Nissan Maxima, difficile à cerner

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

Il fut un temps où la Maxima représentait le summum de la marque nipponne. Le mot Maxima était d’ailleurs très bien choisi afin de mettre en valeur le caractère luxueux de la voiture et sa technologie de pointe. Les tout derniers gadgets de Nissan faisaient évidemment partie de la liste des caractéristiques de série, alors que la motorisation de la Maxima était un objet de désir. On peut même affirmer, sans se tromper, qu’à une certaine époque, la Maxima était pour Nissan un vrai véhicule amiral.

Malheureusement pour Nissan, les temps ont bien changé et ce qui s’avérait jadis un véhicule d’exception est aujourd’hui une voiture qui se fond allègrement dans la masse. D’ailleurs, au sein même du constructeur, deux voitures affichant des silhouettes similaires semblent éclipser la Maxima. Outre la nouvelle Altima qui attire par son prix et ses dimensions non loin de sa grande sœur, l’Infiniti G35 se révèle une trouble-fête en offrant luxe et fiabilité à toute épreuve. Or, les acheteurs quelque peu exigeants qui désirent prestige et luxe opteront assurément pour la G35, alors que ceux pour qui le prix importe d’avantage se tourneront évidemment vers l’Altima qui possède le même moteur V6 mais qui arbore une gueule résolument plus jeune et sportive.

Sobre et épuré

Le plus grand défaut de la Maxima ? Sa présentation extérieure. Ce n’est évidemment pas horrible mais il manque un « je-ne-sais-quoi » qui attire l’œil et qui nous fait désirer la voiture. On a bien essayé l’an dernier de lui refaire une petite beauté et cette année de lui apporter quelques retouches, il n’en reste pas moins que l’effet escompté ne s’est pas fait ressentir sur les ventes. En fait, il lui manque un style distinctif qui la démarquerait de la concurrence, surtout pour la partie avant dont l’identité ne semble pas encore avoir été trouvée jusqu’à présent après plusieurs changements. Malgré tout, l’ensemble – avec des roues en alliage de 18 pouces, des bas de caisse profilés et deux sorties d’échappement à doubles embouts – est agréable à l’œil. En fait de design, on a vu pire ! À l’intérieur, les concepteurs auront privilégié la simplicité avec un tableau de bord épuré mariant le noir et les appliqués d’aluminium brossé. Les trois gros cadrans sont toujours présents alors que la console centrale affiche une présentation ergonomique et de nombreux boutons, un peu trop à notre goût d’ailleurs. L’écran du système de navigation est bien positionné et de bonnes dimensions permettent même de contrôler le système audio et la ventilation. On notera toutefois la présence de matériaux très plastiques côtoyant des textures plus riches et nobles : l’effet est contrastant, car certains sont durs et glissants et d’autres sont plutôt caoutchouteux et mous... Nous ne sommes que de simples chroniqueurs automobiles, mais espérons que les designers savaient ce qu’ils faisaient ! Une fois assis derrière le volant, on remarquera la position de conduite un peu élevée et la visibilité arrière limitée par l’étroitesse de la lunette et des appuie-têtes. Les sièges sont très confortables et ceux d’en arrière sont assez inclinés pour faire une petite sieste en se rendant au travail, si on a un chauffeur bien entendu !

Mécanique dynamique

Il ne faudrait pas passer sous silence le point fort de la Maxima, sa mécanique. Encensé à maintes reprises, le moteur V6 de 3,5 litres fait encore des merveilles pour Nissan et est maintenant utilisé sur de nombreux modèles. Il offre des prestations époustouflantes, permettant à la Maxima de réaliser des accélérations frôlant les 7 secondes et des reprises tout aussi exceptionnelles pour une berline de ce poids. Les suspensions indépendantes jumelées aux pneus de 18 pouces expliquent le comportement très sportif mais également un peu tape-cul. En outre, l’absence de roulis, la puissance du moteur et l’efficacité des freins nous font quelquefois oublier que l’on se trouve sur la voie publique et non pas sur un circuit fermé... Ajoutons que le châssis très rigide de la voiture élimine pratiquement tous les bruits de caisse et que l’insonorisation de l’habitacle apporte une douceur de roulement impressionnante. Depuis l’an dernier, seule une transmission CVT fait partie de l’équipement de base. Elle adopte cependant un comportement très intéressant et s’avère très transparente dans ses changements de vitesses. L’utilisation d’une telle transmission permet également de limiter les révolutions du moteur sous les 3000 tours-minute et ainsi diminuer le bruit du moteur en accélération normale. On regrette toutefois la transmission manuelle 6 vitesses qui permettait une utilisation nettement plus sportive. En conduite civilisée, la consommation de carburant est somme toute dans la moyenne alors que si tous les chevaux sont exploités sans ménagement et sans relâchement, la consommation devient gargantuesque, approchant dangereusement les 15 litres au 100 kilomètres.

Depuis longtemps, la Maxima aura toujours été une des voitures les plus appréciées par la plupart des acheteurs et des chroniqueurs automobiles. Malheureusement, notre récent essai du bolide nous aura laissé quelque peu sur notre faim. Il y a évidemment, de nos jours, bon nombre de voitures qui surpassent la Maxima en fait de design, de finition et de luxe. La voiture ne présente toutefois aucun défaut majeur et affiche de nombreuses qualités mais ne se démarque malheureusement pas assez de la concurrence quand vient le temps d’écouter son cœur et sa passion. Une voiture à l’allure tiède qui cache cependant une mécanique brûlante.

Feu vert

Motorisation sans faille,
comportement dynamique,
transmission CVT efficace, châssis rigide, sièges confortables

Feu rouge

Choix des matériaux intérieurs,
design extérieur trop sobre, ouverture du coffre limitée,
suspensions parfois sèches

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