Mazda RX-8 2010, pas facile d’être un coupé sport

Points forts
  • Comportement routier sportif
  • Agrément de conduite relevé
  • Ligne toujours réussie
  • Aspect pratique supérieur
Points faibles
  • Appétit de carburant gargantuesque
  • Puissance modeste (automatique)
  • Manque de couple
Évaluation complète

Le créneau des coupés sport demeure un segment ou la passion prime bien souvent sur la logique, surtout si l’on considère leur aspect moins pratique et les primes d’assurances bien souvent salées. C’est aussi un segment très difficile pour les constructeurs puisque la nouveauté prime et que la lune de miel est très souvent de courte durée. Les constructeurs doivent donc investir beaucoup d’argent afin de maintenir l’intérêt envers leurs produits et ainsi conserver leur part de marché. Cependant, les coupés sport ne sont pas les plus prisés et leur volume de vente n’étant pas le plus élevé, plusieurs constructeurs ont simplement décidé de jeter la serviette au cours des dernières années. Voilà pourquoi il n’en reste que très peu sur le marché.

Mazda persiste

Heureusement il y a encore  des constructeurs qui continuent de proposer des coupés sport intéressants et Mazda demeure présent dans ce créneau avec sa RX-8. Certes l’âge vénérable de cette génération n’aide pas à ses ventes mais, malgré tout, la Mazda RX-8 continue de séduire, notamment en raison de son style toujours au goût du jour. Son moteur rotatif unique se veut aussi un élément permettant à la RX-8 d’attirer quelques acheteurs en quête d’une voiture hors du commun.

Mazda demeure l’unique constructeur à proposer une voiture équipée d'un moteur rotatif, ce dernier baptisé RENESIS. Contrairement au moteur classique, qui utilise des pistons dans un mouvement linéaire, le moteur rotatif utilise plutôt un piston triangulaire qui, par un mouvement circulaire, entraîne directement le vilebrequin. Positionné au centre du véhicule, ce moteur possède plusieurs avantages, notamment un poids moindre et une consommation censée être réduite, on dit bien censé réduite car dans les faits, c’est loin d’être le cas. Il faudra vous habituer à visiter fréquemment la station-service, non seulement pour y faire le plein d'essence, du super s.v.p., mais aussi pour vérifier le niveau d'huile. Sous haute révolution, le moteur à tendance à consommer également de l’huile, élément constaté lors de notre essai routier.

À l’extérieur, la RX-8 offre des lignes sportives qui demeurent toujours réussies malgré l’âge de cette génération. Ce design est inspiré par  la présence du moteur rotatif dont la configuration du rotor inspire plusieurs éléments intérieurs et extérieurs du véhicule. Tout y est pour souligner la sportivité de cette voiture, avant agressif, ligne de toit plongeante et jantes stylisées de bonnes dimensions, sur lesquelles sont montés des pneus de performance. La version R3 pousse d’un cran la sportivité de la RX-8 avec ses jantes de 19 pouces au design exclusif.

À l’intérieur, on apprécie l’espace disponible, élément apporté par les dimensions réduites de son moteur. La RX-8 se distingue des autres coupés sports grâce à son aspect plus pratique, élément apporté principalement en raison de ses deux demi-portières s'ouvrant à contresens et permettant l'accès à deux places arrière. Voilà qui apporte un élément très intéressant qui élimine un des principaux reproches fait aux voitures sport, leur aspect non pratique.

Du reste, l'habitacle est doté d'une finition exemplaire alors que le tableau de bord profite d'une bonne ergonomie. Tout est accessible et simple à comprendre. Facile d'accès, les deux places arrière pourront même accommoder des adultes, particulièrement si les passagers avant ne sont pas trop grands. Cependant, assis en arrière, ils pourront se plaindre, surtout les enfants, d'une visibilité réduite, notamment en raison de la hauteur des sièges avant et de la ceinture de caisse. Notre modèle d’essai, une version R3, se distinguait par son habitacle plus sport incluant des sièges Recaro, une garniture des portes en tissu ainsi que des éléments gainés de cuir et arborant des surpiqures rouges.

Sur la route

Lorsqu'on prend le volant de la RX-8, on s'aperçoit rapidement que le moteur rotatif de 1,3 litre doit tourner à des régimes élevés avant de livrer sa puissance. C'est vrai pendant les accélérations, mais c'est aussi vrai lors des manœuvres de dépassement. En version manuelle, il vous faudra jouer du levier pour exploiter toute la puissance disponible, ce qui ne plaira pas à tous. De plus, le tout s'accompagne d'une sonorité distincte du moteur. À l'opposé, la boîte automatique à six rapports vous évitera ces désagréments, mais elle ampute également de la puissance puisque le moteur passe à 212 chevaux, comparativement à 232 chevaux quand il est couplé à la boîte manuelle.

En conduite plus sportive, on découvre une voiture bien équilibrée dont la direction nous permet de la diriger du bout des doigts. À peine sous-vireuse, la RX-8 colle à la route et vous donne l'impression d'être au volant d'une voiture de course. Ce comportement est notamment apporté par le poids et la taille réduite du moteur, mais aussi par une répartition de poids idéale, c'est-à-dire 50/50. Ajoutez une suspension bien calibrée, utilisant des amortisseurs Bilstein et vous obtenez un coupé sport qui colle à la route. Cependant, les longs trajets se sont avérés un peu plus punitifs à bord de la RX-8 R3, en raison de ses sièges Recaro moins confortable.

Bref, la RX-8 souffre du même syndrome que les autres coupés sport plus vieillissants, soit un désintéressement de la clientèle, toujours à la recherche de la dernière nouveauté.  Pour ceux qui aimeraient succomber à la tentation, il demeure certainement quelques exemplaires invendus de millésimes précédents qui traînent dans les cours des concessionnaires et dont les prix  pourraient bien être fort  alléchants.

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