée du système de contrôle hydraulique du mouvement de châssis, une première pour Infiniti. En gros, ce dispositif utilise des cylindres hydrauliques reliés aux amortisseurs afin de permettre, en manœuvres, le transfert d’un liquide de gauche à droite. Le but visé est de réduire l’inclinaison de la carrosserie mais honnêtement, le roulis n’était pas suffisamment annihilé pour que l’on crie au miracle.

400 chevaux sous le capot

Mais miracle il y a, sous le capot du moins, avec ce nouveau V8 de 5,6 litres de Nissan/Infiniti à injection directe et technologie VVEL (distribution à levée et durée d’ouverture variables). Ce moteur hautement moderne est jumelé à la nouvelle transmission automatique sept rapports qui offre évidemment le mode manuel – sauf que la boîte se passe tellement en toute transparence qu’on ne sent jamais le besoin de se mêler de sa course.

Cette motorisation, que partage la nouvelle grande berline M56, est d’une telle puissance qu’elle ne peine même pas à ébranler les presque 2700 kilos de masse du véhicule. Les 400 chevaux et 413 lbs-pi développés ici le sont dans une belle suavité et les reprises ne sont vraiment pas piquées des vers. Même qu’il est surprenant, en dépassement sur l’autoroute, de trouver encore de la vigueur sous le pied droit.

La capacité de remorquage est parmi les plus élevées de la catégorie, avec 8500 livres. Notez toutefois que c’est 400 livres de moins qu’à la première génération.
La roulette qui permet la sélection d’un mode quatre roues motrices nous a donné envie de tester le QX dans des conditions non routières. Une courte aventure hors-route nous a néanmoins prouvé une chose : même s’il avait été aussi dégourdi qu’un Jeep ou un Land Rover (ce qu’il n’est sans doute pas), le QX n’est pas fait pour les petits sentiers. Il est nettement trop long et trop large pour la brousse québécoise et sa suspension souffre d’un trop grand débattement pour efficacement transiger les cahots. D’ailleurs, aucune plaque ne vient protéger les organes vitaux.

Et l’appétit en carburant, dans tout ça? Certes, on serait fou de s’attendre à la consommation d’un véhicule hybride, mais nous avons quand même été heureux de notre moyenne de 13,6 litres lors d’une longue escapade à 120km/h. Sur les petites routes campagnardes et en ville, ça se corse un brin, mais c’était évidemment prévu.

C’est en-dedans que ça se passe

Là où le QX gagne ses plus beaux galons, c’est au niveau de son habitacle. Le coup d’œil est celui d’un grand luxe avec des matériaux de qualité (on aime ces boiseries chaudes), un assemblage soigné au poil, ainsi que des sièges avant aussi larges que confortables, et de surcroît ajustables en toutes les positions.Aussi, on encense ce volant inclinable et télescopique à ajustement électrique (et chauffant!), de même que la facilité et la fonctionnalité avec laquelle les banquettes se rabattent.

Les places en 2e rangée offrent un excellent dégagement tête-jambes, mais on peut opter pour encore plus de confort avec des sièges capitaine – ce qui retranche toutefois la 8e place à bord. Les adultes à la banquette du fond trouveront les places étriquées – ce qui est quand même décevant, de la part d’un si grand véhicule. On se serait attendu à de l’espace « limousine » pour à peu près tout le monde…

Le cargo est d’une grande générosité, on s’en doute, mais le seuil de chargement est élevé. Cette haute garde au sol (234mm) et ce capot qui arrive à hauteur moyenne d’épaules plaisent peut-être à ceux qui veulent « commander » la route, mais reste que de monter à bord du véhicule tient de l’acrobatie. D’autant qu’il faut s’agripper à une poignée mal disposée – un peu plus et il faudra faire appel au légendaire escabeau…

« Full load »

À 73 000$ en prix de base, voire 81 000$ si l’on opte pour l’ensemble Technologie, le QX est évidemment « full load ». On aime que soient de série le démarrage à bouton-poussoir, les phares au xénon, le hayon électrique et le système quatre roues motrices. Un bémol, cependant : Nissan/Infiniti a bien été le précurseur des toits panoramiques avec son « Sky View » dans la Quest, n’est-ce pas? Eh bien, pourquoi ne pas gratifier le plafond du QX de plusieurs de ces panneaux de verre, ouvrants ou pas? Dommage que ça ne soit pas le cas…

Le véhicule brille par contre d’un lot de belles technologies, de série ou pas. On aime que le régulateur de vitesse intelligent s’ajuste à toutes les gammes de vitesse, même dans les bouchons de circulation, une chose dont ne peuvent se vanter tous les dispositifs du genre.
Aussi, l’avertisseur d’angles morts signale les problèmes d’un très discret mais très efficace voyant, qui s’illumine sous les rétroviseurs. Et on tombe littéralement en amour avec le « Around View » qui projette à l’écran de bord les images environnantes, comme si elles étaient vues du haut des airs.

Bip-bip!

Le seul gizmo de sécurité qui dérange encore et encore est cette alerte de changement de voie qui fait résonner dans l’habitacle un signal sonore chaque fois qu’on franchit la ligne sans actionner le clignotant. Et laissez-nous vous dire qu’à la largeur de véhicule que l’on pilote, on les franchit souvent, ces lignes... Le concert de « bip-bip » devient rapidement insupportable, mais on peut heureusement et aisément désactiver le dispositif. Autrement, soulignons l’intuitivité et la facilité d’apprivoisement de tous ces systèmes d’aide à la conduite – Nissan/Infiniti a vraiment fait du bon boulot à ce sujet.

Un dernier point, esthétique celui-là : le QX délaisse définitivement le style « carré » et sans émotion pour adopter un design plus contemporain, plus en rondeurs et qui se démarque nettement du cousin le Nissan Armada. Les phares avant en sourcil donnent un air plus moderne là où, auparavant, des luminaires carrés n’accordaient aucune personnalité. Et avec des surfaces vitrées plus minces, la silhouette arbore une élégance qui, jusqu’à présent, lui faisait défaut. Peut-être… peut-être que pour cette 2e génération, on trouvera davantage que 1623 acheteurs!?

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